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N'aie pas peur par obsidienne

N'aie pas peur

L'air frais nous fouette le visage et nous sourions, le bois vient à manquer et nous nous réchauffons, la guerre fait rage et nous nous aimons.
Aucun de nos gestes ne s'imbrique dans le courant des choses ordinaires. Quand je me réveille, je rouspète contre cette organisation quotidienne qui met invariablement une heure après l'autre et un peu de jour entre deux nuits, je m'étonne que le soleil ne soit pas aussi chaud pour tout le monde et je m'inquiète des menaces que les jugements intempestifs font peser sur le monde. Quand je me réveille, je me réjouis de ta présence permanente en moi, je trouve normal cette chaleur que tu diffuses à toute heure et je me rassure à l'abri de ton sourire.
Quand je dors, ta fraîcheur cristalline donne des airs de fête à mes rêves les plus incroyables. Quand je me réveille, mes rêves continuent, un peu différemment, mais toujours empreints de cet onirisme inaccessible aux malheureux qui n'aiment pas, ou n'aiment plus.
Le temps se dédouble, l'espace s'agrandit, ma terre contient tout le monde et mon cœur accepte toutes tes questions, celles qui te font souffrir, celles qui te font rire, celles qui te font vivre.
Tout l'inconnu de l'amour est peut-être là, dans la multiplication des plaisirs qui éclatent à chaque instant de la journée comme des crépitements de ton existence, dans l'organisation un peu folle, un peu irréfléchie, un peu sauvage de tous les instants que nous passons ensemble, parfois proches et parfois distants l'un de l'autre comme le témoignage d'un abandon total de nos vies à l'imagination de l'autre, comme la preuve parfaite que nous lâchons prise, comme l'image de la confiance que nous nous faisons.
Tout s'invente en permanence, nourri par la seule idée que nous nous rencontrons, que nous nous croisons, que nous nous regardons, que nous faisons connaissance, que nous grandissons ensemble.
L'air frais, le bois, la guerre nous permettent de survivre, mais c'est cette idée, si ténue, si légère, si nouvelle qui nous permet de vivre.
Alors, n'aie pas peur, je sais que tu m'aimes.

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Coup de cœur : 8 / Technique : 7

Commentaires :

pseudo : Brestine

Encore une belle réflexion qui te relie à ta douce moitié, mais aussi à nous tous avec qui tu partages tes sensibles pensées. La peur d'aimer, de l'être... Ca doit faire partie du jeu. Il faudrait sans doute être philosophes pour vivre l'amour dans une complète sérénité. Etre philosophes ou être conscients qu'être sûrs ou sages, c'est aussi douter.

pseudo : ifrit

Ton texte me fait penser à une fontaine d'amour. Si cela n'existait pas avant toi, tu l'as inventée !

pseudo : Blanche Plume

Au fur et à mesure de tes textes, je me dis que tu as trouvé ta muse ! Et je vois, peu à peu, une toile blanche qui se recouvre de traits, de courbes, d'empreintes de couleurs qui s'entrecroisent, qui se mélangent, comme les idées et les sentiments que l'on a parfois du mal à distinguer, mais qui, au final, font de nos vies un tableau de rêves ! Chapeau l'artiste !