Souvenirs oubliés, irisés, faux soyez...
Creusez donc votre trou, déchantez, décharnés
Rappelez ma mémoire aux envies imbibées
D'inconsistance trouble, d'un sourire noyé
A la pâleur du soir, nettoyez et jetez
L'aromatique amer que ma bouche a saigné
Lié à la civière, me voici amputé
D'un cruel univers aux tourments névrosés
Dénoncez la psychose en mes nuits affolées
Qui dansent avec la mort sur des lunes marbrées
Qui recueillent en leur mains mes plafonds affaissés
Par le poids du dédain sur des reins amochés
Qui soulèvent l'amour avalé par le vide
Où le second degré n'a brûlé que des rides
Oscillantes crevasses s'ouvrant, impavides
Sous le joug d'un mystère décadent et putride
J'aurais voulu vider les souvenirs sanglants
Oublier ton prénom et appliquer l'onguent
Sur les lettres séchées que déchire le vent
Qui tournoie sans raison dans les couloirs du temps
Mais la morte saison qui me tient prisonnier
A le goût de l'acide et de ferraille usée
Qui me coupe les lèvres, délicat toucher
En m'obligeant à boire ton silence ébréché
J'ai reçu ce matin une lettre mouillée
Sur laquelle les mots, un à un effacés
Se mêlaient a mes larmes, paisibles, affûtées
Qui déjà repartaient vers des jours moins mauvais
J'ai cicatrisé l'air, j'ose enfin respirer
J'ai retourné la terre pour enfin repousser
J'ai détruit la misère qui faisait cauchemarder
J'ai fait tomber la neige, recouvert le passé
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Style : Poème | Par Delicatesse_haine | Voir tous ses textes | Visite : 979
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Commentaires :
pseudo : monalisa
Belle écriture, les mots sont forts.Tu exprimes avec beaucoup de profondeur le mystère de la souffrance face à la vie. Ton espoir est bien imagé. Bonne suite dans tes écrits.
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