Il est 23 h ...
Enfin l'horloge a fait couler sa frêle fibre
Et de l'or en copeaux a feint de s'y loger
Dans la fraîche soirée une main d'equilibre
Tapotait sans repos ce drôle d'horloger
Contre le bois troué de vers pris dans sa peau
Travaillant dans le tronc de l'horloge trouée
Le triste bois drapé de ce troublant drapeau
verni, sonnait le front de sa cloche enrouée
La seule heure ébrouée à l'ombre de la nuit
Dessinait d'un chat brun sa lèche lente et sombre
Le bronze de son oeil se prêtait a l'ennui
De disparaître au seuil de l'horloge et de l'ombre
il est minuit
Minuit ! il est minuit ! Du son se décompose
Et le gong assombri - ces voiles de misaines ! -
A l'horizon d'un lit où l'amant vous dépose
Dans les douzes douceurs de ces douces douzaines !
Vous vous aimez encor le temps d'une heure à peine
Sa main vous baise au cou mais les roses ont pris
Dans les vases fanés ou fletrissent la peine
Beaucoup d'or et beaucoup de temps dans le mépris
Alors le rôle enfin de l'épouse trop calme
Devant l'affreux mari se tourne d'un côté
Du sommeil qui l'accueille à l'ombre de sa palme
La fine horloge en voix murmure sa beauté
il est une heure
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Style : Poème | Par fantomiald | Voir tous ses textes | Visite : 775
Coup de cœur : 11 / Technique : 9
Commentaires :
pseudo : scribio
trés beau !
pseudo : Brestine
C'est vraiment superbe. Dommage pour ce temps de mépris, si inutile, si absurde dans la vie.
pseudo : obsidienne
un bonheur de tic tac, que ce carillon assourdi de la vie
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