je ne vais pas très bien en ce moment, alors, au cas où je ne pourrais finir cet alexandrin , je vous en offre l'ébauche, je m'inquiète sûrement pour rien mais je vous souhaite une meilleure santé que la mienne
Quoi de plus gris qu'un matin pris dans son triste sang?
Quel gris plus vif qu'un gris lorsqu'un soleil descend ?
Où trouve-t-on mon cher, chair et trace vaste
Ayant le sang mon gris et le moins fort contraste
Que l'aurore et l'éveil ? Qu'au verre dépoli
La polissonne teinte en ce houx moins joli ?
Te souviens-tu la cendre aux ailes d'Azuré?
Ta céleste noirceur, si leste déluré!
Ton gris vif et captif griffé d'amère noir !
Le temps vif écoulait dans ton noir promenoir !
Te souviens-tu le gris qui pousse au sol aigri ?
Le sable s'y blessait sous l'éclat de son cri ?
Glace harassée, ouverte au sol... L'hiver est seul
Qui connaît sa couleur, la lueur du linceul !
[...]
De l'écho qui se perd quel son vais je souffler?
Ou va cette chanson que je voyais gonfler ?
Quel ocre se dessine ? Où coule sa couleur?
Me plairais-je à pleurer les traits de cette fleur?
Saignerais je un silence a te croire jumelle?
Sœur de sang, d'anémone et de sang qui se mêle,
Seul un soir finissant son argile et sa brume,
Sait coudre de ses doigts une robe qui l'hume.
Faudra-t-il te nommer pour te voir apparaître ?
Pour que se fane enfin cet infini mal-être
Que cesse le vent fou, que laisse la folie
Cueillir en effeuillant, sur sa fleur amollie
De si rose caresse et de voile satin
Son serein froissement sous le frêle matin.
Il faut taire à présent dans ce sang qui s'emmêle
Dans le songe lassant , le sang de sa gémelle.
Il faut taire l'abeille au butin plein de sucre
Ce lutin que la terre avide de son lucre
Inventa, sol mutin, pour vider le printemps
La freesia l'attire et retient pour un temps
Cette fée affairée a toujours satisfaire
Sa faiblesse de sucre et de freesia claire.
[...]
Que murmurent ces fleurs effleurant les hameaux ?
Pas un mot ... Sous le vent soulevant les rameaux ,
Pas un mot murmuré que la brûlante brume
Soudainement n'entend ; d'une rumeur de rhume
Cette ramure lente , au sang , s'alanguissait ;
Ce linceul , tout d'un coup , tout d'un seul , se glissait
Pour flairer de ces fleurs de suie et de silence :
L'assourdit bruissement qui se lisse et s'élance !
[...]
Mais dans ce songe même appelé par le doute :
J'épelais quelques fleurs qui se cueillent en route ;
Flânant sous la flanelle , une feuille follette ,
Sa fane finement mimait la violette.
C'est sa voile mortelle et de sa soie aiguë
Dans la fosse s'assoit , près des faux , la ciguë ,
Qu'à foison sa faucille échauffe son poison
Et de son brûlant poids lacérant l'horizon ,
Sa misaine assainit le sol de sables gris
Le vent forme du sol des nuages aigris.
Ciguë usant de charme et de parfum mortel
Au marcheur imprudent qui se présente tel
Ce létal ornement étale aux champs immenses
Le chant de ces beautés - J'en entends les romances -
Pour ôter , menotter , au métaux de ses fers
Les marcheurs a son chant comme aux simples enfers .
Moque-toi ! Moquez-vous ! Que sa fleur minorée
Ne vous veuille à genoux aimer sa fine orée ;
Car nul n'aime vraiment qui ne saurait l'aimer .
Et nul amour semé ne sera mieux semer !
Vous pleurerez la fleur mêlée à l'ancolie
Vous pleurerez la fleur et sa mélancolie
[...]
Tu préfères la fleur que de fleurer l'enfer
Que le banquet bancal et que lequel offert
Te faisant de l'effroi : tu pourras t'en passe
Tu le préfères froid qu'à présent trépasser
Ce sentiment de de fin que tu ne songes pas
n'attrape du trépas, de son étrange pas
dans une impasse sombre une ombre comme toi
Le jour te forme un temple; amplement sous ce toit
Tu choisis d'aimer plus, -le suprême stratège !-
Quand aimer simplement, quand aimer te protège!
[...]
Violette n'a pas la sainte odeur des roses
Le parfum du désordre et l'essaim du trépas
Pour ce silence amour on n'assassine pas
On meurt en vieillissant, si son parfum nous veille
Si tout coûte un espoir , son bouquet nous réveille
Le rêve ne vaut rien si nous rêvons des astres
Brève image et grain fou d'où naissent ces désastres
Combien m'en coûtera devant la cruauté
Du ciel, face aux courroux de mortelle beauté ?
Combien d'amour donné recevrais-je sans perte
Si d'un champ violet : une fleur m'est offerte ?
[...]
Qu'attends tu , toi l'enfant, quand triste tu t'effeuilles ?
Tu flétris au tissus la couleur de tes fanes.
On t'attend ! cours encor ! vers ces roches profanes
Pour de proches échos que ces roches font naître
Croche-toi ! Ruse-les ! Soit joueur ! Soit le Maître !
Que s'amassent frissons frémissants et follets
Aux façons des forêts ! que vos si frais mollets
Se fassent des chemins sous des palais de flammes !
Des palais qu'épelaient dessous d'amorphes lames
De furieux frissons sous de plaisantes formes !
De riantes échos se cachent quand les ormes
S'endorment apaisés près de si fermes chairs
Vraiment amants des jours ,leurs amours sont si chers !
Polissons sont les cœurs des polissantes âmes !
Les mouvantes vapeurs : nous perdons leurs sésames
Nous cherchons violette et partout puisse-t-il
Trouver sa teinte olive et son précieux pistil
Les échos à chasser et leurs sauts ricochés
Sache-les les charmer je les laisse aux rochers
Car leurs rires en mars qui tombent si follettes
Sont les grains et l'engrais de quelques violettes !
[...]
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Style : Poème | Par fantomiald | Voir tous ses textes | Visite : 1017
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Commentaires :
pseudo : deborah58
J'adore ton poème et ton style d'écriture. Je te souhaite une meilleure santé et un prompt rétablissement. Garde espoir !
pseudo : fantomiald
mercià tous
pseudo : monalisa
FANTOMIALD TES MOTS SONT TOUJOURS AUSSI BEAUX. J'ESPÈRE QUE TOUT RENTRERA DANS L'ORDRE ET QUE TA SANTÉ SERA MEILLEURE. COURAGE! AMITIÉ
pseudo : VIVAL33
Heureuse de lire à nouveau de tes poèmes fantomiald, c'est toujours un plaisir. Le meilleur pour toi! Cordialement ;-D.
pseudo : scribio
Trés joli poême, tu taquines rudement bien la muse. Je te souhaite une meilleur santé, bonne chance. A +
pseudo : PHIL
JE ME JOINS A TOUS NOS AMIS ET AMIES POUR TE SOUHAITER UN MIEUX.QUELLE SUPERBE POESIE.AMITIES
pseudo : fanon
Fantomachin, si nous sommes ici tous ou presque, c'est quelque part dans notre corp quelque chose va mal de la tête aux pieds, surtout quand le coeur fait mal. Je écris très bien tu as vu 4 coup de coeur de quoi reprendre ta pompe et regonfler tout cela amicalement Une femme qui sait de quoi tu parles,mais continue "cris, "cris, cela te fera du bien
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