Elle se pose mais jamais ne s'assoie.
La solitude est son amie, et ses pensées refont sa vie.
Sur son trottoir de temps à autre un sourire passe,
mais son quotidien n'est que rires étouffés et moqueries.
Elle fait face, ne baisse pas la tête, elle reste fière.
Mais à l'intérieur son coeur est brisé.
Il arrive, lui, le client cherchant à épancher son mal d'âme,
à pied ou en voiture, timide ou hautain.
Il y a les anodins, jeunes ou vieux qui ne prennent pas la tête.
Il y a les bons samaritains qui voudraient te sauver mais qui n'assumeront pas.
Il y a le client Papy qui répète que ce n'est pas méchant, court seulement après sa jeunesse.
Il y a le malheureux brisé par la vie qui respire le mal de vivre et lui fout le reste de la journée en l'air.
C 'est elle qui dicte les règles, fixe les limites de la descente aux enfers.
Tout ce qu'elle lui laissera faire aura un prix.
"Paye ou casse toi" ; Pas de magie.
La femme sourit, subit, pas le temps d'avoir d'état d'âme, met ses billets dans sa poche
et achève l'art.
C' est fini: elle se lave, l'eau est son alliée.
Pas un regard pour cette chambre sans vie, froide où jamais elle ne refait le lit.
Les fenêtres et les rideaus restent clos.
Une pièce de théâtre où elle joue ce qu'elle n'est pas.
Mais jamais elle ne laissera les autres mépriser les filles, femmes ou mères
qui vivent sur le trottoir du desespoir.
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Style : autre | Par winifa | Voir tous ses textes | Visite : 1174
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