Victoria, le 10 mai 1985,
Si tu savais ce que j'ai...
Mon cœur s'est meurtri devant eux;
Hier j'ai vu...je suis horrifié
Et j'ai tellement prié mon Dieu.
J'ai vu des enfants qui pleuraient,
Squelettes humains bien décharnés
Comme ils n'avaient rien à «bouffer»
Leurs ventres vides étaient gonflés.
Puis j'ai vu des hommes qui tombaient,
Mais ils n'avaient rien sur la peau,
Aucun fardeau, rien que leurs os.
Enfin sur le champ d'à côté,
Des cadavres étaient allongés
Et des larmes me sont venues.
Si tu savais ce que j'ai vu,
Et si tu savais ce que c'est,
Si tu savais que j'ai pleuré...
Adieu
« On ne supprime pas la faim en ôtant l'estomac mais en donnant à manger. »
René Daumal, lettre à Georges Ribemont-Dessaignes, 5 janvier 1944
(21-12-2008)
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Style : Poème | Par Euskadie | Voir tous ses textes | Visite : 641
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