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Etre Humain par L.

Etre Humain

(navré. Cette semaine, je n'ai que du "prise de tête").

Être humain, être humain, est-ce vraiment aussi peu de choses ?  
 
 
Mammifère, anonyme, infime grain de poussière. 
 
Vraiment ? Rien que cela ?  
 
En fait, être Humain, c'est déjà un pouvoir. Et non des moindres. Etre Humain, ce n'est ni plus ni moins que le pouvoir de changer le monde. Au quotidien. Par petites touches. A notre échelle.  
 
A partir de là, nous sommes libres de choisir d'user de ce pouvoir à bon escient ou de « faire comme tout le monde », comme si nous n'en avions aucun, parce que c'est (ou parce que ça paraît) plus « raisonnable » (l'est-ce véritablement ?), plus confortable et avant tout, moins éprouvant. Pas de combat à livrer, pas de cause à défendre, rien qui vaille de se battre au nom de la « Raison »... Tout comme nous sommes libres de nous mettre à réfléchir par nous-mêmes, en faisant fi des préjugés, des évidences et des a priori, ou de nous contenter d'absorber passivement tout ce qu'on espère nous faire croire... Soit : de remettre en cause chaque lieu commun, chaque « c'est ainsi et pas autrement » en posant la question « l'est-ce réellement ? », ou bien d'accepter ces aphorismes comme « allant de soi ».  
 
Je ne crois pas qu'il n'y ait pour nous qu'une seule voie. Au contraire, je pense que la société n'est rien qu'un vaste mensonge collectif (au sens neutre du terme "mensonge"), qui s'auto-alimente de ses propres mirages, de sa propre vanité, de valeurs hypocrites et d'aspirations dérisoires ; mensonge au sein duquel les hommes se fondent pour éviter d'avoir à regarder la vérité en face, à assumer leurs responsabilités d'« êtres humains », à construire quelque chose de vrai, d'authentique, à suivre leurs convictions, à inventer, à progresser, à aller voir « au-delà »... Souvent : un univers fictif auto-référencé où chacun occupe la place qu'il désire : celle de « centre du monde », et où tous se renvoient « l'image de ce qu'ils voudraient être », et non « de ce qu'ils sont « (en tant que personnes comme en tant que « créatures vivantes »). Un décor où ils fuient la vérité (je m'inclue dans ce "ils"). Leur vérité. Leur Petitesse. Rien qu'un grand jeu de dupe où ils font semblant d'exister pour ne pas avoir à exister réellement (ou à se demander ce qu'est « exister », ce qu'est « aimer », ou ce qu'est « être humain »), où ils feignent d'être « quelqu'un » en adaptant leurs critères personnels aux critères de la norme pour s'y mêler, ne pas être rejetés, où ils fuient constamment leurs reflets en se cachant derrière des montagnes d'apparences, de convenances, de faux-semblants, de prétextes, de concessions (sous prétexte qu'elles sont « sages ») et de mauvaises excuses (en général, des axiomes creux du genre « la Vie est ainsi faite »), cherchant dans leurs voisins à capter leurs propres reflets et ainsi, y trouver la justification du pseudo-renoncement que représente leur vie au quotidien.  
 
On évoque souvent la famille, le travail... De nobles raisons de renoncer, bien sûr... Mais peut-il y avoir réellement y avoir de « nobles » raisons de renoncer ? Est-ce que, pour certains d'entre nous, cela ne devient pas l'ultime prétexte pour baisser les bras, l'ultime justification d'un choix inconsciemment mal vécu, la voix intérieure qu'on voudrait entendre nous dire « tu as bien fait » envers et contre tout ? Encore une manière de fuir ?  
 
Des mots comme « réaliste » ou « raisonnable » entrent fréquemment dans cette même catégorie : celles des excuses derrière lesquelles le commun des mortels se cache afin de ne pas avoir à se battre pour ce qui devrait leur tenir à cœur, ne pas avoir à s'imposer pour ce qu'ils sont au fond d'eux-mêmes (et non ce qu'ils font semblant d'être), ne pas avoir à faire preuve de courage, ne pas avoir à douter, à penser, à se mettre en danger. Surtout : pour éviter de prendre le moindre risque. Se rassurer en « imitant », comme si c'était la « norme », non la « sagesse », qui définissait ce qui était « sage », ce qui ne l'était pas. Par extension : ne poursuivre que des rêves qui n'en sont pas vraiment, des rêves soi-disant « raisonnables » parce qu'à portée de main, des rêves pour lesquels ils n'auront jamais de combats à livrer, dont ils « achètent » la réalisation, comme s'il n'était « sérieux » que de souhaiter ce qui ne leur demanderait que de relatifs efforts, des concessions consensuelles, quelques privations ponctuelles de type « faire des économies »... Des rêves qui (d'une certaine manière) leur sont d'ores et déjà acquis. « Faire des économies »... C'est là le seul prix qu'ils acceptent de payer pour voir leurs espoirs se concrétiser ? En ce cas, je pose la question... Quelle valeur réelle accorder à ces espoirs ? Ces vœux dont il suffit d'acheter la réalisation ? Ces rêves « standards », préfabriqués, imposés par la norme ? Je ne nie pas l'importance d'avoir les deux pieds sur Terre, tout comme il est indispensable de tenir compte des « nécessités de la Vie ». Simplement, je déplore que l'homme soit si prompt à construire lui-même sa cage par peur de battre des ailes ou parce que « le Ciel est trop grand ». Certains le choisissent délibérément. D'autres ne s'aperçoivent du piège que trop tard, quand ils ne peuvent plus revenir en arrière. D'où avec l'âge : interrogations existentielles, crises diverses et variées ou dépressions nerveuses...  
 
Car il semble qu'il y ait un vide dans le cœur de l'Homme, et que ce soit ce vide qu'il a toujours fui en s'inventant des passions, des conquêtes, des ambitions, des rêves, des projets auxquels s'attacher, passant de l'un à l'autre en une course effrénée pour ne jamais se laisser rattraper par la lassitude et le vide au-delà. Voyages, Amours, Art ou simplement, « satisfactions financières »... Tous ces « un jour... » qui nous aident à mieux vivre le quotidien... Sauf que cette fuite est un mensonge, que le vide est toujours là, tout au fond de nous (puisqu'il est partie intégrante de l'homme) : croire qu'on pourrait le fuir est auto-destructeur et ne peut conduire qu'à l'aliénation, parce que cela revient à croire qu'on peut se fuir soi-même.  
 
Pour légitimer cette fuite, les gens ont regroupé leurs mensonges individuels pour en faire un mensonge commun : la société (la norme). Car si le mensonge d'une personne reste un mensonge aux yeux des autres, un mensonge partagé par six milliards d'individus, lui, s'impose comme une « vérité », effaçant un à un tout « points de vue divergeants », les cultures « autres », pointant du doigt, censurant, condamnant, uniformisant, mettant à l'écart, désignant comme « déraisonnable » tout ce qui pourrait leur rappeler « qu'il n'y a pas qu'une seule voie », jusqu'à tous les supplanter et devenir La seule et unique Réalité... Ce qui, à long terme, sonnera sans doute le glas de notre espèce.  
 
On pourrait discuter longuement de la Finalité ou de la non-Finalité de l'être humain sur Terre, il n'en demeure pas moins que si penser que l'Humanité est la création de Dieu et que celui-ci a un plan pour elle peut paraître naïf aux yeux de certains, prétendre avec eux au Hasard, à la non-détermination (surtout sachant tout ce qu'on sait - ou plutôt que l'on ne sait pas - de la Vie) l'est au moins autant. Ça n'aura même rien de « plus raisonnable », comme ils pourraient être tentés de le dire : simplement, cela arrangera la majorité. Pas d'efforts à faire, pas de valeurs à respecter, pas de questions à se poser, pas de remises en cause, il suffit de suivre le mouvement en occupant au mieux le laps de temps qui nous est imparti. En d'autres termes : de traverser l'existence en touriste. Tant pis si cette Existence n'est pas réelle. Tant pis si elle n'est qu'un mensonge. Tant pis si, au final, nous n'avons pas vraiment vécu, nous avons juste « fait semblant ». Tant pis si nous n'avons pas avancé. Tant pis si nous sommes passé à côté de notre raison d'être...  
 
Pour ma part, je pense sincèrement que nous avons le choix. Que c'est à nous et à personne d'autre de décider de ce qui est raisonnable et de ce qui ne l'est pas, de ce qui est sage, de ce qui doit être, de ce qu'il faut faire malgré le poids du regard d'autrui... A nous de choisir entre être lâche et partager l'apathie criminelle d'une norme (au mieux) égoïste, ou de faire preuve de courage et de changer les choses en fonction de nos souhaits et de nos convictions. A nous de refuser de nous détourner de ceux qui réclament du secours juste parce que nous ne les connaissons pas, d'ignorer les larmes de notre prochain sous prétexte qu'il ne les montre pas. A nous d'agir. De changer le monde autour de nous. Changer le monde en nous. Le rendre meilleur. A notre échelle. Dans la mesure de nos moyens. Prendre nos responsabilités. Avancer.  
 
Peut-être ne pouvons-nous pas partir du jour au lendemain construire des puits en Afrique, prêcher la bonne parole ou renverser l'équilibre des puissances, seulement nous sommes des êtres humains. Des sommes de doutes, de qualités, de savoirs et de savoirs-faire. Il ne tient qu'à nous de réfléchir à comment nous pouvons utiliser « ce que nous sommes » pour changer la réalité. De nous demander ce que nous POUVONS faire. Ce que nous DEVONS faire. Les risques que nous sommes prêts à prendre. Les limites que nous ne voulons pas dépasser. Exister est une chance. A nous de la mettre à profit. Chaque jour. Chaque minute. Chaque seconde. Nous pouvons rendre le monde meilleur comme aucune autre personne ne le peut à notre place. Parce que nous sommes uniques. Aussi, nous nous le devons. Pierre à pierre. Une petite chose après l'autre. Ne serait-ce qu'un sourire... Et puis ensuite, si nous pouvons, les grandes choses. Pas à pas.  
 
Reste une chose à comprendre, à mon sens : une évidence absolument essentielle, et qui va à l'encontre de tout ce que l'être humain a cru jusqu'ici à son propre sujet. Le plus beau, c'est qu'il s'agit d'une chose toute simple (presque trop), mais magnifique.  
 
La Vérité, c'est qu'il n'y a pas de vide dans le cœur de l'Homme. Cet espace à combler, cette « nostalgie du Paradis perdu » qui lui fait tellement mal n'existe pas. L'homme interprète son ressenti de travers et de ce fait, agit en conséquence : tout aussi « de travers ». Au contraire, dès la naissance, son cœur est plein, il déborde, même, de matière, d'essence, de substance : dès le commencement, il n'a plus rien à vouloir, plus rien à désirer, plus rien à attendre de cette Vie qui pourtant se déroule devant lui, et c'est de cette absence de besoin réel, cette absence de promesses que naît la sensation de vide. D'un trop-plein. D'une satiété... Et si l'être humain fuit sans cesse, espère combler le vide en acquérant maintes et maintes choses aussi inutiles que superficielles, en courant après mille et uns mirages, mille et unes conquêtes éphémères, il est normal qu'il n'arrive jamais à s'en satisfaire parce qu'en agissant de la sorte, il ne fait qu'alimenter son propre malaise. Rajouter au trop-plein. D'où sa course effrénée. D'où ses errances. Pourtant, il lui serait si simple de se libérer. Si simple de découvrir sa Raison d'Etre. Sa Finalité. Les règles de Son Jeu. Il n'y a pas à courir. Il n'y a pas à fuir. Il n'y a pas à souffrir ou à s'interroger.  
 
On ne comble pas un vide qui n'est qu'un trop plein en « prenant », en ajoutant. Paradoxalement, on le comble en donnant... En se donnant Soi. Aux autres. A tous ceux qui en ont besoin. Sans réfléchir. Sans hésiter. Sans attendre de retour. Pleinement. Infiniment. Au point, parfois, de se faire mal. Ce n'est qu'en donnant que l'on peut trouver. Grandir. S'élever... Encore faut-il avoir la sagesse de donner ce dont « autrui » a besoin, non ce qu'il nous réclame ou ce que nous sommes disposés à donner. Rien qu'un choix. Une alternative. Car cette sagesse, nous l'avons en nous, si nous voulons. Elle est à portée de la main, enfouie tout au fond de notre âme. Il nous suffit seulement de ne pas avoir peur d'agir en l'écoutant. Ne pas avoir peur d'agir avec cœur.  
 
On dit DONNER, et non PRENDRE un sens à sa vie.  
 
Aussi, voilà le sens profond de l'existence, pour moi. Voilà pourquoi nous existons. Pourquoi les « autres » existent. Parce que sans eux, nous, nous n'existons pas. Sans eux, nous restons « vides ». Parce qu'ils sont la réponse à toutes nos questions, le pourquoi de notre destinée, la raison de notre présence sur cette Terre. L'échelle par laquelle nous nous élevons et par laquelle nous nous accomplissons. Ce qui nous manque. Ce qui nous enrichit. Ce qui nous comble. Etre « raisonnable », c'est avant tout comprendre que l'on n'a qu'une seule Vie et que la seule chose que nous emportons avec nous lorsque notre heure vient, ce ne sont ni les richesses, ni les bibelots que nous aurons accumulés mais les moments heureux que nous aurons partagés avec ceux que nous aurons aimés, car c'est la seule chose qui importe vraiment. Pour preuve : tout le reste, nous le laissons en arrière. En d'autres termes : en ce monde, rien ne vaut si rien n'est partagé.  
 
En prenant, je ne gagne rien. En donnant, je ne perds rien.  
 
Ce n'est qu'en donnant que je peux être « Moi ». 
 

(Oui, alors, j'avais bien prévenu tout le monde en arrivant que j'étais un gars pénible. Et bien en voilà la preuve flagrante ! Désolé !)

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Style : Réflexion | Par L. | Voir tous ses textes | Visite : 800

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Commentaires :

pseudo : obsidienne

merci pour cette belle réflexion qui redéfinit la balance entre déterminisme (social, mental, collectif) et liberté (conscience et action individuelle)

pseudo : obsidienne

ah, un détail : "prise de tête", ça n'existe pas, sauf peut-être pour Louis XVI

pseudo : deborah58

Une réflexion trés interessante qui pose la question du libre-arbitre et de la place de l'être humain dans le monde dans lequel il vit.Un passage, personnellement m'a particulièrement ému "On ne comble pas un vide qui n'est qu'un trop plein en « prenant », en ajoutant. Paradoxalement, on le comble en donnant... En se donnant Soi. Aux autres". Je le trouve vraiment magnifique. Merci L. pour cette réflexion. Tes prises de tête me paraissent en tout cas d'une grande lucidité... Amicalement. A+

pseudo : ficelle

(J'aimerais que tous les "gars pénibles" le soient comme toi). Cela dit, j'ai pris le temps de te lire et j'aime la réflexion que tu mènes sur le sens de la vie. Il y a toutefois une phrase qui m'interpèle :"donner à autrui ce dont il a besoin, non ce qu'il réclame..." etc. Et là, j'ai tendance à dire qu'autrui "sait" un peu ce dont il a besoin, en tout cas, s'il ne le sait pas clairement, j'ai du mal à admettre que MOI, je sache mieux que lui ce dont il a réellement besoin, dans son coeur. Voilà. Mais, c'est un autre et vaste sujet. Pour l'heure, je partage absolument ta vision du sens de la vie, tu l'exprimes ci-bien qu'il est ensuite dfficile de'en rajouter. Merci merci merci encore !

pseudo : PHIL

TU AS UNE CAPACITE DE REFLEXION ET D ANALYSE HORS DU COMMUN .JE SUIS BLUFFE. PLUS UNE REELLE PROFONDEUR DE SENTIMENTS.SUPERBE

pseudo : david

Une facilité pour l'écriture et la réflexion qui ne laisse pas indifférent. Un bien grand talent de philosophe.

pseudo : scribio

Tu argumentes une trés belle réflexion sur le sens de la vie. Les choix que nous faisons et pourquoi nous les faisons. Les faux semblants, les vrais rêves, ceux pour lesquels il faut se battre, la course folle aprés le matériel, tout ce que nous pensons combler un vide, mais qui ne fait que l'agrandir. "En prenant jene gagne rien, en donnant je ne perds rien" j'ai envie de rajouter : en donnant, je gagne beaucoup. Bravo et merci pour ces reflexions philosophiques. A +

pseudo : L.

Moi qui pensais me faire lyncher (ce que c'est que la force de l'habitude), façon Edward aux Mains d'Argent, je suis ravi de trouver autant de retours positifs : égoïstement, parce que ça fait toujours plaisir, mais aussi, sur un plan global, par satisfaction de trouver des compagnons de routes aux valeurs similaires... On se sent moins seul et on se dit que peut-être, un jour, le monde... @Obsidienne : oh si, je t'assure que "prise de tête", ça existe bel et bien ! Il suffit de passer deux heures avec moi pour s'en rendre compte ! : ) @Ficelle : Bien entendu, on ne peut pas savoir à la place de l'autre ce qui est bon pour lui et ce serait d'ailleurs extrêmement prétentieux de le prétendre, mais je reste convaincu que cet "autre" n'a que trop peu souvent conscience de ce qu'il veut VRAIMENT (ou de ce qui est bon pour lui) (d'où l'intérêt et l'attrait croissant des psychothératrucs). J'ai rajouté cette ligne parce que je voulais quand même apporter un bémol et une nuance à mon propos, parce que je ne suis pas (totalement, j'espère) dupe : souvent, quand on essaie d'apporter quelque chose à quelqu'un, il y a le spectre d'une satisfaction narcissique qui plane en arrière-plan. On va essayer de rendre heureuse la personne pour la rendre heureuse, peut-être, mais aussi (voire surtout) pour qu'elle ne nous en aime que plus... On le fait aussi pour nous, et si ce n'est pas blâmable en soi, je pense que nos rapports avec autrui ne doivent pas s'arrêter à cela. Apporter à quelqu'un ce qu'il nous demande, oui, mais avec modération (hum, et c'est moi qui dit ça, alors que je fais tout le contraire...). Quand on sait que la demande ne lui apportera qu'un bien de façade, ou représente un danger, ou une mauvaise appréciation de la situation suceptible de causer du tort (etc), on se doit aussi de mettre le hola, même si c'est dur ou même si la personne en face en vient à nous désavouer. Il y a des choses qu'on doit dire ou faire, dans certains cas, qui ne sont pas plaisants et qui ne peuvent rien nous apporter de positif, mais je pense qu'il ne faut pas les fuir pour autant. C'était le sens de ma remarque, mais comme je l'ai écrit, elle est mal formulée. Je prends un exemple anodin : un enfant, on peut être tenté de le couvrir de cadeaux et de lui donner tout ce qu'il veut, mais est-ce qu'il en est plus heureux pour autant ? Quand je compare les nouvelles générations avec la mienne, je me dis que "pas forcément" (bien au contraire). J'ai la chance d'être issu d'une des dernières générations a avoir connu une certaine "frustration" matérielle, dans le sens où c'était une époque où mes parents ne pouvaient pas m'acheter tous les jouets dont je rêvais. Du coup, oui, je rêvais, je faisais marcher mon imagination, je fabriquais mes propres jouets avec du carton, des barils de lessive, des legos... Et c'était forcément mes préférés, ainsi que d'excellents souvenirs. Mais s'il n'y avait pas eu "frustration", il n'y aurait pas eu "apprentissage du dépassement de cette frustration" (plutôt utile ensuite pour la vie en société). Je n'invente rien, les psychologues reconnaissent l'intérêt formateur de cette frustration... Mais après, on peut étendre à tout ce qui tient aux conduites à risques, etc... Pour prendre un exemple à l'opposé en terme de gravité, j'aurais beau aimer à la folie une personne, si elle me demande de l'argent pour un "shoot", je ne lui donnerai pas, même si je dois y perdre la personne... Voilà. Mais oui, il y a une ambiguité dans la formulation...

pseudo : Zarathoustra

Que dire? Je vais être honnête: quand j'ai vu la longueur de ton texte, je me suis dit "Vais-je vraiment lire tout ça?" La seule chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'était que ton texte allait me retenir (parce que oui, un texte peut retenir des gens prisonniers s'il en a la force et le contenu, du moins est-ce ce que je pense). Merci pour cette réflexion. Magnifique.

pseudo : L.

Ainsi a parlé Zarathoustra ! : ) Quel honneur ! Tout le plaisir était pour moi !