Il y a des expressions qui m'ont toujours fait rire. Plus qu'hier, moins que demain ! Quelle bêtise ! Les sentiments, même s'ils sont forts et infaillibles au début d'une idylle, finissent toujours par s'estomper lorsqu'ils font place à l'habitude !
A moins qu'il ne se produise une catastrophe ou d'autres événements soudains, comme un décès, une grave maladie ou une séparation, l'amour finit inexorablement par s'affaiblir et laisse un grand vide inflexible mieux défini comme de l'indifférence !
Je suis né dans cette ville, il y a 33 ans et j'y suis mort il y a un peu plus de trois semaines !
Lorsque nous nous sommes mariés, Florianne et moi, je pense, non, je suis sûr que nous nous aimions de sentiments sincères et délicats. La vie au début, nous a apporté bien du bonheur et des joies. Après trois ans d'union parfaite nous avons eu la chance d'avoir une fille: Tina, ensuite, les choses ont changé.
Nos sentiments n'ont pas totalement disparu, mais, il y avait ce petit être à chérir et à aimer, cet enfant à qui prodiguer des soins, consacrer du temps et beaucoup d'attention. Ses cris dans la nuit qui perturbaient notre sommeil et massacraient notre humeur le matin, ses premières dents qui nous valurent autant d'ennuis, les maladies d'enfance qui nous procurèrent de l'angoisse et du souci, etc., ... Tant de misères courantes et communes à toutes les familles, qui firent que notre couple se détruisit un peu plus chaque jour.
Toutefois, quand Tina eut l'âge de la parole, les choses s'améliorèrent. Nous avions retrouvé une certaine sérénité et il nous arrivait encore assez souvent de penser à nous et de nous consacrer du temps mutuellement. Si bien qu'à nouveau tout "était pour le mieux dans le meilleur des mondes !"
L'année dernière, le père de Florianne est décédé. Elle en a beaucoup souffert, elle aimait énormément son père et surtout, elle aurait tant voulu aller le voir plus souvent. Mais ses parents habitaient à plus de 700 km d'ici, et nous n'allions leur rendre visite qu'une ou deux fois par an, aux vacances.
Lorsque Ed est mort, Mia, ma Belle‑mère, est restée seule quelques temps. Florianne n'a pas dû insister longtemps ! Une femme finit toujours par obtenir ce qu'elle veut ! Il y a sept mois, nous avions décidé (enfin, elle principalement) que Mia vivrait avec nous, la pauvre femme se sentait si seule ! Ce jour‑là, j'aurais mieux fait d'organiser directement mes obsèques et de résilier mon contrat de mariage !
Mia n'est pas le type de Belle‑mère courant. C'est une femme à l'aube des quarante ans (elle eut Florianne à 15 ans à peine !), avec un physique agréable et une ligne parfaite ! C'est une dame du monde, qui connaît tout sur tous les sujets, ou du moins qui le fait paraître, une véritable femme qui se surveille et entretient son corps. Mia, pour les gens qui la connaissent, n'a qu'un seul défaut: elle ne supporte pas d'être seule ! Mais selon ma propre expérience, j'ai fini par conclure qu'elle avait tous les défauts du monde ! Et quand j'y réfléchis, pour des garces pareilles, l'Etat devrait appliquer une taxe sur la vie ou rétablir l'euthanasie !
Lors de notre cérémonie de mariage, époque où je l'ai rencontrée pour la première fois, elle m'adressa la parole, avec un air hautain et une allure de reproche en me dictant haut et clair, afin que la foule d'invités entende bien ses conseils: ‑ Rendez‑la heureuse au moins !, ce n'était pas de l'ironie, ce "au moins" était superflu et mal à propos, qu'avait‑elle voulut dire ? Tous nos amis se mirent à rire, moi‑même j'ai souri en lui répondant que j'essayerais et que je ferais tout pour que Florianne le soit, mais déjà une certaine appréhension m'avait pris à la gorge et m'avait étouffé jusqu'à la fin des festivités.
Lorsque nous allions rendre visite à mes beaux‑parents, Mia n'était ni agréable ni désagréable, tout simplement, nous n'avions aucune affinité et nous nous ignorions ! Quand Ed nous a quitté, la malheureuse Mia en a fait une dépression. Je vous garantis que son cafard ne provenait pas de la disparition de son mari, mais plutôt de sa perte de pouvoir, qui allait‑elle opprimer à présent ?
Florianne insista et j'ai craqué ! Je vois encore la triste veuve, dans son complet à la mode lui moulant son corps de femme accomplie, qui descendait du train. Elle était superbement coiffée et elle s'était maquillée comme un soir de Noël, avec des couleurs vivaces, du rouge à lèvres provoquant et du vernis à ongles fuchsia ! Florianne était fière de sa mère. A quarante quatre ans, la dame ne se laissait malgré tout pas aller !
Le salon avait été transformé en chambre d'ami, en attendant, en attendant je ne sais pas quoi exactement, car nous n'en n'avions pas discuté ! Le bon vieux canapé avait été relégué au fond du garage et nous avions acheté un magnifique divan lit pour Mia ! Florianne m'avait garanti que la cohabitation se passerait sans problème.
Quand nous arrivâmes à la maison, Mia fit la gentille, elle fut agréable et presque humaine ! Elle s'était pliée aux règles de bonne vie et de bonnes moeurs et elle s'était pas mal débrouillée en achetant de petits cadeaux en remerciement de notre accueil. Tina reçut une magnifique poupée (probablement achetée en réclame dans une grande surface du pays, mais comme on dit, l'important c'est le geste ...) et Florianne fut fleurie d'un modeste bouquet de roses à demi fanées à cause sans doute du long trajet. Mon cadeau, Mia l'avait commandé, mais il n'était pas arrivé à temps, elle avait ensuite visité plusieurs magasins mais elle n'avait rien trouvé, aussi, me jura‑t‑elle qu'elle y penserait au plus tôt ! Qu'était‑ce ? Ni moi ni Mia ne le savions. Probablement un oubli ! C'est ce qu'il y a de mieux à offrir à quelqu'un à qui on ne veut pas particulièrement faire plaisir ! Bref, ma belle‑mère s'installa, Florianne était heureuse et Tina semblait contente que Gramy vienne vivre avec nous.
Gramy, ce nom qui me faisait penser à une récompense, plus qu'à un véritable surnom, était une dérivation que Mia avait inventée dès la naissance de Tina. L'enfant n'allait pas l'appeler Mémé ou Grand‑mère, à 38 ans on n'est pas une mémé ! Mamy Mia, cela faisait onomatopée romaine ou dans le genre, aussi déclara‑t‑elle sans transition et sans contestation qu'on l'appellerait Gramy !
Le premier soir, Gramy, qui se sentait fatiguée, décida de se coucher tôt. Elle nous embrassa et s'étendit. Par compassion, nous la laissâmes et le bon film du soir fut vite oublié. Depuis ma chambre, je pouvais cependant entendre "Terminator" qui n'arrêtait pas de tout faire exploser ! Gramy était fatiguée de nous voir, mais le film l'intéressait malgré tout ! Florianne, qui avait repéré mon air intrigué m'embrassa en me souhaitant bonsoir et me dit tout bas, dans le creux de l'oreille: "‑ ne t'inquiète pas, c'est le début, d'ici quelques jours tu t'y feras et nous pourrons passer la soirée en famille ! Je lui rendis son baiser et j'espérai !
L'espérance fait vivre parait‑il ? Je n'ai pas su vivre d'espérance ! Au bout de quelques jours, j'avais décidé d'acheter une autre télévision et de la brancher dans notre chambre. C'est à cette époque que Gramy a commencé à souffrir de migraines ! Ses maux de tête étaient chroniques et correspondaient avec une exactitude étalon aux émissions que je désirais suivre ! Le son n'était pas élevé, mais le moindre bruit lui fracassait les tympans et empirait sa douleur psychique. J'ai donc ensuite fait l'acquisition d'une double paire d'écouteurs ! Mais le rai de lumière, sous la porte de notre chambre qui donnait dans le living ... Cette faible lueur était horrible pour ses pauvres yeux encore tout endoloris de chagrin. Quelques lattes et une heure de bricolage, Florianne et moi pouvions à nouveau suivre l'actualité cinématographique ! Comme par miracle, la nature fait quand même bien les choses, les migraines disparurent au même moment, et dès lors, Mia nous proposa de rester avec elle le soir !
Florianne décida ensuite de quitter son emploi. Je venais d'être promu à un poste supérieur et nos revenus, cumulés à la pension de veuve de ma belle‑mère devaient suffire à nos besoins. Comme à chaque fois qu'elle prenait une décision, j'eus beau lui expliquer qu'il était encore tôt pour qu'elle cesse de travailler, mais comme à présent j'avais deux esprits têtus à convaincre, et que Mia était si seule la journée, Florianne demeura à la maison !
Au début, Flo a continué à se lever en même temps que moi. Bien entendu, je passerai les détails des mille précautions qu'il nous fallait prendre pour ne pas réveiller Gramy en passant au pied de son lit. Flo préparait le petit déjeuner tandis que je me rasais et m'habillais, puis nous mangions ensemble en discutant. Ensuite, sur les bons conseils de sa mère, elle ne se leva plus qu'un jour sur deux, puis un sur trois, finalement plus qu'une fois par semaine, puis plus du tout. Comprenez, il était tout à fait stupide qu'une femme se lève pour servir son mari ! Elle avait en outre tout le temps le soir, après 19h00 pour lui tenir compagnie et lui adresser la parole !
Nos relations sexuelles s'estompèrent du même coup ! Déjà, avec l'arrivée de Mia, la fréquence de nos relations s'était fortement réduite pour se résumer à une ou deux séances de coups de reins par semaine, il ne fallait pas faire de bruit pour ne pas perturber Gramy qui venait juste de perdre son compagnon ! Puis, comme Florianne avait pris goût aux émissions télévisées tardives, l'horaire de nos envies fut totalement décalé pour se conclure par un petit baiser sur le coin de la bouche le soir après le repas !
C'est également durant cette époque que les deux dames décidèrent de rénover toute la décoration de la maison ! Les murs furent repeints et remis à neuf, le mobilier fut remplacé et Tina fut expropriée de sa chambre vers mon bureau, elle avait subitement atteint l'âge où il n'était plus déconseillé de dormir à proximité de ses parents. Mon bureau fut vendu, mes papiers relégués au fond d'une armoire inaccessible et on y plaça le lit de Tina, qui était désormais heureuse de s'endormir aux côtés de papa et de maman !
Richard était mon patron et mon ami, nous avions fait nos études ensemble. Je me souviens des compositions de langue maternelle, pendant lesquelles je lui glissais mes brouillons afin qu'il réussisse ! Finalement, il a bien réussi. Il a été engagé dans la même boîte que moi et la chance a fait qu'il en est devenu le big boss. Depuis des années, nous avions pris l'habitude d'aller boire un verre chaque vendredi soir au "Peanuts", Richard repassait ensuite à la maison prendre le dernier pour la route. Mais Richard, mon ami Richard, ne plaisait apparemment pas à Gramy ! Si bien que Richard a finit par ne plus repasser par la maison !
Ensuite, Mia a souffert d'insomnies ! Elle se couchait tard, encore bien plus tard que Florianne et elle se levait en même temps que moi. Enfin, pas exactement se lever. Aux heures où je devais me dépêcher pour respecter l'horaire fixé par mon employeur, Mia devait monopoliser les toilettes, passer à la salle de bains et confondre, encore et toujours, le bon usage des interrupteurs, me plongeant très souvent dans une obscurité soudaine et désagréable ! La solution, Florianne la trouva aisément, en avançant le réveil d'une demi heure, soit trente minutes de battement afin de pouvoir pallier à toutes éventualités !
Avec les travaux de rénovation, nos économies disparurent, Florianne décida donc de prendre un petit boulot à domicile. En fait, ensemble, avec sa mère, elles avaient répondu à une petite annonce et s'étaient mis en tête de gagner de l'argent en faisant, en notre domicile, de la représentation pour produits de beauté. Au départ elles devaient investir une coquette somme, mais les chiffres faramineux, repris sur le dépliant explicatif, laissaient songeurs et faisaient rêver !
Mon garage fut transformé en stock de produits cosmétiques puisque comme ma voiture allait bientôt avoir 5 ans, les intempéries n'avaient plus d'importance et la corrosion devait devenir un mot banni de mon vocabulaire ...
Les réunions commencèrent. Des dames, des retraitées, des veuves, des filles sans emploi, des ménagères, toute une kyrielle de radoteuses qui avaient du temps à perdre, s'installa chez moi chaque mercredi. Mia servait le café et les biscuits tandis que Florianne faisait la démonstration des produits. Un petit coup de parfum ici, un trait de rouge là, une peu de fond de teint ? La maison s'embaumait chaque semaine d'une odeur révulsive et nauséabonde qui m'époumonait à en perdre haleine. Comme leur commerce commençait à prendre de l'essor, la fréquence des réunions doubla et ma tâche devint celle de corriger les devoirs de Tina, sa mère n'ayant plus le temps de s'y consacrer !
Avec ces fastueux gains, qui étaient plus réels en paroles qu'en nombre concret sur notre compte commun, vint le temps des pizzas et des conserves. En d'autres temps, autrefois, un repas convenable était prêt lorsque je rentrais, mais avec l'évolution des affaires, j'ai appris à manger moderne, à satisfaire les tiraillements de mon estomac avec une pizza congelée, passée au micro‑ondes, ou avec une boîte de saucisses-apéritif et quelques tranches de pain rassis. Cela pouvait arriver qu'elles oublient le pain, elles avaient tant de choses auxquelles penser, surtout depuis qu'elles s'étaient mutuellement décidées à suivre un régime amincissant. Elles s'étaient en effet rabattues sur les biscottes, les grillés sans calories et d'autres succédanés au goût insipide, alors, vous pensez bien, du pain ...
En tant que femmes, elles comprirent ensuite qu'il leur fallait des loisirs. Les stupides feuilletons aux scénarios ridicules des après‑midi et les réunions de mégères étaient largement insuffisants pour un achèvement total de leur bien‑être. Elles s'inscrivirent donc à un cours de gymnastique. Le sport, toujours le sport ! Le sport est bon pour tout ! Pour le corps et pour le psy ! Il était surtout bon pour ma condition physique à moi, car deux fois par semaine, il me fallait aller à pied jusqu'à la gare, puisque ces jours‑là, Florianne avait besoin de la voiture. 4 kilomètres, qu'est‑ce que c'est ? Surtout par temps de pluie, lors des 230 jours d'intempéries qu'en moyenne notre pays connaît par an !
Plusieurs fois j'en ai parlé à Florianne, lui demandant si elle était heureuse, comment elle envisageait l'avenir, où étaient nos projets d'avoir un second enfant. Toujours en espérant qu'elle me réponde enfin que nous allions reprendre notre vie tranquille d'autrefois, peut‑être même se déciderait‑elle une bonne fois pour toutes à me demander si moi j'étais heureux ! Ou, solution de secours pour que je sois enfin débarrassé de ma belle‑mère, un second enfant ! La maison devenant du même coup trop petite, Mia aurait dû se décider à déménager ! Mais rien n'y fit ! Florianne vivait à présent avec et pour sa mère, Tina était reléguée au second rang et moi je n'existais plus !
Avais‑je seulement existé un jour ?
Combien cela faisait‑il ? Six, sept semaines peut‑être ! Près de 50 jours sans que nous ayons eu des rapports sexuels ! Ce soir‑là je tentai ma chance. Florianne s'était couchée vers minuit, après le talk‑show du lundi soir et je m'étais efforcé de garder les yeux ouverts en l'attendant dans le lit conjugal. Je la pris dans mes bras, lui caressant le dos, mais elle refusa. Elle n'avait pas envie. Elle n'avait pas non plus envie d'avoir envie. Comme la nature est terrible parfois ! Une espèce de portemanteau avait pris forme dans le pantalon de mon pyjama, mais après quelques minutes à peine il disparut pour ne plus revenir !
Cette époque doit probablement correspondre avec ses relations extra‑conjugales. Maintenant, prétendre que Flo me trompait sur les conseil et avis de ma belle‑mère paraît un peu fort, cependant, certains détails me laissent sceptique ...
Ensuite, Mia à commencé à me harceler.
Ce jour‑là, à 5h00, le réveil sonna. Je me levai pour passer aux toilettes et ensuite à la salle de bains. Mia ouvrit la porte, j'étais sous la douche. Elle se précipita au lavabo et elle fit mine de vouloir ôter une poussière imaginaire qui était subitement surgie de nulle part pour atterrir dans son oeil. Je n'ai jamais été timide ni frustré de ma nudité, mais, devant ma belle‑mère, tout de même. Mia s'excusa, je pris l'essuie que j'enroulai autour de ma taille et je sortis de la cabine embuée. Mia était en robe de chambre. En fait, une simple combinaison rose, très courte, transparente et moulante, qui laissait poindre ses courbes et les renflements durs de sa poitrine ronde et bombée. Elle se colla à moi et me pria de l'aider. Dans un geste maladroit, elle fit tomber l'éponge qui protégeait mon intimité, et elle s'accroupit aussi vite pour la ramasser. Je me souviens de son regard dur et froid, pyrrhonien et implacable. Mia observa mon organe durant de longues secondes, jugeant, comparant sans doute, puis elle se releva et lâcha ‑ vous êtes pas mal tout compte fait ! Que lui dire, que lui répondre ?
Elle sortit en ricanant et en se déhanchant fortement, comme pour aiguiser mon appétit sexuel depuis si longtemps non assouvi ...
Quelques temps après, j'ai eu la confirmation que Flo entretenait de bons contacts avec Richard. Je les ai une fois entrevus au "Peanuts", occupés à bavarder, tandis qu'il lui tenait aimablement (un peu trop à mon goût !) la main ... J'avais bien entendu envisagé de tout abandonner, mais avec une femme et un enfant à charge et en plus une belle‑mère sur le dos ...
Plus tard, ma collection de livres, qui étaient stockés au grenier, fit l'objet d'un don à la bibliothèque Centrale et elles y firent installer un banc solaire à la place. Le teint bronzé et halé est une marque de classe chez les femmes qui prennent soin de leur apparence !
Un soir, alors que Florianne avait emmené Tina avec elle pour renflouer le stock de cosmétiques, Mia était montée se dorer les fesses sous les néons du fameux banc. Je relisais un dossier important lorsque Gramy hurla: ‑ Vite, venez vite, il y a un rat ! Comme si un rat pouvait soudainement avoir pris logis dans notre grenier ! En grimpant les escaliers, j'espérais vainement qu'elle dise vrai, que la bête la morde et qu'elle en meure ! Bien entendu, il n'y avait pas plus de rat que de souris. Mia m'avait juste appelé pour me provoquer. Elle était complètement nue sous le banc aux lueurs bleues et elle écartait les cuisses de façon à ce que je devine son anatomie ! Je fis mine de chercher après le fameux rat et lorsque je voulus redescendre, elle m'attrapa par le poignet en me dirigeant les doigts vers son corps nu. Pendant quelques secondes, ma main s'est laissée faire. En quelques va et vient appliqués, je lui caressai la poitrine, contournai les mamelons et descendis vers son entrejambe. Mia se leva et me gifla ! Soudain tiré de mon inconscience, je redescendis au salon. Que s'était‑il passé dans ma tête ?
Dans le miroir suspendu au mur de la cuisine, je vis les marques de sa main. Ma joue portait exactement la trace de ses cinq doigts ! Qu'allait penser Florianne ? Energiquement, je passai de l'eau froide sur l'emplacement meurtri, Mia me regarda faire, et expectora méchamment: ‑ c'est bon, on ne lui dira rien, ce sera notre secret ! J'étais sauvé malgré tout, mais j'aurais préféré lui en parler, lui dire la vérité !
Quelques semaines plus tard, Florianne ne s'était toujours pas décidée. Nous n'avions toujours pas eu de relations sexuelles et moi et le bout de chair de mon entrejambe commencions à sérieusement nous impatienter. J'avais déposé Florianne et Tina en ville pour y faire des courses et il me fallait conduire Gramy chez le notaire de sa ville, où elle avait rendez‑vous pour la question de succession. Durant le trajet, Mia me parlait de tout et de rien, soudain, elle remonta sa jupe et commença à se toucher.
‑ Arrêtez ça tout de suite ! hurlais‑je. Mais Gramy avait déjà baissé ses bas. Je tentai de ralentir et de stopper, mais elle appuya de toutes ses forces sur ma cuisse, enfonçant du même coup l'accélérateur et elle cria: ‑ si vous arrêtez, je dis tout à Florianne, je lui dis que vous avez eu des gestes déplacés envers moi et croyez‑moi, c'est moi qu'elle croira !
‑ Qu'est-ce que vous voulez au juste lui demandais‑je ? Elle me fixa dans les yeux l'espace d'un instant et elle s'agenouilla en défaisant les boutons de mes jeans ...
...
C'était bon ! J'ai honte, mais c'était bon ! Gramy savait s'y prendre, elle connaissait les hommes et leurs points faibles. Cela faisait si longtemps ! Elle se releva et cracha ma semence par la fenêtre. Elle se rhabilla sans que je la touche ! Tard le soir, nous rentrâmes, sans mot dire, sans nous regarder. Je voyais bien cependant qu'elle était heureuse, plus j'étais mal dans ma peau, plus elle était heureuse. C'est ce soir‑là que j'ai décidé d'en finir avec elle !
Ironie du sort, cette nuit‑là, Florianne daigna faire l'amour et nous fûmes heureux comme il y avait déjà bien longtemps que cela ne c'était plus produit. Je faillis même tout lui avouer, mais j'étais certain qu'elle ne me croirait pas, et puis il y avait la question de Richard !
Il me fallait trouver une solution radicale, qui paraisse être un accident, et c'est justement quand j'ai pensé à ce mot‑là que j'ai trouvé un remède intelligent à tous mes maux: un accident !
Mia m'aguichait sans cesse, aussitôt que Florianne tournait le dos, elle pouvait à tous moments me pincer les fesses ou m'effleurer le bas‑ventre d'un geste narquois ! L'ambiance n'était cependant pas des meilleures. Elles avaient désormais décidé de porter le rythme de leurs réunions à trois par semaine et du même coup, leur gymnastique était devenue quasi quotidienne. Bien souvent je me retrouvais seul avec Tina dans les pièces de la maison inoccupées, les devoirs à corriger, le souper à préparer et une partie du ménage à achever. Un soir précisément, alors que Tina venait de se coucher, je sortis prendre l'air et fumer une cigarette à l'aise.
Ha oui, j'oubliais, je fume depuis presque toujours et avec l'arrivée de Gramy, il m'a fallu faire des concessions, j'avais d'ailleurs pris l'habitude de faire des concessions, et je fus dès lors prié d'aller m'intoxiquer, comme elles disaient, à l'extérieur.
La nuit était douce et les cieux étoilés de milliers de points fluorescents. Je regardais distraitement la fumée blanche grimper en forme de nuages, quand soudain je trouvai la solution. J'ouvris la porte du garage. Derrière les rangées de boîtes remplies de produits de beauté, mon établi était toujours là. J'y décrochai une série de clés à pipe et m'installai au volant de la voiture. A l'intérieur, le brouhaha des cancans des pseudo‑clientes me rassurait.
Je m'installai au volant et je commençai à démonter les écrous qui maintenaient le fauteuil du passager à sa place. Je vérifiai, il y en avait bien 4. J'en dévissai un et je le mis précautionneusement dans la poche de mon pantalon.
J'avais mûrement réfléchi. Dès que j'eus à nouveau du temps libre, je me mis à scier les écrous de manière à ce qu'il ne reste plus que quelques millimètres de métal et qu'au moindre choc, la vis cède net.
J'avais vraiment tout prévu. Deux semaines durant j'attendis le moment propice !
Mais, déjà, la veille, Florianne m'avait reproché de rouler trop lentement et dans le rétroviseur, j'avais remarqué la mimique de Mia à mon encontre.
J'aurais dû y prendre garde !
Je ne pouvais pas me permettre de rouler trop vite, le moindre accident, le plus petit accrochage et c'était Florianne, puisqu'elle s'installait toujours sur le siège passager, qui valsait dans le pare‑brise !
Le "jour J" donc, Mia prit place à mes côtés. A nouveau je devais la conduire à son ancienne adresse pour qu'elle y règle quelques détails. Je bouclai ma ceinture et nous partîmes. Une fois sur la bonne route, j'accélérai davantage et Mia me dit: ‑ je sais ce vous préparez, à votre place je ralentirais ! Je ne me doutais pas qu'elle pouvait savoir. Un dernier coup d'oeil dans le rétro pour m'assurer qu'aucun véhicule ne suivait et je tendis les bras en poussant de toutes mes forces sur le frein !
Mia fut projetée contre le tableau de bord, mais la ceinture la retint. Son siège ne bougea pas d'un poil, tandis que le mien se détacha d'un coup, me propulsant violemment au travers du pare-brise, sur le capot, puis au sol, la voiture fit cependant encore quelques mètres avant de me rouler dessus, déchiquetant mes tripes en bouillie. Bien évidemment, Mia s'en sortit, il n'y a pas de miracle ! Elle avait échangé les écrous des sièges puisqu'elle avait tout découvert !
Elle sortit de la voiture, qui finit par s'arrêter plus loin. Elle s'approcha de moi et me dit sournoisement: ‑ je vous avais prévenu ! et elle exhibait entre ses doigts aux ongles peints un écrou abîmé. ‑ Depuis le début je vous surveillais, j'ai tout de suite compris votre petit jeu. Elle se releva et me regarda haineusement crever lentement. Aucune voiture n'arrivait et mon sang se vidait inexorablement.
Les secours arrivèrent près d'une demi heure après l'accident. L'itinéraire choisi par Mia, itinéraire qui tombait à pic pour mes projets macabres, n'avait pas été sélectionné par hasard, c'est elle qui avait en fait tout manigancé depuis le début !
...
Je les vois encore en noir toutes les trois. Tina qui pleurait en tenant dans sa petite main une rose blanche et Florianne que sa mère soutenait courageusement. C'était poignant, presque vrai !
Trois semaines plus tard, un gros cigare au bec, les pieds allongés sur la table basse du salon, Richard tenait Flo dans ses bras, tandis que Gramy et Tina préparaient les mets délicieux du repas du soir ...
...
Je n'étais pas véritablement croyant mais certainement pas profane non plus. Aussi, aujourd'hui, je sais, et je remercie l'Au‑delà pour bien vouloir m'accorder quelques nuits de répit. Plus de fatigue, plus de maladie, plus de contrariété, le bien‑être total, la félicité absolue !!!
Pas de manifestation probante !
Pas de sévices corporels !
Pas de communication, ne pas toucher à l'enfant, ne pas prendre contact avec elle !
Juste quelques nuits pour mettre à exécution ma vengeance !
‑ Bonnes prochaines nuits, Gramy adorée ! Entends‑tu déjà la voix qui frappe sournoisement à la porte imaginaire de ton esprit tordu ? Fais‑moi confiance, j'arrive égayer tes nuits malsaines ...
FIN.
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Commentaires :
pseudo : PHIL
GENIAL. J AI ADORE .SUPER GRAMY. UNE BELLE MERE COMME CELA TE DEGOUTE DEFINITIVEMENT DU MARIAGE. QUOIQUE LA PETITE GATERIE DANS LA VOITURE!!!
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