LE GOUFFRE GEANT

Je marche, je cours, je pense

Les idées dans ma tête s'entremêlent

Me scandalisent, me tirent,

Me jettent dans le gouffre de mon âme.

Un trou noir, apparaît sous mes yeux effarés

Des mains, des centaines de mains,

Me traînent, me déchirent,

Me transforment en parcelles volantes,

Voltigeant au dessus du gouffre géant,

Laissant derrière moi les mains sans visages

Qui ne cessent de supplier.

Je voltige, je voltige

Mais, je ne cesse de regarder les mains.

Les mains me hantent,

Je les vois partout,

Elles s'allongent pour m'attraper,

M'arrêter, m'exiler, m'emprisonner

Dans le gouffre noir de mon âme.

Je ne peux plus résister,

Ces cris me torturent,

Me pressent, me serrent, m'hypnotisent.

Je me vois fermer les yeux,

Je me laisse tenter, je me laisse prendre

Je pose mes armes, je me laisse opprimer

Les cris deviennent des rires,

Qui me tiraillent, qui me déchirent,

Je me mets à nu, prête à mourir

Prête à libérer mon âme,

De l'oppression, de l'aliénation,

De l'esclavage du gouffre géant.

Je laisse mon âme planer

Sans censure, sans contrainte

Libre, légère comme une plume

Voltigeant dans les airs purs et limpides.

Je me retire de la société qui me dépersonnalise,

Je laisse votre monde,

Je me purifie, je m'élève

Je deviens une étoile,

Aspirant au bonheur absolu,

Qui échappe à la matérialité

Qui souille les sensations de l'humanité.

                                                                                                         Assia