Le peintre s'est noyé dans l'huile
en se livrant à sa passion,
le peintre s'est noyé dans l'huile
entre portraits et frondaisons.
Sous les splendeurs alizarines
dont il parait son goémon,
il a coulé dans ses marines,
on dit qu'il a touché le fond.
Ton regard caressant sa toile
laisse sur son âme un frisson,
ses émois parsèment d'étoiles
chacun des murs de ta maison.
A force de croquer des ailes,
des corps, des coeurs et des minois,
à force d'être amoureux d'Elles,
il a succombé à la joie.
Sa terre de sienne brûlée
par ses rages évanescentes
donne à son oeuvre inachevée
une fragrance impertinente.
Quand il était aquarelliste,
il ne consommait que de l'eau,
mais le peintre est un anarchiste
qui bat le fer pour avoir chaud.
Entre carmin et outremer,
il goûte les eaux du Léthé,
pour le protéger de l'enfer,
ne cesse jamais de l'aimer.
Au coeur de tes nuits opalines,
si tes rêves deviennent beaux,
c'est le peintre, sur ta rétine,
qui laisse danser son pinceau.
Il restera là pour toujours,
buveur d'espoir, croqueur d'envies,
donnant ses couleurs à l'Amour
pour iriser toute ta vie.
Dans l'huile, le peintre a coulé,
gobeur de lune, il a sombré,
entre rêve et réalité,
vers sa mer de tranquillité.
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Style : Poème | Par ALIX | Voir tous ses textes | Visite : 1075
Coup de cœur : 12 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : BAMBE
Quelle belle et éternelle mort, un poême d'un esthétisme remarquable, qui nous entraine de l'autre côté de l'image, au coeur même de la peinture et de l'artiste. Vraiment fort et beau, Bravo.
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