(De l'art de choisir des hommes indisponibles)
... cette peur qui tenaille au ventre,
cette irrépressible envie de vomir
cette angoisse sourde qui m'éveille la nuit...
Immédiatement après l'extase des premiers émois,
juste après l'envol des premiers instants
des premiers baisers,
des premiers mots,
des premières douceurs
annonciatrices
de beaux moments.
prémices d'un rêve...
C'est ce que je ressens quand,
après avoir fait ma séductrice,
je prends conscience qu'un homme me plaît,
quand naît en moi le besoin de ses bras,
quand mes mains deviennent avides, d'instinct.
Comme l'angoisse de la page blanche,
je me trouve face à une page qu'il me faut créer,
un vide face auquel je dois me lancer,
une appréhension,
celle de ne pas être à la hauteur.
Un vide infini remplace la force du rêve.
Alors, pour remédier à cette peur viscérale, j'ai compris que
seuls les hommes indisponibles affectivement,
ceux dont la page est déjà en cours,
ceux dont la page est pleine,
ceux dont la peur paralyse l'écriture,
ceux-là, oui, me rassurent.
Car il m'empêchent de vouloir écrire une page avec eux,
et m'évitent de me confronter à cette peur panique dont je suis l'objet
et qui se joue de moi.
Nous n'aurons donc pas de roman commun.
(Tout au plus quelques lignes)
Et mon angoisse de la page blanche n'a plus cours.
Aujourd'hui, je voudrais briser ce cercle infernal...
Un homme m'aiderait-il à surpasser ces temps morts ? Accepterait-il de me prendre la main, d'y glisser une plume et d'accompagner mon écriture ?
Le temps que mes yeux apprivoisent cette peur, le temps que je les ouvre enfin sur lui...et que je puisse le regarder sans vouloir fuir.
Depuis plusieurs mois, je fanfaronne sur Mytexte, écrivant toutes sortes de textes (effacés aujourd'hui) prismes de mes émois, rires, fantasmes, rencontres, rêves, regards sur la vie, émotions, etc...le tout étant toujours culturellement romantique, ou culturellement bien élevé, ou culturellement révolté, c'est selon. Ce soir de l'an neuf, j'ai envie d'être moi, de regarder mes faiblesses et de les livrer. Ce texte est le second de mon essai de faire peau neuve.
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Style : Poème | Par ficelle | Voir tous ses textes | Visite : 955
Coup de cœur : 10 / Technique : 8
Commentaires :
pseudo : ricardopietro
Trouver le ou la compagne adpatée à son propre être n'est pas toujours aisé, l'idéaliser peut rendre plus difficile la tâche. Très sensible à ce genre de sentiments que tu exprimes, même si je complimente le style, les effets d'écriture, je te souhaite d'avoir d'autres raisons d'écrire rapidement et de trouver le guide de tes lignes. amitiés
pseudo : monalisa
FICELLE CE VRAI REGARD SUR TOI EST ÉCRIT DIVINEMENT BIEN AVEC PROFONDEUR ET PASSION DE CES SENTIMENTS DUELS DANS TON ÂME. LE TEMPS VIENDRA OU LE COMPAGNON D'ÉCRITURE ET DE TA VIE SE POINTERA SUR LE CHEMIN DE LA FEUILLE BLANCHE DE TON COEUR. CONTINUES A NOUS FAIRE VIVRE CES MOMENTS INTENSE DE TA VIE.
pseudo : Phil
Patience ,ta science de l'analyse plaide pour toi.
pseudo : gigi
patience, je suis sûre qu'il est au bout du chemin. bise
pseudo : ficelle
Vous êtes tous très mignons de m'encourager. je vais bien, somme tout. Je constate juste la raison de mes attirances "inconscientes" vers des personnes ayant toutes un passé ou un présent compliqué, rendant toute forme d'investissement difficile. Ce qui, au lieu d'être de leur faute, est surtout lié à cette attraction que j'ai, guidée par cette peur dont je parle...(je me demande si je suis bien claire, hum ?). Je voudrais aussi ajouter que mes écrits précédents s'inscrivaient peu ou prou dans cette forme de victimisation, avec laquelle j'aimais jouer, en tout cas par mes mots. Cette fois-ci, il est question de faire fi de cela, et de lever le voile, le vrai. Merci à vous.
pseudo : VIVAL33
A propos des lignes noires: il est parfois difficile de connaître ses propres désirs, de les identifier et de vivre pour soi. (Souvent, on vit le désir de ses parents, grands-parents... inconsciemment). Alors, je te souhaite la bienvenue dans ton monde à toi, entourée de tes propres désirs, en contact avec ta profondeur, ton être essentiel, de ta conscience... Et puis, de ses faiblesses on en fait des forces, et de ses forces des faiblesses... Aies confiance en l'amour. Je t'embrasse.
pseudo : asicq
je trouve que ce texte est un joli appel, en tout cas très agréable à lire, et en tant que lecteur cela me convient tout à fait. si je pouvais donner un conseil à l'héroïne du texte; n'ai pas peur de la (première) page blanche, c'est souvent la préface d'un long roman; tu pourras y revenir.
pseudo : ciloum
l'angoisse de la page blanche ne tenaille que les amoureux de l'écrit et aimer c'est toujours donner du sens à la vie. Alors bonne chance, le bonheur est à portée de ta musique intérieure.
pseudo : Cécile Césaire-Lanoix
2009, l'an neuf, tu décides de faire peau neuve... Bonne résolution ficelle. Il faut laisser derrière soi ce qui ne satisfait plus. Bien évidemment, il faudra prendre des risques afin de changer les choses, et le plus dur est de parvenir à se changer soi-même, ne serait-ce qu'à minima... Mais, qui ne tente rien, n'a rien! Et tu auras au moins le mérite d'avoir essayé... Je t'encourage moi aussi. Amicalement.
pseudo : obsidienne
elles sont belles, tes faiblesses, et elles font envie. Elles ressemblent à des forces qu'on aimerait aspirer, des histoires qu'on aimerait écrire, des chemins qu'on aimerait parcourir. Et la plus belle de ces forces est celle qui te permet de te regarder naître ou renaître ou avancer, ce qu'on appelle avancer : aller vers la belle personne qu'on est, se connaître soi-même. "gnothi se auton" t'aurait dit Socrate et toi tu lui aurais répondu (façon Diogène) enlève toi de devant mon soleil, et il aurait compris que ton soleil, c'est toi
pseudo : ficelle
Merci infiniment pour vos commentaires si chaleureux...Je suis heureuse de ressentir ce lien humain, par delà "l'écran"...
pseudo : heleeene
Merci de tes voeux FICELLE. Je te souhaite également une bonne année 2009. Ton texte m'a parlé et c'est un grand pas de vouloir faire "peau neuve"! Et les faiblesses deviennent toujours forces:"parce-que en tant qu'êtres nous avons tous des moments de faiblesse."
pseudo : L.
A mon tour, je ne peux que t'encourager dans cette voie ! "Fanfaronner", comme tu dis, est une belle et bonne chose, très agréable, très productive : cela donne une liberté d'écriture, une distanciation qui ne peut que permettre des exercices de style riches et... stylés. Mais à mon sens, l'écriture ne peut s'arrêter à cela. Il y a forcément un moment où il faut "tomber le masque", se retrouver seul face à soi-même, se mettre en danger et aller chercher ce qu'on a de plus cher en soi pour essayer de le "donner" aux autres. Je suis, pour ma part, excessif et émotionnellement suicidaire dans tout ce que je fais, donc je ne suis pas forcément un exemple à suivre, mais j'imagine qu'il existe aussi un juste milieu, alors... En écriture, il n'existe pas de vérité absolue (comme dans tout art, d'ailleurs). Tout au plus peut-on opposer technique et émotion (parfois), perfection froide et authenticité (jusqu'à la maladresse), fond et forme, aspiration et ambition... Mon seul conseil, dès lors (au risque d'être nianian, mais j'assume !), c'est comme dans nombre d'autres domaines (tu as bien fait de faire un parallèle entre sentiment d'amour et écriture) d'écouter ton coeur au lieu d'étouffer sa voix, et de le laisser guider ta plume, où qu'il puisse te mener... Si tu dois faire voyager tes lecteurs, autant que tu voyages aussi toi-même, non ? ; ) Ici : belle et prometteuse authenticité, justement, parallèle poétique habile, auto-analyse fine et lucide, mots justes... J'ai hâte de lire la suite des évènements !
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