Dégoulinant de bave, le brave poète
Extirpé par ses tripes, conte fleurette
A la fleur saisonnière inexistante
De sa jardinière puante.

C'est avec son sang qu'il s'écrit,
Qu'il gueule comme une otarie
De cirque, loin de la banquise
Rouge, que le poète martyrise.

Tout comme il s'enfonce désespérément
Dans son trou de vermine impunément
Entraînant dans sa plongée cette vierge
Et innocente fille pour la prendre sur sa verge.

Poète es-tu ? poète où es-tu dans ce monde ?
Tu n'écris que des phrases percutées par l'onde
De choc d'une âme meurtrière du remords,
Et c'est sans une once de vie et de vue, que tu sors,

Dégoulinant de bave et insultant Satan, poète de l'enfer...
Ou traitant Dieu d'incompétent à comprendre tes vers.
Te voilà arrivé, non pas au paroxysme aiguisé qui te mène
A cette douleur, qu'est le choix entre l'amour et la haine.

Peut-être un jour, seras-tu assassin en série
A force de combler les hommes au cœur pourri
Peut-être un jour qui sait, tu seras richissime
Et tu cracheras sur les SDF, les oubliés de Dieu et de la rime.


Poètes, poésie, rimes...tout çà est de la frime,
Rien n'est plus beau qu'une poésie sans rimes ;
Une poésie qui crie, qui déracine et qui jette
Les fleurs de la jardinière puante du poète.