Quand viennent toutes ces peurs formidablement dessinées par la nuit, quand nos histoires se désarticulent dans un trop plein d'émotions et dans une raison physique salvatrice, des questions se forment, toutes inscrites dans notre passé et nos échecs, dans de vieilles esquisses mal gommées et dans des failles qui ressemblent à des blessures tristes. Elles interrogent un avenir dangereux, elles essaient de briser un miroir fantomatique, elles tentent de border de douceur une solitude soudain pesante. S'insinuant comme des serpents dont on ne sait s'ils sont venimeux, elles ondulent sous des monceaux d'incertitudes et des humus bienveillants, compost de nos sourires récents.
Une question, à cette heure-ci, n'est jamais bienveillante, elle transporte avec elle toutes les réponses possibles, celle qu'on accepterait peut-être et aussi toutes celles que l'on craint, que l'on ignore et celles qui vont demander tellement d'efforts que déjà, les forces nous abandonnent, nous rendant brusquement frileux.
La question qui ligote les vainqueurs et les rend timides est une question qui ne se résout jamais.
« Es-tu capable d'aimer quelqu'un d'autre comme tu m'aimes ? »
Je sais qu'aucune réponse n'est satisfaisante. Alors je te réponds en essayant de t'expliquer comment je prends en charge notre histoire, comment ma réflexion me permet de la faire vivre et de t'apporter quelque chose que je peux échanger avec le fruit de ton intelligence et de ta rigueur : « Bien sûr mon amour, c'est en étant capable d'aimer n'importe qui d'autre de la même façon que je donne du prix et que tu donnes de la valeur à nos choix. Que vaudrait notre amour si nous ne devions pas en permanence choisir de le vivre ensemble, choisir de l'augmenter de tous nos actes, choisir de le colorer de toutes nos émotions ? Que vaudrait notre amour si nous ne devions pas toujours le penser et le parler ? »
À ce moment nous nous enhardissons parce que nous avons compris que la question importait peu en regard de notre échange.
- On se quitte bientôt ?
- Bien sûr mon cœur, dès que nous ne nous aimerons plus, dans cent ans...
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Style : autre | Par obsidienne | Voir tous ses textes | Visite : 514
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Commentaires :
pseudo : ficelle
Obsidienne, tu nous "asperges" de tes réflexions amoureuses ! (clin d'oeil que tu comprendras, j'espère)
pseudo : PHIL
TU NOUS APPRENDS COMMENT CULTIVER L AMOUR CHAQUE JOUR.C EST UNE FLEUR EXIGEANTE QUI DEMANDE SANS CESSE BEAUCOUP DE SOINS.
pseudo : Brestine
Se quitter de cette manière pour se retrouver tous les jours l'un contre l'autre, l'un avec l'autre... Toujours une merveille...
pseudo : VIVAL33
L'amour, c'est essentiel dans nos vies, et tu sais si bien l'écrire, le décrire. Encore et encore merci.
pseudo : gigi
beaucoup d'amour dans ce poème.merci obsidienne
pseudo : Blanche Plume
Ne jamais perdre de vue que rien n'est jamais acquis ! Surtout pas l'amour ! Et faire de cette épée de Damoclès la plus belle couronne de notre histoire...
pseudo : speculos
décidément, l 'amour te rend te plus en plus grand....
pseudo : ciloum
Obsidienne: l'amour est philosophe, merci de nous le rappeler
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