Lui...
La grise mine au comptoir, elle ne comprend pas
Qu'on lui refuse ce verre. « C'est le dernier pourtant !»
Se dit-elle mais au fond d'elle elle sait qu'elle ne s'arrêtera pas
Aussitôt à remplir des pots de larmes.
Elle a mal ! Qui comprendra cela ?
Un chagrin d'amour la transperce de part en part.
Qui s'en préoccupe ? Vous passez tous à côté d'elle curieux, sans plus.
Le barman a-t-il soudain pitié ? En a-t-il assez de la regarder ?
Il lui apporte alors une carafe pour la laisser continuer à pleurer
Mais je peux lire dans ses yeux cette phrase assassine :
« Ne salis pas mon lieu de travail. »
Mais qui suis-je pour vous juger ? Moi qui l'observe de l'ombre
Suis celui qui l'a jetée dans cette épave.
Je m'abstiens de toute parole et envoie ballader verres et carafe.
Je lui offre mon mouchoir en guise d'excuse.
... Et elle
Je me noie depuis une heure à ce bar
Déversant toutes les larmes de mon corps.
Pourquoi m'a-t-il ainsi rejetée ?
Ne comprend-il pas à quel point ce que je ressens
A son égard est important ?
Il préfère rire, me dire de partir pour
Ne plus entendre parler de moi !
Mais comment continuerai-je sans lui ?
Soudain, tout s'illumine autour de moi et je le vois apparaître.
Il s'approche mais ne dit rien. Il se contente de m'observer et
Me tend un mouchoir que je presse à mon nez.
Je le hume et me perds dans son parfum délicat dont je m'imprègne.
Savourant cet instant, je sais qu'il me dira encore une fois
Que rien n'est possible entre nous.
Je m'oublie encore une fois en sa compagnie...
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Style : Poème | Par bababilou | Voir tous ses textes | Visite : 670
Coup de cœur : 12 / Technique : 9
Commentaires :
pseudo : obsidienne
mais quel bonheur de poésie, mêlant la douleur réaliste à l'observation des comportements ! Merci
pseudo : asicq
J'aime la fin: "je m'oublie an sa compagnie"; c'est terrible. Et elle est si bien ammenée cette fin. j'aime, merci
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