L'angle noir lumineux,
S'impose au détour d'une rue.
Un regard caché derrière une colonne
Traverse l'écran jaune chaume à l'éclat nu.
Quatre figurines s'y offrent en spectacle,
Assises au comptoir ;
Galettes de cuir inconfortables qui font le balancement du corps
En recherche de confort.
Un couple,
Lui, l'homme en noir aux épaules tendues, visage en sailli,
Elle, perle laiteuse en robe sanguine,
Se frôlent les mains du bout des doigts ;
Mince tiédeur sur le vernis froid.
Une absence,
Aux yeux baissés, lourdeur du chapeau ;
Flaque grise se retenant d'étaler son poids sur le comptoir,
Trop lustré, où la coupelle glisse et,
Où les doigts las et emperlés
Déposent leur empreinte.
Noyé dans son café serré,
Seul le cliquetis de sa petite cuillère l'éveille encore au réel.
Un homme incolore,
Fait celui qui sourit.
Ange blond qui s'ennuie,
Dévoué au pourtour du losange.
Seuls,
Murés chacun dans son rôle,
Les paroles muettes,
Ne trouvent pas d'accroche sur la paroi lisse
Et glissent dans l'abîme noir qui lui répond.
Sous la vue qui se brouille,
La glace se tord,
Et ne renvoie qu'une image dépurée
D'un horizon d'ébène ponctué de bustes qui lui donnent la perpendiculaire.
Rapace urbain qui enserre les existences de ses lignes raides.
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Style : Poème | Par emelinesara | Voir tous ses textes | Visite : 730
Coup de cœur : 13 / Technique : 9
Commentaires :
pseudo : Phil
ambiance sombre et trouble aux parfums de mystère
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