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Extrait d'un recueil de pensées : 1° par Zarathoustra

Extrait d'un recueil de pensées : 1°

«Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse.»
 [ Françoise Sagan ]


Aussi dure que peut parfois nous paraître la vie, nous avançons. Ou plutôt, nous courons. Parce que oui, être humain implique le fait d'être lâche et de fuir sans regarder en arrière. Fuir pour oublier et oublier pour recommencer. C'est un cercle vicieux qui tourne à l'infini. Une chanson envoûtante qui, parfois, vous fait croire à un changement inespéré.  Ce n'est rien d'autre que des déceptions qui s'enchaînent, ponctuées de moments intenses. Ces rares moments que l'on cherche avec tant de ferveur que nous y consacrons toute une vie par espoir de trouver, un jour, ce que nous avons nommé le bonheur. De ce fait, quand nous pensons avoir enfin atteint cette perfection que la nature humaine s'applique à rechercher depuis des siècles, puis, finalement, que nous nous apercevons de l'erreur commise et de cette impossibilité à trouver ce que nous recherchions, rien n'est plus décevant. Se rendre compte que la vie est une absurdité fait souffrir. Et la plupart des gens courent  sans jamais regarder en arrière, ni même en avant d'ailleurs. Ils courent en regardant au sol, afin d'éviter un énième piège que leur tendrait cette vie que nous menons et qui nous épuise de plus en plus chaque jour. C'est une étrangeté, mais il est possible de dire que la vie nous assassine à petits feux. Un jour on crève de bonheur, le second on se tord de douleur. La fatigue de changer d'émotions continuellement et inlassablement demande un entraînement difficile: ce que nous appelons l'expérience. Par ailleurs, se dire qu'avec le temps nous comprenons mieux ce qui se passe autour de nous est une absurdité des plus complètes. Croyez-vous qu'un  jeune comprenne moins bien la tristesse, la joie, l'amour, la haine qu'un adulte? Ces sentiments s'éprouvent à n'importe quel âge. Ce que nous redoutons le plus finit toujours par se produire: la solitude nous rattrape. Plus rapide que notre propre ombre. Plus rapide qu'un Boeing 747 en plein vol. Or ce que l'on cherche, c'est justement à éviter cette solitude. D'où le fait que nous courons tous. Car, il est certain que nous courons, non seulement pour fuir, mais aussi pour attraper ces choses volatiles et pourtant tellement essentielles à nos vies si courtes. 

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Style : Pensée | Par Zarathoustra | Voir tous ses textes | Visite : 986

Coup de cœur : 35 / Technique : 32

Commentaires :

pseudo : Brestine

Une belle réflexion Zarathoustra. Il est vrai que l'on fuit comme on peut pour éviter cette solitude inhérente à chaque homme.

pseudo : scribio

Belle réflexion en effet. Mais je pense que la vie n'est pas que fuite, la vie, c'est peut-être justement tout cela, le chaud, le froid, c'est aussi ce qui en fait sa richesse.

pseudo : Zarathoustra

Merci pour ces commentaires. Je crois, moi aussi, que si la vie n'était pas un tel mélange, nous serions sans doute bien ennuyés. =) Ceci dit, nous cherchons tous une quelconque forme de bonheur. Non?

pseudo : hadjer

J'adore tes réflexions Zarathoustra ,elles sont si bien réfléchies qu'elles ressemblent à un miroire qui nous réfléchit une dure réalité ,mais une réalité si vraie qu'elle nous plonge à notre tour dans l'introspection de l'essence même de notre existence. Au plaisir de te lire encore.

pseudo : hadjer

J'adore tes réflexions Zarathoustra ,elles sont si bien réfléchies qu'elles ressemblent à un miroire qui nous réfléchit une dure réalité ,mais une réalité si vraie qu'elle nous plonge à notre tour dans l'introspection de l'essence même de notre existence. Au plaisir de te lire encore.

pseudo : Zarathoustra

Merci hadjer!