- « Il est doux comme une crème ce p'tit-là ! »
Ce sont toujours les mêmes mots dans la bouche d'une mère pour parler de son enfant
Mais là, il y a exception, car vraiment son fils est une merveille
On l'observerait facilement les yeux écarquillés comme une curiosité
Oui, tu es un petit miracle à toi tout seul
Tu es la vie et l'homme dans ce qu'il a de meilleur...
Mais plus sérieusement, voilà :
Pas plus haut que trois pommes, regardez-le cet enfant-là
Joufflu, enrobé, pas très gracieux
Mais il apporte la joie dans la maison
A l'âge où d'autres exterminent et détruisent
Le petit panse et guérit
Pas le corps, mais plutôt l'esprit
Plus gentil qu'une fille, et déjà si tendre
Arrivé à l'adolescence, l'âge ingrat par excellence
Il s'assoupit près de sa mère mélangeant souffle et pensées en silence
Cette image reste ancrée dans ma mémoire, celle de ce même regard
La maman et l'enfant unissant leur destinée pour toujours
La force indestructible car immuable de l'amour filial
Devenu robuste et fort, il y a l'enfant qui est resté
Il ne l'a pas tué, il lui est resté fidèle
Que peut-on observer de plus exceptionnel !
Son cœur ? un glaçon qu'un infime rayon de soleil suffit à faire fondre
Aujourd'hui je vous parle d'un homme
Vingt-cinq années ont passées, à l'aurore de sa vie
Du haut de sa science et de sa sagesse
Il observe alentour le monde des hommes
Et rien en lui n'a changé voyez-vous
Si ce n'est l'apparence mais elle n'est qu'éphémère
Maintenant, il est là, le même homme
Amusant, confiant, tendre et fier
Le bonheur d'une mère
Dans son regard franc, toujours cette étincelle de rébellion
Qui commence à poindre, mais désespère de ne jamais éclore
Son cœur est grand et fort, et sans condescendance aucune
Je m'exclamerais comme sa maman : « il est doux comme une crème cet homme-là ! »