J'ai oublié mon passé. J'ai oublié mes souffrances. Ce soir je respire enfin le bonheur de te retrouver, toi ma terre, mon foyer. Ma vie. J'ai fini par te retrouver.

Dans l'obscurité mes yeux cherchent ce petit coin de paradis qui jadis fut ma maison. J'en ai le coeur tout palpitant et des larmes commencent à couler. Je cours plus que j'avance vers cette lumière qui vient de s'allumer. Elle m'appelle, elle m'attire.....

Je le vois, il sort. Son frêle manteau recouvre à peine ses épaules frémissantes. Son sourire illumine ses traits vieillis. par l'age avancé. Mon, grand-père. Mon vieux compagnon de route. Celui qui m'a élevé durant ma jeunesse.

Encore quelques mètres et je pourrais enfin le serrer dans mes bras. Lui dire que je l'aime et combien il m'a manqué.

Le souffle court, les joues rougies par cette froide nuit d'hiver, nous nous retrouvons. Une chaleur, un soulagement m'étreint le coeur. Je le tiens contre moi, le fait presque suffoquer tellement je le serre. Il me le rend bien et quand je m'éloigne de lui pour le laisser respirer, je vois ces yeux brillaient, l'éclat de la lune se reflétant dedans.

- Grand-père! M'écriais-je. Si tu savais comme tu m'as manqué.

- Ma chérie, ma petite Dania, toi aussi. Sa voix est toute émue. Laisse moi te regarder.

Il se recule. Il me scrute de la tête aux pieds et sourit. Qu'il a vieillit et faiblit cet homme autrefois si fort et courageux. Mais je veux le voir, mon attente est insupportable. Laisses moi entrer je t'en supplie. Ils arrivent, les sabots des chevaux retentissent...

- Tu n'es plus cette petite jeune fille dont je m'occupé. Tu as énormément changé et grandi.

Je me sens fier. Effectivement, le temps m'a endurci et a laissé des marques indélébiles dans ma peau. Mon histoire est très longue. Remplie de douleurs et de joie. Mais la, je dois me cacher, le voir. Ma sécurité en dépend.

- Et si nous nous mettions devant ta cheminée, histoire de nous réchauffer grand-père? Demandais-je. Il commence

à faire très froid et mes pieds son gelés. Il me tarde de voir son visage.

- Bien sur Dania. Il dort, dans ma chambre.

Je le vois rentrer, je le suis. Il ferme la porte. La maisonnette me parait beaucoup plus petite que dans mon souvenir. Une table en bois bancale, recouverte de miettes de pain. Un fauteuil dans le fond de la pièce ou repose tranquillement un châle.

J'entrevois une petite porte derrière le fauteuil. Je pose ma main dessus et tire la poignée. Je pénètre dans une petite pièce ronde éclairée par une bougie à moitié fondue. Son reflet se projette sur le mur. Une ombre qui me permet de distinguer la personne la plus importante à mes yeux. Celle pour qui je me suis battue tant de fois et que j'ai protéger. Mon fils. Julian.

Les soldats arrivent. Ils m'on repérés. Je le sens et je le sais. Fuir, encore et toujours fuir. Je ne serais pas restée  aussi longtemps que je l'aurais voulu.

Mon trésor endormi dans mes bras, je regagne la pièce ou mon grand-père, installé dans son fauteuil, attendait notre retour.

- Vite! Il faut faire vite Dania. Le temps t'est compté. Fait attention à toi. Prends ce paquet avec toi ma chérie. Il te permettra de manger pendant quelques jours. Un cheval est attaché derrière. Prend les raccourcis.

Un éclair de malice passe dans nos yeux. Faites attentions à vous deux.

On sorts tous trois dehors. Juste avant d'atteindre l'enclos ou le cheval patiente sagement. Il me serre une dernière fois dans ses bras. Des larmes coulent de nos yeux. Lui est moi nous savons parfaitement que les chances de nous revoir un jour son nulles.

- Allez! Parts. Le destin n'attend pas. Les gens qui te chassent non plus. PARTS.

Me voilà repartie, moi Dania Cardjeck. Mon fils récupéré et en bonne santé, je me prépare à combattre mon infâme mari...Qui souhaite notre mort à tous les deux.

Mariée de force, comme il se faisait dans notre temps, je me suis révoltée très tôt. Puis j'ai aimé un homme. Que j'aime encore et que je cour rejoindre. Son frère. Avec lequel j'ai eu Julian. C'est lui le père. Et quand mon mari l'a su, il est entré dans une telle colère que j'ai pris peur. Je me suis donc enfuie. J'ai mis mon fils à l'abri chez mon grand-père qui n'avait rien pu faire pour me protéger à l'époque ou j'avais besoin de lui. Mais maintenant que les guerres on repris, nous repartons aux combat. Mon amant nous aidera. J'ai confiance en lui, en notre amour indestructible depuis tout ce temps.

Les temps semblent obscurs mais la lumière reviendra bientôt.