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Terry sentit un nœud se former tout au fond de sa gorge. Cette fois ce salopard de gardien était en train de lui exhiber une photo de nu. À y regarder de plus près, Terry put effectivement repérer quelque chose comme une poitrine de femme.
Mais...
Mais pas n'importe quelle poitrine.
Ces seins-là, il les connaissait sur le bout des doigts, il les avait caressés, des heures durant, il les avait soupesés, embrassés, admirés et vénérés.
C'était la poitrine de Ange!
- «Que? ... Elle ... On l'a opérée?» finit-il par dire. Et puis il avait mieux décrypté le visage. C'était effectivement celui de Ange, on l'avait scalpée! C'était le terme exact! Son front avait été découpé et on avait décollé en partie son cuir chevelu.
Ange semblait toujours sourire; plus que jamais, elle souriait et semblait si vivante qu'on aurait pu croire qu'elle dormait.
Terry dut faire un effort surhumain pour ne pas s'évanouir en comprenant toute l'horreur de ce que ce Flannery lui montrait avec tant de délectation mal placée.
- «Allez, une petite dernière pour la route!» et le gardien avait pressé la touche "next" de son portable.
Terry ne put s'empêcher de visionner l'image bien qu'il n'en eut nulle envie. Plus aucun doute possible, le cadavre allongé sur l'espèce de table était bien celui de Ange. Son Ange! Cette fois il remarqua qu'on l'avait carrément éventrée en lui disséquant le ventre à la manière d'un cahier ouvert. Tout aussi horrible et insupportable, l'angle de la prise de vue lui fit découvrir le bras gauche inerte qu'on avait amputé. Il ne put retenir ses larmes. L'univers tout entier venait bel et bien de s'écrouler. Pour de bon!
- «Alors, t'as pigé cette fois? Tu vas arrêter de nous casser les couilles en meuglant le nom de ta gonzesse, elle est crevée mec, définitivement crevée!» Flannery avait simultanément coupé son portable et avait hurlé dans l'œilleton.
À ce moment précis, boosté par une montée d'adrénaline fulgurante et mû par une colère incontrôlable, Terry cracha au-travers la trappe, en plein dans l'affreuse bouche de Flannery qui hurlait.
Le gardien s'étrangla en faisant n bond en arrière. Dégoûté, il s'essuya le visage du revers de sa manche et puis, fou furieux, il était entré dans l'isoloir. Il empoigna sa lampe-torche (on le lui avait inculqué, la lampe-torche d'un vigile a une double fonction: elle permet d'éclairer et elle fait office de matraque) qu'il leva et abattit de toutes ses forces sur le crâne de Terry Grant qui s'écroula.
Insatiable de vengeance, Flannery lui décocha encore une série interminable de coups de pied dans les côtes, dans le ventre et dans le dos; puis, à bout de souffle, il s'était arrêté. L'homme au sol était totalement K.O.
Alors, pervers de nature et d'une lucidité démoniaque, Flannery se mit les mains derrière le cou, en veillant à correctement et précisément positionner ses pouces à hauteur de sa nuque et, dans cette position inconfortable, il entreprit de s'étrangler. Il serra fort, très fort, encore plus fort, de manière à bien laisser les marques. À la limité de l'évanouissement, jusqu'à ce que ses réflexe de survie l'empêchent d'aller plus loin. Lentement, il reprit son souffle, sa gorge le fit atrocement souffrir et cela le rassura, de cette manière, et avec les traces que cela laisserait, il allait être capable de prouver aisément que ce fou de Grant l'avait agressé par surprise et qu'il avait été obligé de riposter par légitime défense.
Il souleva Terry et le laissa retomber lourdement sur la couchette. - «Tu n'en as pas fini avec moi mec!» murmura-t-il d'une voix rauque à l'oreille de Terry qui l'entendit tout à peine.
La porte se referma, la serrure de l'isoloir cliqueta et l'œilleton fut occulté.
- «Il a littéralement été passé à tabac, il n'y a pas d'autre terme!» s'étouffa presque le PDG et frappant du poing sur la table.
- «Le Rapport de la sécurité fait état d'un cas de légitime défense, Monsieur le Président, Grant a agressé un vigile, l'a étranglé pour tenter de s'enfuir»
- «Dites-nous - lança un membre du Comité qui avait attentivement lu le rapport de la séance extraordinaire - Madame Topulos, le gardien de faction, Monsieur Flannery, a bien été étranglé, des contusions ont effectivement été constatées au niveau du cou et de la gorge, n'est-ce pas?»
- «C'est exact!»
- «Et dites-nous encore chère Madame, quelle est la durée d'incapacité de travail de monsieur Flannery?»
- «Flannery ne s'est absenté que le temps de se rendre à la visite du médecin, il est ensuite revenu au travail où il a achevé son service»
- «Parfait, enfin, dites-nous précisément, Madame Topulos, quel est l'état de santé actuel de Monsieur Grant?»
- «Monsieur Grant a été transféré à l'infirmerie, on lui a posé 7 points de suture, il a trois côtes cassées, deux autres fêlées et des ecchymoses partout dans le dos. Nos médecins lui ont placé un corset pour le soulager de la douleur»
- «Ne trouvez-vous pas, chère Madame Topulos, sans préjudice eu égard aux faits, qu'une certaine disproportion existe eu égard aux conséquences?»
- «Effectivement, je le reconnais Monsieur le membre du Conseil». Sofia Topulos baissa les yeux d'un air coupable.
- «Nous conclurons, chère Madame, en insistant qu'il vous appartient impérativement de veiller à ce que Grant soit d'aplomb pour la soirée de la première. En aucun cas nous ne pouvons nous passer de lui, que cela soit bien entendu».
-«Mon équipe et moi ferons l'impossible Monsieur le Président».
La séance extraordinaire s'acheva sur ces amers propos.
Trois médecins s'étaient chargés de soigner Terry. On l'avait lavé, recousu, pansé et pour le soulager et soutenir ses côtes cassées, on lu avait enfilé un corset. Enfin, pour l'aider à supporter le mal, on lui avait administré de puissants sédatifs.
La lumière du soleil qui perçait au-travers des stores mi-clos le fit émerger de la torpeur dans laquelle il baignait depuis la veille.
Une larme chaude qu'il ne put retenir, mais qu'il mit sur le dos de l'éblouissement, s'écoula le long de sa joue. Ange lui manquait tellement!
Elle allait tellement lui manquer. Impuissant, il fondit en sanglots, se laissant aller. Que s'était-il passé? Il avait beau y réfléchir, il ne c'était rien passé du tout. Ils s'étaient couchés comme d'habitude, ils avaient fait l'amour avec tendresse et passion, ensuite Ange avait regardé la Une, tandis que Terry avait lu un peu. Ensuite ils s'étaient endormis. Tous les deux. Paisiblement.
"Mais pourquoi te poses-tu autant de questions? Tu vois bien que personne ne t'en pose! Et d'ailleurs que personne ne t'as posé la moindre question!" avait hurlé son subconscient, telle une voix dans sa tète, la voix de la raison.
Et c'était tellement vrai! Strictement personne n'était venu l'interroger. Voilà, à bien y réfléchir, qui était bien étrange...
Qu'était-il arrivé à Ange? À à peine 30 ans, Ange semblait en excellente santé, elle ne consommait ni drogue, ni alcool ni tabac, elle n'avait pas eu d'accident et il n'y avait eu aucune dispute plus ou moins violente entre eux. Alors que c'était-il passé? On ne meut pas ainsi, à 30 ans, dans son lit en dormant!
Il avait beau chercher, il ne trouvait aucune explication, aucune réponse, mais obstiné il continuait à réfléchir et à se ressasser les moindres détails en se remuant les méninges.
par réflexe inconscient, il se gratta la tête, oubliant qu'on lui avait posé 7 points de sutures. Une petite croûte se détacha et un fin filet anodin de sang se mit à suinter. La goutte de sang serpenta entre les racines de ses cheveux hirsutes, chemina sur son front, contourna son sourcil, puis, comme Terry se repassait en mémoire une millième fois les clichés de Flannery, il cligna de l'œil où la goutte s'arrêta. Il se frotta vivement la paupière, surpris par la gène et les chatouillements.
Et puis soudain, comme il constatait que son index était marqué d'une traînée rouge-sang, il eu une révélation. Un détail anormal. Un espoir peut-être...
Terry se redressa dans son lit de malade. La douleur au côté droit était fulgurante, mais en contrôlant sa respiration il parvenait à atténuer le mal. deux autres lits vides. Il était seul. La pièce voisine, dont la porte ouverte indiquait secrétariat, semblait vide également.
- «Il y a quelqu'un?» appela-t-il dans l'espoir de n'avoir aucune réponse. Et le silence perdura.
Alors, il alla jusqu'au secrétariat.
Tant bien que mal, se tenant aux lits voisins puis aux armoires pour ne pas s'écrouler, il se traîna jusqu'au petit bureau. Et là, comme il l'avait espéré, il trouva un ordinateur. L'écran de veille tait activé. Terry se laissa tomber dans le siège en cuir et s'installa derrière le clavier, priant Dieu qu'aucun mot de passe ne fut activé? Il bougea la souris et, par miracle, l'écran de veille disparut.
12h07 indiquaient les chiffres en bas à droite.
12h07, c'était la pose de midi, songea-t-il en double-cliquant le navigateur internet. Dans la case "rechercher", il pianota "accidents graves, reportages photos". Il cliqua le premier résultat. Le site d'accueil proposait des dizaines de photographies d'accidents de la circulation. Des piétons renversés, des motocyclistes écrasés, des voitures carambolées... que des horreurs de la vie de tous les jours.
"Un cycliste perd sa jambe sous un poids lourds" disait le sujet qu'il sélectionna.
Et là, la photo d'un type étendu par terre, les bras étalés en crois, une jambe en moins dans une marre de sang sous la roue gigantesque d'un semi-remorque fit son bonheur.
Un clic droit sur la photo et il la copia. ALT F4, il quitta le navigateur et revint dans le programme de traitement de texte où semblait travailler la secrétaire.
"Cher Monsieur", bla bla bla bla - Terry fit à nouveau un clic droit et fit un "coller" de la photo du cycliste accidenté qui s'inséra dans le texte. Il cliqua la photo, la barre d'outil de "picture-it" s'activa. Terry alla ensuite très vite, il cliqua "format photo", "style" et là, il sélectionna "sepia".
BINGO! Il avait vu juste. Ce pourri de Flannery l'avait dupé! cet enculé ...
Terry s'arrêta de penser. Une autre idée lui vint à l'esprit. Quatre clics, quatre "undo" et l'écran revint à la page initiale. La secrétaire n'y verrait que du feu.
Et puis, comme il avait pris appui sur le bureau pour péniblement se relever, il put ensuite refaire le parcours inverse. En repassant la porte, sur une petite table à l'entrée, il remarqua une pile de magasines abandonnés là, sans doute à l'attention des patients qui devaient attendre leur tour. Il prit le premier en haut de la pile, l'enroula sur lui-même comme un parchemin et le glissa dans la ceinture, à l'intérieur de son peignoir. Un peu de lecture lui changerait sans doute les idées se dit-il.
C'est exténué par l'effort cumulé à la douleur qu'il regagna finalement son lit. Vers 13h00 - supputa-t-il - l'employée regagna son bureau et referma la porte derrière elle.
Comme il cherchait sa lace au creux de l'oreiller - une position dans laquelle il souffrirait moins - Terry se rappela le magasine qu'il avait emprunté.
De dessous les couvertures, il l'extirpa et le déroula.
Une revue "people"! C'était bien sa veine, lui qui détestait tous ces ragots fantaisistes.
En couverture, "Madonna" faisait la Une. On pouvait la voir entourée d'une tribu de "jet-setters" qui l'aidaient à souffler les 61 bougies de son gâteau d'anniversaire. Le temps, cependant, ne semblait avoir aucun effet sur cette femme extraordinaire.
En gras, juste en dessous, le titre accrocheur en grasses et grosses lettres flashy disait: "LES AMOURS NOUVEAUX DES GENERATIONS EIDETIQUES": tout ce que vous devez savoir sur la future méga émission de la Une.
Décidément, ces choses-là n'étaient pas destinées à Terry. Ange, elle, par contre, aimait tout particulièrement les émissions de la Une... Il tourna le magasine de côté, relut le titre et puis le glissa sous le matelas. Non, décidément, ce genre de lecture ne l'intéressait pas du tout.
Terry ferma les yeux.
-«Vous avez finalement eu de la chance, trois côtes cassées mais fort heureusement aucun déplacement! Comment vous sentez-vous?», un type en bouse blanche - un médecin - se tenait debout à côté de lui en observant une radiographie qu'il maintenait en l'air vers la clarté des stores.
- «J'ai très mal! Vous pourriez me dire ce que je fiche ici?»
- «Je ne suis médecin, je ne suis pas là pour répondre aux questions de cet ordre-là! Vous m'en voyez désolé»
Soudain, Terry qui le regardait étudier la radio remarqua un détail.
- «Dites-moi, Docteur, que signifie cette espèce de code alphanumérique en bas à droite de la radio?» Terry avait désigné d'un geste du menton les chiffres et les lettres imprimé en transparent sur la radio.
- «Il s'agit d'un code d'identification, comme il y en a obligatoirement sur toutes les radios pour éviter toute confusion, erreur de diagnostique et médicale. Bon, sur ce, reposez-vous, remuez le moins possible et, si vous avez besoin de quelque chose, pensez à appeler", il lui désigna le cordon du bouton-pressoir de la sonnerie fixé au lit.
- «C'est entendu Docteur!», Terry lui répondit instinctivement, sans réfléchir, car déjà il savait ce qu'il lui restait à faire.
Après un maigre repas qu'on lui servit et desservit en moins d'une demi-heure, Terry fit de nouveau seul, la secrétaire avait quitté le bureau et, en sortant, elle avait salué le vigile qui était de faction derrière l'unique porte d'entrée sur dispensaire.
Terry attendit.
Il fallait qu'il attende. Combien de temps, ça il l'ignorait, mais une fois que le vigile allait procéder à une inspection de routine, il serait tranquille pour un bout de temps. Et effectivement, après un certain temps, le gardien entrouvrit la porte, passa sa tête pour tout vérifier et constater que le "blessé" dormait, puis il referma la porte. Mentalement, et se concentrant, Terry se mit à compter. 1 - 2 - 3 - 4 - ...
Quand le vigile jeta un second coup d'œil, Terry était arrivé à 1.761. Un rapide calcul facile et il conclut que le contrôle avait lieu quais toutes les 30 minutes.
Il disposait donc d'une demi-heure.
Alors, il s'extirpa du lit, refit le parcours de ce matin-là en s'aidant des lits et des armoires et, à nouveau, il entra dans le secrétariat.
Le téléphone était là.
Il décrocha et composa machinalement un des rares numéros qu'il connaissait par cœur.
- «Frank? Terry Grant à l'appareil».
- «Salut vieux, comment vas-tu?» se réjouit son ami
- «Ca va. Frank, écoute-moi bien, je n'ai pas beaucoup de temps, ne me pose surtout aucune question»
- «Je t'écoute mon grand» le rassura l'homme d'un ton paternel
- «Tu te souviens des petites contrariétés administratives de Ange, ma femme, lors de notre passage au portal de sécurité?»
- «Oui, bien entendu, je ne pourrais pas ne pas m'en rappeler!»
- «Conservez-vous, par hasard, des archives ou des rapports concernant les événements journaliers?»
- «Évidemment, depuis le fameux 11 septembre, on ne rigole plus avec la sécurité aérienne»
- Conservez-vous une copie, des notes ou un fichier électroniques au sujet des dossiers médicaux comme celui qu'avait Ange?»
- «Nous conservons tout!»
- «Et, dis-moi, es-ce que vous vérifiez systématiquement les références des dossiers médicaux avec une base de données quelconque officielle?
- «D'office!»
- «As-t-on, ce jour-là, vérifié celles de Ange ce jour-là?»
- «En principe oui. Tout doit être vérifié, c'est la règle!»
- «En principe ... - Terry marqua une courte pose - pourrais-tu retrouver ces archives et à nouveau procéder à une vérification sérieuse pour moi Frank?»
- «Ca doit pouvoir se faire, oui, bien entendu. rien de grave au moins?»
- «Non, t'inquiète, Ange Watts, oublie pas son nom, et surtout sois discret, je te rappelle dans la soirée, ca ira?»
- «Je vais voir ce que je peux faire, te dirai ce que j'ai trouvé»
- «Merci Frank!»
Il avait raccroché et, toujours selon le même itinéraire pour ne pas s'étaler, il avait regagné sa couchette.
Deux autres contrôles de la part du vigile plus tard, Terry rejoignit une fois de plus le secrétariat.
- «Frank?» demanda-t-il excité.
- «Lui-même»
- «C'est Terry, tu as mes informations?»
- «Ha oui! Tout est OK mon ami, ton amie Ange Watt possédait bien ses propres radios, j'ai personnellement vérifié et comparé, il n'y a aucun doute possible!»
- «Tu es en certain?» Terry était terriblement déçu de cette réponse, il avait mis tellement d'espoir dans son idée saugrenue.
- «Oui Terry, aucune erreur possible, tout correspond, le code et ceux de la base de données, tout est parfaitement en ordre!»
- «Bon ... - Terry soupira longuement - je te remercie, Frank, à un de ces jours peut-être ...»
- «D'accord Terry, on pourrait peut-être bientôt aller se faire une partie de pêche si cela te dit?»
Terry fut estomaqué et subjugué, puis il reprit bien vite le dessus.
- «Oui... Oui bien entendu, on se rappelle»
Il raccrocha, inquiet et songeur.
Les souvenirs, comme un boomerang, lui revinrent.
Cette fois-là, Frank l'avait invité en VIP pour une visite privé de l'aérogare. Il avait ainsi pu voir les coulisses des cuisines, le centre de communication, le centre de surveillance et enfin le bureau privé de Frank.
La pièce où l'homme travaillait avait en son centre un gigantesque bureau avec 4 écrans et autant de p.c., plusieurs téléphones et une radio qui émettait des messages codés, mais ce qui avait épaté le plus Terry avait été la fabuleuse collection de trophées de pêche accrochés aux murs, affichés sur les armoires, posés sur des étagères et d'autres encore sur les coins libres du bureau.
Frank était un passionné invétéré de pêche; dès qu'il avait du temps libre, il prenait ses cannes, son matériel et partait pêcher, tantôt en rivières, tantôt en mer.
Comme Terry observait les diverses coupes et certaines coupures de journaux où à chaque fois on pouvait voir un Frank glorieux qui arborait fièrement un énorme poisson, son ami lui avait lancé: - «Alors, toujours pas décidé à m'accompagner?» - «Non, merci, tu sais très bien que la pêche et moi» et Frank l'avait rassuré d'une main sur l'épaule, ne lui en voulant strictement pas de ne pas partager sa passion.
...
Le temps passait, le gardien n'allait en principe lus tarder. Sorti de ses songes, Terry fit au plus vite pour regagner son lit et pour réfléchir à ce que Frank avait tenté de lui faire comprendre. Sachant pertinemment bien que Terry n'aimait pas cela, pourquoi avait-il proposé une partie e pêche si ce n'était qu'il avait voulu lui faire comprendre qu'il avait été obligé de lui mentir...
Une nouvelle fois, il se mit en quête de lire le magasine, peut-être cela allait-il lui permettre de décompresser et, ensuite, de beaucoup mieux réfléchir.
Madonna.
Cette bonne vieille Madonna!
Et puis, une nouvelle vague de souvenirs assaillit sa mémoire.
La toute dernière fois qu'il avait entendu Madonna s'était ...
C'était la veille de Noël, ils avaient, tôt le matin, quitté la maison pour aller faire leurs derniers achats, espérant de la sorte échapper à la cohue et à la promiscuité habituelles de ces jours particuliers. Déjà, les rues étaient noires de monde et la circulation anormalement dense, mais ils n'étaient pas pressés. Lentement, ils se frayèrent un chemin dans les méandres des véhicules désordonnés et vers 11h00, ils parvinrent enfin au centre commercial. - «On aurait dû prendre le métro» répéta l'homme cas son idée première avait été celle-là. - «C'est exact mon cœur, mais dans ce cas-là on n'aurait pas pu passer au car Wash et la voiture serait toujours aussi dégoutante qu'elle l'était ce matin», Ange avait toujours le bon mot eu bon moment, imparable. - «Je vais devoir aller stationner au parking souterrain, et j'ai horreur de tourner en rond ainsi!» maugréa Terry pour l'unique plaisir de râler principalement, mais aussi parce qu'en effet il abhorrait emprunter les paliers de parking qui lui donnaient le tournis. Il engagea la voiture dans le colimaçon. - «Ca date pas d'hier ce morceau» dit Terry à l'adresse de Ange, tandis qu'à la radio passait un vieux concert de Madonna qui chantait "La Isla Bonita". "Full" disait le panneau électronique du moins un. "Toute
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