Ce texte est avant tout dédié à une famille. Une famille plutot grande , composée de personnes aux caractères, aux apparences, aux mentalités différentes et qui sont également d'âge différents. Cependant, tous ces contrastes s'attenuent et disparaissent à mesure que leurs pas approchent d'un lieu qui à leurs yeux, plus ou moins innocent, semble inévitable.
Cet endroit est tout simplement un bar. Situé dans une ruelle discrete du centre ville d'une petite commune de Picardie, il attire et capte tous ceux à qui la convivialité et la joie de vivre sont des facteurs nécessaires à une existence sereine. Le rituel est toujours le même. On entre dans la ruelle sombre, seulement éclairée par les murs pourpres illuminés, avec le coeur et l'esprit leger car on sait à l'avance que l'on va passer des moments agréables. Une fois passé le seuil de la porte, on salue Nico, le barman, tollier jovial et maitre des lieux qui n'a rien à envier a l'acceuillant Auvergnat de Brassens. Posté derrière le bar à la droite de l'entrée, il trône et veille d'un oeil pétillant ses clients souvent fidéles. L'endroit est tout en longueur. Ambiance décontractée de rigeur mélée à une touche d'élégance avec les fauteuils de cinéma soigneusement installés à quelques endroits reculés confére au bistrot une originalité certaine. On parcourt la salle et l'on souhaite le bonjour à toutes les connaissances reunies ici. Ensuite, on dépose ses affaires personnelles à la table des amis et l'on va chercher sa consommation. Pintes de bière pour les hommes et diabolos cerise pour les femmes.
On trouve toutes sortes de personnalités. Un simple coup d'oeil jeté sur les alentours permet d'observer chaque individu. Les indéfectibles lycéens reuni en bande et rigolant à pleine gorge, les plus anciens assis au bar regardant les jeunes et quelques autres qui hasardent leurs regards au gré des mouvements des autres, la tête posé dans la paume de la main a la façon du Rimbaud de Fantin-Latour.
Souvent, après avoir passé cinq minutes assis, on rejoint la "zone fumeur" endroit privilégié , bien aménagé et abrité du vent par de hauts murs de briques. Les rares chaises étant souvent occupées, on reste debout et on sort la cigarette tout en essayant de suivre les multiples conversations et autres blagues que tout le monde s'échangent joyeusement. Le reste du temps, on le consacre à rire avec les autres et à fumer joyeusement oubliant ainsi les problèmes qui nous affectent quotidiennement. En bref, on s'y sent bien.
Ce bistrot de Picardie à marqué et marque encore de nombreux hommes et femmes qui conservent ces moments dans un coin reculé de leurs mémoires et de leurs coeurs. Les bruits de baby-foots, les briquets qui crépitent, les bières qui s'écoulent dans la plus grande gaieté. Tout cela forme ce que l'on appelle aujourd'hui le quotidien et ce que l'on appellera plus tard la mélancolie. Quand chacun sera porté par l'écume du destin, on se souviendra tous de ces instants passé ou rien ne pouvait alterer notre si precieuse et si inestimable confiance en la vie.
Mais un jour, et j'en ai la certitude, on reviendra tous en ce lieu pour revivre de pareils instants.
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Style : autre | Par Godon Vincent | Voir tous ses textes | Visite : 844
Coup de cœur : 11 / Technique : 11
Commentaires :
pseudo : obsidienne
je me rappelle aussi, les jours d'hiver, la chaleur particulière de ces poêles qui liaient les petites joies dérisoires de chacun.
pseudo : Brestine
Mais avec ton écriture, cela ne disparait pas complètement et, comme tu le dis, les gens reviendront sûrement. Ca me rappelle un beau livre, assez récent de Patrick Modiano : "Dans le café de la jeunesse perdue"...
pseudo : deborah58
Tu décris avec beaucoup d'émotions ce lieu de convivialité Picard. Tu arrives à traduire, me semble t'-il cette humanité qui transpire de certains bâtiments et où les hommes oubient l'égoîsme ambiant du monde moderne pour se retrouver. Trés beau texte Vincent. A+
pseudo : PHIL
NOUS AVONS SOUVENT LAISSE QUELQUES BONS SOUVENIRS DANS UN BISTROT DE QUARTIER. CES ENDROITS DEVIENNENT RARES SAUF PEUT ETRE DANS LES VILLAGES.DOMMAGE C ETAIT BIEN SYMPA.
pseudo : Godon Vincent
Je vous remercie tous pour vos commentaires car ils me touchent beaucoup, d'autant plus que vous aussi vous connaisez ce genre de sentiment. Merci encore
pseudo : scribio
Tu as l'art d'apprécier les petits bonheurs du quotidien, et tu les décris trés bien, avec déjà un petit zeste de mélancolie comme si tu pressentais qu'ils vont disparaître. J'aime beucoup.A +
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