Belle comme l'amour, âgée de dix neuf ans,
Elle fuit les Français, de son peuple gagnants,
Frêle sur les sentiers du Monte Rotondo.
Mais du fonds de son cœur murmure un seul credo :
L'enfant, c'est sûr un fils, le vengeur de la Corse.
Il le sera sans doute et de là vient sa force.
C'est qu'une année plus tôt, Louis quinzième de France,
Avec quelques millions, orgueilleuse dépense,
Achetait aux Génois ses droits sur l'Ile belle,
Proclamant sous trois mois, sans douter du rebelle,
L'union au trône franc. Libre dans son esprit,
L' Ile à ce nouveau roi n'accordait que mépris.
C'est de cette assemblée, réunie à Corte,
Par Babbo convoqués, par Carlo exhortés
Que les Corses rageurs allaient prendre les armes.
La première bataille était pour ces vaillants.
Le roi s'était saigné sur ces coteaux saillants.
Mais quelques jours plus tard, Vaux devant vingt mille hommes
Tuait la révolte fuyant comme un fantôme.
C'est ainsi Laetizia, d'ascendance Italienne,
Grimpe sur ce sentier pour ne pas qu'on l'aliène.
Au travers la montagne, dans un violent orage
Le petit groupe fuit avec au cœur la rage,
Jusqu'à la grotte enfin, abris des réfugiés.
C'est là qu'ils recevront, combattants mortifiés,
Ceux du Compte de Vaux, venus signer la paix.
C'est là que les Corses deviendront des Français.
L'empereur pourra dire un jour un peu blessé,
« Je naquis alors que la patrie périssait ».
Extrait de LIBRES PENSEES de l'auteur paru aux éditions LE MANUSCRIT 2006
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Style : Poème | Par ricardopietro | Voir tous ses textes | Visite : 673
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Commentaires :
pseudo : Cécile Césaire-Lanoix
Un peu d'histoire de l'île de beauté... Instructif et bien raconté.
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