Les rêves de l'amour 24/01/09
Si j'étais le monde, je me ferais comme je veux, je ne subirais pas cette vie d'enfer, d'amertume ! Si j'étais le monde... voilà bien une solution pour me débarrasser de mon insomnie chronique.
Comme tous les soirs, mes nuits sont interminables. Toute seule, je pénètre cette dimension temporelle, tout en me créant mon monde magique, mon cocon douillet.
Encore un soir je me retrouve seule dans ma chambre. Comme tous les soirs, je revois toutes les périodes de ma vie passée avec les autres. Elles sont ni heureuses ni malheureuses. C'est une vie monotone, fade, faite pour des gens ordinaires où il y a rarement de bonnes conversations, de joyeux évènements. Tout est gris dans le quotidien où on sent toujours le renfermé. A cela s'ajoutent toutes les mauvaises langues, qui radotent par manque de sujets intéressants.
Non ! Ces gens qui composent notre société ne savent pas vivre. Ils ne savent pas aimer non plus. Ils se moquent éperdument du bonheur de leurs semblables. Eux seuls comptent. Mais ils sont incapables de se créer une belle existence. Quand un des leurs vient à fuir leur milieu, pour trouver autre part un coin de liberté, à l'écart de l'hypocrisie, ils s'y opposent vivement et font tout pour l'en empêcher. Ensuite ils le crient tout haut, à qui veut l'entendre qu'ils ne veulent que son bonheur. Et là aussi ils ne savent pas s'y prendre. Ils sont tout simplement ridicules. De toutes les façons c'est une société pourrie, avec des gens pourris.
L'homme de mes rêves et moi sommes semblables, deux romantiques dans ce monde pourri. Nous nous ressemblons par notre situation, notre cas. J'aurais tant aimé partir avec lui, très loin, dans un monde secret, déserté par l'homme, et vivre à notre guise jusqu'à perdre haleine, jusqu'à s'étouffer d'aise et de plaisir. Créer notre joie d'être enfin libres et de n'avoir que le vent, le soleil, et toute la nature en somme, contre qui lutter sans personne autour de nous, pour nous dire de faire ou de ne pas faire telle ou telle chose. Sans personne autour pour perturber notre union et notre amour. Avoir la liberté de nous aimer à perdre le souffle, de vivre pour nous-mêmes uniquement, jamais pour les dires des autres. Mais hélas, il est un peu trop tard pour cela. Car beaucoup d'obligations nous handicapent. Nous vivons dans un milieu qui n'est pas le nôtre et que nous subissons dans toutes ses atrocités, en martyres. Notre amour dans de telles conditions n'aura malheureusement aucune chance de survivre.
De longues heures se sont écoulées. Des heures que j'ai vécues dans la méditation. Au début, j'avais prévu de sortir, d'aller en ville, me changer les idées et oublier certaines choses, m'attabler dans un café pour voir le monde extérieur, pour regarder des gens défiler devant moi. Des gens heureux. Ensuite je m'étais ravisée. A quoi bon sortir, pour errer dehors sans but. Mes peines et mes soucis me suivraient partout où que j'aille ! Et puis même si ce n'est pas le cas, ils m'attendraient de toute façon, à mon retour et, quoi que je fasse pour les semer, ils me rattraperaient. Ils reviennent toujours, pour faire souffrir mon cœur en dérive, pris en otage dans un amour impossible, un amour imaginaire, un amour de rêves.
L'idée de me retrouver seule dans la rue comme une vagabonde me dégoûtait. Voir tous ces couples, toutes ces femmes en bonne compagnie, tout ce monde heureux, et me voir au milieu triste, et solitaire comme une étrangère, serait pour moi un vrai calvaire.
Non, je n'étais pas sortie. J'étais bien mieux dans cette chambre à l'écart et loin de tous ces gens et je comptais y rester. La musique et la lecture n'y manquaient pas. Et je m'adonnais aussi à mon occupation habituelle. Ma passion d'écrire.
Il est vrai que je ne suis ni romancière, ni poète. Mais j'écrivais quand même. Je n'ai jamais eu la plume facile, mais je rédigeais avec plaisir. Mon rêve était beau et avec mes écrits, je comptais toujours m'en souvenir et pour cela j'y ajoutais une touche de personnalité, d'amour et de sensibilité.
Ah ! S'il pouvait être là, le prince de mes rêves ! Ma vie serait comblée. Mais aurait-il désiré y être ? Aurait-il aimé cet endroit ? Je me le demandais si souvent. Et faudrait-il, pour cela, que nous ayons les mêmes goûts de la vie, les mêmes envies, et qu'il veuille avant toute chose accepter les sentiments d'une amoureuse en pleine folie ? Les accepter non par politesse, ni par pitié ou par respect, mais par envie, par volonté, par amour. Je ne serais fixée que le jour où enfin ma destinée veuille bien m'accorder cette chance de faire sortir l'homme de mes rêves de l'imaginaire et de le rendre réel et qu'il m'aura ouvert son cœur. En attendant, sa présence à mes cotés y manquait énormément, et je ne pourrais plus cesser de rêver de lui.
Sans aucune explication plausible, j'aménageais ma maison de façon à ce que ça lui plaise un peu, comme pour lui réserver la surprise, rêvant qu'il viendrait y habiter un jour. Mais hélas ! Tout ceci n'était qu'un rêve, ce n'était qu'une fiction de ma part. Mon destin cruel m'avait posé un lourd fardeau sur le cœur pour m'empêcher de bouger, d'agir, de réfléchir ou même simplement de vivre comme tant d'autres dépourvus de scrupules, mordant la vie à pleines dents en vivant toutes les situations en courtisanes et séductrices malintentionnées et sans lendemain.
Il m'arrive très souvent de le regarder comme frappée d'étonnement. Comme prise par une soudaine envie de lui demander, tendrement, par crainte de le froisser : - Qui es-tu ? - D'où viens-tu ? Qu'as-tu fait à ma vie ?
Toi qui souris presque toujours dans mon rêve, ayant l'attitude victorieuse, comme ravi de te voir éveillé, et qui parais te souvenir d'un événement heureux. Malgré tes peines, tu gardes toujours en toi cette mine de gaieté, accompagnée de gestes de confiance heureuse. Toi qui gouverne en roi incontesté le royaume de mes rêves. Oui je rêve tout le temps de toi ! Tu es un amour ! Tu prenais tout de moi, tout de mon âme tout de mon esprit, si doucement que c'est pour moi une volupté de m'en séparer ainsi. Je ne souffrirais pas de te voir prendre tout. Je cherchais même tout ce que j'ai de meilleur, tout ce que j'ai de plus beau, de plus cher pour te l'offrir, pour te l'abandonner. Tu aurais tout emporté que je t'aurais dit « merci ». Comment ai-je fait pour vivre seule alors que tu pourrais être réel ? Comment j'ai pu supporter ma solitude et vivre sans toi ? je comprends maintenant que je ne vivais pas, et que j'étais pareille à une bête ensommeillée. Non, tu n'existes pas, je ne me permettrais jamais de le croire.
Chaque fois à mon réveil, tu étais toujours là en moi. Je le sentais bien. Je te sentais comme réel, tout caressant, que c'était le frisson même de ta présence qui me mettait sur mon séant. Pourtant, ce n'était qu'un rêve. Tu n'y étais réellement que dans mon esprit et tout le temps dans mon esprit. Cet esprit dominé par un cœur épris d'un amour, propre, pur, et profond.
Je rêve toujours de t'avoir dans mes bras, ta tête au creux de mon épaule, tout contre moi, heureux et moi en train de nager dans le bonheur total, dans l'extase, réconfortée par ton amour, ton sourire. Je ne pense qu'à cela tout le temps. Je ne voudrais rien d'autre qu'admirer ton sourire, caresser tes cheveux, je te garderais toujours serré contre moi. Pour ne plus te perdre, ni perdre ces moments précieux qu'aucun de nous deux n'avait eu le plaisir de vivre et n'aura la possibilité d'apprécier que dans le rêve. Ce doit être un luxe de posséder et de garder précieusement ce qu'on aime. Mon cœur fondrait en toi. Mais je ne sais pas. Je ne comprends pas. Je te sens toujours éloigné. Il y a quelque mur entre nous que je n'arrive pas à abattre, le mur qui sépare le rêve de la réalité amère. Je rêve de lier mes bras autour de toi, de me serrer contre toi et me faire emporter de toi loin du monde comme ton bien précieux.
Et encore, ce n'est pas tout à fait cela, je ne t'aurai pas assez. Je sens que même si mes mains te tenaient, elles ne tiendraient rien de ton être. Où donc es-tu pour tout entier ? Dans quel amour tu t'es fourré pour que j'aille t'y chercher ?
Il fait nuit et mes nuits me paraissent trop longues, tous les rêves de ma vie sans lui ou avec lui me sont revenus en tête. Je trouve ma chambre triste, ce carnet où je suis en train d'écrire fade, et même mes écrits sont lugubres. Tout est maintenant différent. Je reste sur mon lit pendant des heures, à écouter ma chanson habituelle. Une chanson qui me donnait envie de pleurer, mais qui m'aidait à supporter ma peine. Rien autour de moi n'est réconfortant, j'avais peur, même de m'allonger, pour ne pas sombrer dans l'abîme de la déception. Merci encore à ce chanteur, d'avoir penser à chanter sur un aussi beau thème. Il est si triste qu'il me ressemble. Alors je suis tombée amoureuse des paroles, de la musique. Est-ce vraiment prudent de l'écouter encore sans rechuter ? Sans se blesser ? Par un air que, si nous étions ensemble, nous aurions fredonné tous les deux dans la sérénité, et la joie, comme des enfants.
J'avais envie de me confesser à ce chanteur. Non, pas à lui, mais à son image sur la couverture de la bande ; d'où jaillissaient ces plaintes contre les jours présents et les jours d'antan ? Ce chanteur qui, de ses yeux aveugles, voyait clairement la vie, sera désormais le seul bien qui me resterait pour me consoler de ce qui m'arrive. Ensuite ce sera le seul bien qui me resterait de lui, de mon prince des rêves. Lui que j'aime, mais qui ne m'aime pas, il ne veut pas quitter mes rêves pour devenir réel. Je lui pardonne et je lui suis reconnaissante de m'avoir permis d'espérer. C'est ainsi que ma vie est faite. Comme personne ne m'a jamais aimé, j'avais fini par avoir l'habitude.
Je savais aussi que personne ne m'aimera à quoi bon espérer si cela est irréalisable.
Sans personne à mes côtés, j'ai la frayeur de vivre une vie très compliquée pour moi. Il va me falloir l'égayer cette vie sans lui, qui me paraîtra trop triste désormais. Cependant je laisse tout de côté. Pour le moment, je ne suis pas encore là, je suis avec mon prince des ténèbres de mes rêves. Je me demande si je l'avais fait souffrir en lui imposant tout de moi, pendant, ces jours de souffrances, de rêves inconcevables, où nous avons eu, à vivre de façon singulière ? Aveuglée par mes sentiments, ma rêverie, je ne me rendais pas compte que j'étais presque un fardeau pour lui, et qu'il avait dû me souffrir pendant tout ce temps. Connaissant cette vérité, je dois me faire pardonner mes sollicitudes, mais il me faudrait pour le faire, tenter de me remonter le moral. Toujours triste, morne, j'arrête le chanteur pour sortir, aller en ville prendre l'air. La fraîcheur nocturne pourrait-elle atténuer mes souffrances ? Dans la rue, j'avais, c'était plus fort que moi, cette impression que tout ce monde que je croisais me regardait de travers. Tout le monde me reprochait sans doute ce mal que j'avais dû lui causer en l'aimant. Personne ne me sourit. Personne ne me dit rien. Je me sentais alors coupable d'un crime que j'avais dû commettre par amour pour lui. Et pour toutes ces raisons, ils ne m'aimaient pas. Lui non plus ne m'aime pas. Je ne m'aime pas, moi aussi. Je suis maudite.
Après cela, je sens que je ne me plairais plus jamais dans ma nouvelle vie d'amoureuse solitaire rêveuse. Dans combien de temps pourrai-je oublier ma frustration, et recommencer à ne vivre que d'espoirs et de rêves ? J'ai rêvé d'un amour. J'avais cru l'avoir trouvé. Et c'est mon seul amour, un mirage que, hélas, je perds aussitôt. Un amour que je dois oublier, bien que cela me soit difficile. L'oubli est, certes, un remède efficace ; mais il a besoin de beaucoup de patience et de temps ; moi, je n'en dispose nullement. On dit souvent que l'amour est semblable à ces maladies, pourtant bénignes, mais qui sont incurables et mortelles quand elles s'attrapent à la maturité ; et elles tuent à coup sûr.
A la pensée de le voir heureux, dans son monde de rêves, je me ferai oublier, pour ne pas le gêner dans sa vie éphémère, où j'espère qu'il sera beau, romantique, et surtout heureux, rebutant le monde réel, même pour une autre que moi. Car je n'ai que mes souhaits et mes rêves à lui offrir. A mon retour, à la maison, j'ai voulu manger. Je m'étais assise à ma table habituelle que je ne reconnaissais plus ; dans une salle qui m'était devenue étrangère. Le tout n'était plus accueillant. Je fuyais tout. Je rebutais tout. Que peut-on y faire ? Les premiers symptômes de mon chagrin d'amour apparaissaient, forcement. Comme j'étais usée, lasse, et ma vie m'écœurait, et n'ayant pas envie de manger, j'étais montée me coucher. Il était une heure du matin. Le silence régnait en maître dans la maison, cette maison, la mienne, cette chose horrible. Ce bunker, qui ne m'abrite que durant la nuit. Cette chose qui me fait terriblement peur. Le silence aussi me fait peur. Et je ne m'endormais que troublée. Tourmentée par des rêves bizarres ; par des réveils en sursaut. Ensuite je me rendormais pour finalement sortir de mon sommeil réveillée à l'aube par l'appel à la prière qui m'avait empêché de continuer un rêve étrange, que je faisais pendant mon court sommeil. J'ai rêvé de lui. J'avais tenté de me rendormir pour finir ce rêve et voir l'issue. Mais hélas, même de mes rêves je me voyais privée.
Le lendemain, comme par hasard, chez moi, ce n'était plus pareil. J'avais élevé le son de ma chanson préférée et qui me berçait majestueusement. Je fermais ensuite mes yeux pour mieux comprendre et apprécier certaines choses qui reviennent comme elles partent de façon subite et inattendue. Soudain son image, cette image merveilleuse, revient dans mon esprit. Peut-être en signe d'amitié ou en signe d'amour ? J'étais émue, et je ne comprenais plus. Alors oubliant tout autour de moi, je me suis allongée ; et tous les deux nous étions coincés, lui dans mon esprit, moi dans mon lit, à apprécier ensemble, cette douceur de la vie, cette musique magique, du bonheur, et à relire avec, lui, ces paroles tendres, qu'il m'avait écrites. Tout en savourant cette joie et ce bonheur qui naît et qui grandit subitement en moi, je me disais qu'il aimerait certainement être là avec moi.
Lui est avec moi, ouf !... Oui avec moi et je ne le laisserai plus partir. Mon ciel s'illumine. Les murs dansent autour de moi. Cette maison n'a jamais été triste, tout est gai. Tout est joie autour. Je rouvre mon journal, je commence une nouvelle histoire ; une véritable histoire, non pas de rêves seulement, mais de bonheur, de joie, de quiétude, de sérénité. Mon étoile renaît à l'horizon, mon ciel s'illumine, s'éclaire et cède le passage à un ange qui apparaît, escorté de tout ce qui est beau. cet ange qui doit être là certainement, rien que pour moi. (Pardon pour cette dernière phrase c'est de joie qu'elle m'a échappé et c'est une façon de dire que je m'oublie.) Je ne savais pas que, quand on aime, on devient à ce point égoïste pour garder son amour sulement pour soi-même. Si aimer c'est vouloir garder tout sans partage alors c'est très dangereux. Sans doute c'est cet esprit de jalousie qui nous fait faire du mal partout. Quelqu'un qui aime doit partager même les goûts et les envies de l'être aimé. J'aime ce que tu fais, ce que tu penses, et tous ceux que tu aimes. Je le dis sincèrement parce que je t'aime. Je n'ai que ce mot dans l'esprit. Et j'espère le répéter toute la vie et cette fois non seulement dans mes rêves ; mais dans la réalité ; car j'en ai assez de puiser mon grand amour du monde imaginaire. Je sais, je ne pourrai jamais être le monde, ni même dompter ce monde onirique que je me fais créer chaque nuit, car l'homme ne peut rien contre cette force abstraite, puissance incompréhensible qu'est le noyau du monde !
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Style : Nouvelle | Par ASSIA | Voir tous ses textes | Visite : 579
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Commentaires :
pseudo : PHIL
QUELLE REFLEXION . IMPRESSIONANT!
pseudo : ASSIA
merci phil ça me touche beaucoup tes apreciations
pseudo : wolfsong
que ce monde, pose sur toi, la main du réconfort
pseudo : ASSIA
Merci c'est gentil de votre part , rien que de dire cela je suis déjà reconfortée.
pseudo : bibiche.g
bravo,vraiment bravo,c'est tres beau et tres touchant...
pseudo : Marcan
Il faut beaucoup de courage pour se rebeller contre les lois du clan. Fuir pour vivre en femme libre et surtout libre d'aimer. Mais attention, tu as tellement d'amour à donner,de ne pas étouffer celui qui pourrait t'être offert.Quant à tes textes ils sont très bien écrits, empreints de poésie et surtout.... ruisselants d'amour!
pseudo : ASSIA
merci marcan , qd on a été privé d'amour tte une vie , c'est vrai on réalise pas cette grande résrve d'amour qui attend d'être assouvie , mais j'oublie combien ça peut être étouffant .merci de me le rappeler mais bon ça peut être uique car il est vrai déchainé... MERCI à toi aussi bibiche
pseudo : Fabrice
tu nous fait voyager dans un rêve emplit desouffrance,d'amour et d'espérance que tes nuits s'appaise par un bonheur découvert
pseudo : ASSIA
MERCI d'avoir été transporté par mon rêve e se laisser entrainé par cette force inépuisable de l'amour même dans le monde des rêves
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