Je traçais le chemin,
Le nez dans ton parfum.
Devant moi, loin de moi,
Lentement tu marchais.
J'arrachais une à une,
Tes herbes refoulées.
Les graines de ton vent,
Repoussaient derrière toi.
Je regardais bien haut,
Au-delà des marais,
Miroirs mouvants et mauves,
Les reflets scintillants,
De tes cheveux dorés.
Parfois, l'oreille tendue,
Je recevais tes ondes,
Incomprises pour moi,
Mais que vite j'enfermais,
Dans la conque de nacre,
Achetée au marché.
Les cris, les bruits, le vent,
Distillaient des langueurs,
Petits débris d'amour,
Dans le soleil couchant.
Tu étais ma mission,
Mon ordre de bataille,
Mon rêve inassouvi,
Ma porte sans serrure.
Et même les roues bossues,
Et les étals rougeâtres,
Suant sans le savoir,
Du sang des innocents,
Ne pouvaient me distraire,
Dans ma marche forcée.
Vers toi, j'étais tendu,
Vers toi, muraille sourde,
Vers toi près de l'enfer.
Et pourquoi cette errance ?
Cette épopée sans fin ?
Un matin par hasard,
Heureux d'être une bête,
Je croisai ton regard,
La corde des pendus,
Qui me lia à toi,
Jusqu'à la fin des temps.
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : Poème | Par poete83 | Voir tous ses textes | Visite : 626
Coup de cœur : 10 / Technique : 7
Commentaires :
pseudo : PHIL
QUELLE EPOPEE
pseudo : Brestine
Joli. Je retiens particulièrement : "J'arrachais une à une / Tes herbes refoulées"... très beau.
pseudo : scribio
trés beau poême
Nombre de visites : 53980