Je me sens partir. La douleur et l'excitation s'estompent peu à peu...
La fille tourne autour de moi et enlève les garrots de mes moignons de membres un à un. La pression fait jaillir des gerbes écarlates sur les murs et le sol. Mais la plupart du sang est récupéré dans les rainures de la table de dissection sur laquelle je suis couché et attaché. Le beau visage de la fille est éclaboussé de petites gouttes de sang, telles des tâches de rousseur macabres : loin de l'enlaidir, le sang ne la rend que plus belle, le grenat rehaussant l'opalin de ses yeux. Elle est magnifique. J'aimerais vivre un peu plus longtemps pour pouvoir la posséder une dernière fois. Mais cette fois, ce n'est pas moi qui décide de qui va vivre et de qui va mourir. Cette fois, c'est moi qui ressent ce que toutes mes conquêtes ont ressenti, et pour être franc : je les envie.
La fille me regarde. Mélange de regret et de joie. Nous ne nous verrons plus jamais. Pour un peu, j'aimerais croire en Dieu et la réincarnation.
Elle pose une dernière fois ses lèvres sur les miennes. La scène a quelque de grotesque : moi, allongé nu sur une table de métal, amputé de tous mes membres et baignant dans mon sang ; et elle, toute de noir vêtue, tenant un couteau de boucher à la main, ses longs et lisses cheveux noirs tombant jusqu'au bas du dos. Amants malsains et improbables.
Dans les derniers instants qu'il me reste, je lui dis : « J'espère que tu feras un bon repas. »
Et elle de me répondre : « J'y compte bien. »
Elle me sourit et je crois voir deux larmes couler sur ses joues.
Et puis je meurs.
Je me souviens très bien de la première fois où j'ai goûté la viande humaine. Quand j'étais petit, je me suis disputé avec mon grand frère et comme toute dispute entre frères, l'enjeu est souvent dérisoire et futile. Mais pas pour des enfants : on convoitaient tous les deux la figurine qu'il y avait dans le paquet de céréales. Chacun défendait son point de vue et arriva le moment, où, à cours d'arguments verbaux, nous nous jetâmes l'un sur l'autre.
Ma mère vint nous séparer et demanda qui avait commencé. Mon grand frère me désigna de l'index. Furieux que mon frère rejeta sur moi notre tort commun, je mordis à pleines dents dans son doigt accusateur. Mon frère hurla. Je mordis encore plus fort. Il hurla de plus belle. Je sentis sa peau céder et le sang m'emplit la bouche. Ne prenant pas la peine d'avaler, j'enfoncer mes dents encore plus profondément. La première phalange cassa net. Ma mère, affolée devant le sang qui coulait de ma bouche, me donna une claque. Ce geste me fit prendre conscience de ce que j'étais en train de faire. Je relâchais mon étreinte et mon frère put retirer son doigt. Celui-ci ne tenait que grâce à un bout de peau. Le sang coulait. Mon frère pleurait. Moi, je regardais.
J'avais des morceaux de chair appartenant à mon frère dans la bouche. Au lieu de les recracher, comme tout être normalement constitué, je les mâchais et les avalais. Fort heureusement, ma mère, trop occupée à empêcher le doigt de mon frère de tomber, ne me remarqua pas.
Depuis, dans ma famille, on me surnomma « le carnivore » ou « petit cannibale ».
Puis j'ai grandi, et cet épisode ne fut plus qu'un souvenir. Le souvenir se transforma en image fugitive et évanescente pour finir par disparaître.
Il refit surface près de vingt ans plus tard, c'est-à-dire il y a trois ans, dans les toilettes glauques d'une boîte de nuit.
Ce soir là, je suis sorti en boîte pour me changer les idées. Et aussi pour tirer un coup. Qui a dit que c'était à peu près la même chose ? Par chance, lorsque j'entre dans la boîte, je repère aussitôt une fille. Elle est accoudée au bar, seule apparemment, et semble noyer son regard vide dans un verre de whisky.
Je m'approche doucement, feignant de ne pas l'avoir vue. Je m'assois à côté d'elle et commande à boire. Je la regarde furtivement : plutôt bien proportionnée, un joli visage mais un peu gâché par les cernes noires autour de ses yeux et par une ecchymose sur la joue.
Je lui demande ce qui lui est arrivé. Elle me répond un copain jaloux et possessif. La musique est de plus en plus forte et nous avons de plus en plus de mal à nous entendre. Je lui propose d'aller dans un endroit moins bruyant. Elle comprend que je veux la baiser.
Ça fait aussi partie du programme.
Elle me dit qu'elle est d'accord mais qu'on doit le faire avec une capote. Je fais celui qui n'entend rien à cause de la musique. Elle me dit qu'elle en a dans son sac. Je l'entraîne vers les toilettes des hommes.
Alors que je m'apprêtai à la sauter, un homme entre dans les toilettes. Assez massif, enfin, suffisamment pour que je sois sûr de perdre en cas de baston. Le type en question est le mec de la fille qui a les cuisses ouvertes devant moi. Comprenant la situation, le mec se rue sur moi et envoie son crâne rasé à la rencontre de mon nez.
Bruit de cartilage qui explose.
Le sang coule à flots de mes cavités nasales en compote, son goût métallique si particulier réveille en moi le souvenir du doigt pendant de mon cher frère. La madeleine de Proust se transforme en petits morceaux de barbaque sanguinolents.
Je vois le type en train de rouer de coups sa copine, lui faisant de nouvelles ecchymoses disgracieuses sur son ex-beau visage. Je me jette sur le dos du gars et lui attrape la carotide avec les dents. Canines, incisives et compagnie transpercent, coupent et broient la chair, les veines et le cartilage sans distinction. Le type hurle encore plus fort que la musique. Mâchoire inférieure et mâchoire supérieure se rejoignent me permettant d'arracher un morceau entier du cou du type. Je le lâche et il porte brusquement une main là où l'instant d'avant la peau était lisse et continue.
Je mâche doucement ce steak tartare improvisé. Le sang commence à couler entre les doigts du gars. Je mâche. Le mec devient livide. Je mâche. Il commence à tourner de l'œil. J'avale. Il s'écroule sur le sol recouvert de pisse et de capotes usagées.
Les pompiers arrivent, découvrent la scène, horrifiés. Le mec leur clamse entre les mains. Les flics viennent me chercher et m'emmènent au poste. Je ne dis rien. La fille dépose une plainte contre feu son copain pour coups et blessures, harcèlement moral et sexuel. Je suis relâché. Légitime défense.
Le premier truc auquel je pense quand je me retrouve dehors, à attendre un taxi sous une pluie battante, c'est : ENCORE.
J'en veux plus. Plus de sang. Plus de viande.
C'est comme ça que je suis devenu cannibale. Rien de choquant là dedans, après tout, c'est naturel. Tout les animaux se bouffent entre eux, nous, on les bouffe, alors pourquoi ne pas se manger les uns les autres également, ce serait logique, non ?
Je commençais alors une nouvelle vie : une vie faite de rencontres, de sexe et de repas pour le moins inhabituels pour le commun des mortels. Je suis devenu une bête, un chasseur guettant sa proie dans les boîtes sordides, dans les rues à putes et autres lieux remplis de gens dont personne ne se soucie. Un mac irait-il se plaindre à la police qu'une de ses putes a disparue ? Nan, il fermera sa gueule et appellera son fournisseur en Roumanie pour qu'il la lui remplace.
Les clodos ? Tous des pochards qui ne se souviennent même pas de leur propre nom, comment feraient-ils pour se rendre compte qu'un de leurs amis crasseux ne montre plus le bout de son pif cirrhosé ?
Dès que je repérai quelqu'un susceptible de faire mon repas pour une semaine, je mettais tout en œuvre pour l'attraper dans les plus brefs délais.
Première étape : Rendez-vous dans une boîte de nuit assez glauque, elles regorgent en général de filles au bout du rouleau qui veulent en finir à coup d'overdoses ou de noyade dans l'eau des chiottes. Dégottez-vous un exemplaire de la susdite fille en tenant compte des critères suivants : pas trop grasse, pas trop moche si vous voulez prendre du plaisir à la baiser (facultatif, mais vaut mieux tester pour savoir quel morceau choisir), et suffisamment bourrée pour qu'elle ne se doute de rien.
Deuxième étape : Approchez-la discrètement (pas trop, faut qu'elle vous remarque), remontez-lui le moral (pas trop, faut qu'elle ait encore envie de se suicider) et saoulez-la (pas trop, si vous voulez la sauter). Ensuite, promettez-lui que vous l'aiderez à s'en sortir, le blabla habituel, quoi. Logiquement, la fille acceptera de vous suivre et vous pourrez la ramener chez vous tout en faisant attention à ce que l'on ne vous remarque pas.
Troisième étape : Si vous avez choisi de suivre le critère n°2 de la première étape, baisez-la. Sinon, passez directement à la quatrième étape.
Quatrième étape : Plusieurs choix s'offrent à vous : soit vous êtes vicieux et vous gardez la fille en vie pendant que vous l'amputez au fur et à mesure de petits bouts de son organisme. Soit vous êtes pragmatique et vous lui éclatez le crâne à coups de masse (un coup suffit, en général, mais on est pas à l'abri d'une erreur d'appréciation des distances) et ensuite vous la coupez en morceaux choisis au préalable.
Le vicieux attend que la fille soit réveillée le lendemain matin, il la bâillonne et l'attache, et lui déballe la suite : comment il va procéder, ce qu'il va garder, ce qu'il va jeter, ce qu'il va manger, comment il va la cuisiner...
Le pragmatique, lui, veut éviter à tout prix les complications du style : le bâillon n'est pas bien attaché, la fille hurle à l'aide, ses cris alertent les voisins, les voisins alertent la police, la police vous coffre et vous voilà dans la merde.
Cinquième étape : Cuisinez-la à votre convenance.
Sixième étape : Mettez la table et régalez-vous !
NB : Cela fonctionne aussi avec des clodos, mais il ne vaut mieux pas appliquer la troisième étape. Enfin, chacun ses goûts !
Cela fonctionne également avec des putes, la chose est plus aisée, vous n'avez pas besoin de suivre les étapes 1 et 2, et il vous suffit de vous promener dans le premier quartier-supermarché du sexe de votre ville pour trouver un bon repas.
NB : Pour ce qui est des restes, des viscères et des os (et tout ce que vous ne mangez pas), mettez-les dans un grand bac d'acide afin qu'ils se dissolvent et qu'il n'y ait plus aucune trace de la personne ingérée. L'acide est assez facilement trouvable mais son achat est limité, dans ce cas, soit vous êtes prof de sciences et il n'y a aucun problème, il suffit de faire passer l'achat au nom du lycée ou de la fac où vous travaillez. Sinon, démerdez-vous pour faire croire que vous êtes prof de sciences.
Je suivis la recette pendant près de trois ans : à la fin de chaque semaine, je me mettais à la recherche de mon repas, le ramenais encore vivant chez moi puis le dégustais non sans l'avoir préparé aux petits oignons auparavant.
Pendant trois ans, tout se passa bien, je n'ai jamais été inquiété de quoi que soit.
Pendant trois ans, j'ai mangé quantité de clodos, de putes, des filles suicidaires...
Pendant trois ans, j'eus plus de conquêtes que Don Juan en personne.
Jusqu'à ce que je la rencontre.
C'était un samedi soir, dans une boîte plutôt mal famée : elle concentrait une population effrayante de gothiques anorexiques, de toxs, de dealers et de macs. Tout un lot de repas potentiels.
J'étais au bar, cherchant des yeux celui ou celle qui serait susceptible de remplir au mieux mon estomac pendant une semaine. Mon regard sautait de visage en visage, éliminant d'office joues creuses et double menton. Je ne trouvai aucun repas qui ne me convenait.
Jusqu'à ce qu'elle entre dans la boîte.
Je ne la remarquai pas tout de suite. Je ne la vis que lorsqu'elle s'assit à côté de moi. J'attaquais tout de suite avec l'étape n°2.
Elle paraissait vraiment au bout du rouleau : ses yeux étaient rougis à cause des larmes qui roulaient sur ses joues, son mascara avait coulé faisant d'épaisses cernes noires autour de ses yeux verts.
Elle était vraiment belle, une de ces filles qu'on ne voit que très rarement dans sa vie et qui la marque à tout jamais.
« Est-ce que tout va bien ? je demande.
- La réponse ne vous paraît pas évidente ? fit-elle, sur la défensive.
- Si, mais c'était une façon d'engager la conversation. Qu'est-ce qui ne va pas ?
A mon plus grand étonnement, cette dernière question, qui d'habitude n'était qu'une convention d'usage, était sincère.
- Mon mec vient de me larguer et comme c'est mon patron, il m'a viré par la même occasion.
- Je comprends.
- Non, vous ne comprenez pas. Vous n'avez pas l'air de quelqu'un qui vient de tout perdre.
- Vous buvez quelque chose ?
- Une vodka. Pure. »
La deuxième étape s'annonce sous les meilleurs auspices.
Nous bûmes toute la nuit. Et pour la première fois de ma vie de cannibale, je ne la vis pas comme un futur repas. Nous discutâmes de tout, de nos goûts (bien que gastronomiquement parlant nous différions de points de vues, du moins je le croyais) et de nos dégoûts. Je ne pouvais m'empêcher de la dévorer des yeux.
Je passai à l'étape trois aux alentours de quatre heures du matin, mes instincts de cannibale ayant repris le dessus. Elle accepta avec joie mon invitation.
Ce fut le meilleur coup de ma vie.
Quelques heures plus tard, je me suis décidé à être complètement honnête avec elle : j'endossais donc le rôle du vicieux. Mais, au moment de la bâillonner, je me rendis compte qu'un élément important manquait : elle.
J'étais en proie à la panique la plus totale : et si elle avait découvert mon secret ? Elle se serait levée pour aller aux toilettes et serait tombée sur ma table de dissection, mon bac d'acide et tout mon matériel de boucher. Si c'était vrai, j'étais vraiment dans la merde.
Tout le reste de la journée, je restai cloîtré dans mon appartement, terrifié chaque fois que l'on frappait à ma porte, sursautant dès que j'entendais des pas dans le couloir.
La paranoïa m'emportait aux confins de la folie puis me ramenait dans mon appartement à la fin de la journée.
Il fallait que je me rende à l'évidence : elle était simplement partie. Partie. Sans appeler les flics, ni même se douter de ma vraie nature. Partie.
Ce souci effacé, l'angoisse persistait.
Il fallait que je me rende à l'évidence : elle me manquait. Je ne m'étais jamais entendu aussi bien avec un repas. Elle avait presque les mêmes goûts que moi, nos opinions sur des sujets aussi futiles que variés s'accordaient étrangement. Pour la première fois en trois ans, j'avais sauté un repas et j'éprouvais l'irrésistible besoin de le rattraper. Chose que je n'aurais jamais faite pour un autre repas. Mais cette fille était...différente, obsédante.
Je décidais de me mettre en chasse afin de la retrouver, déterminé à en faire mon repas de la semaine. Je retournais donc dans la boîte où nous nous étions rencontrés, espérant qu'elle reviendrait. Elle ne revint pas.
Dépité, je jetais mon dévolu sur une énième suicidaire et me repaissais, non sans frustration, de son corps durant la semaine.
La semaine suivante, je retournais dans la boîte, toujours cet espoir en tête.
La semaine suivante, je retournais dans la boîte, toujours cet espoir en tête.
La semaine suivante, je retournais dans la boîte, toujours cet espoir en tête.
La semaine suivante...
Cela dura près de deux mois. Je ne m'alimentais qu'occasionnellement. Je me transformais peu à peu à l'image de mes repas. La fille avait complètement disparu de la circulation. A croire que je l'avais inventée. Que je l'avais rêvée.
Mon psy pensait que j'étais schizo. Cet enfoiré m'a presque convaincu.
Mais un soir, elle réapparut.
Samedi soir, je décidais d'aller me changer les idées en boîte. J'avais le cafard et donc, je choisi naturellement le night club le plus malsain possible.
J'étais assis au bar, en train de noyer mon regard vide dans un verre de whisky. Je tournais le dos à la piste de danse. Je ne la vis pas entrer.
Comme la première fois, elle alla s'asseoir à côté de moi, au bar.
« Est-ce que tout va bien ?
- La réponse ne vous paraît pas évidente ? je lui rétorque, mauvais.
- Ecoutez, je...
- Pourquoi êtes-vous partie ?
- Vous n'avez pas l'air de quelqu'un qui s'attache aux gens, aux femmes.
- Oh si, croyez-moi, fis-je, sarcastique.
- Vous vous faisiez du souci pour moi ?
- Non, je voulais...vous...vous revoir.
- Pourquoi ? »
Cette question me mis hors de moi. Pourquoi ? C'est pourtant simple, non ? Pourquoi ? C'est parce que je tiens à toi, c'est parce que j'ai envie de toi ! Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi !
Je l'attrape par la main et l'entraîne hors de la boîte. Elle proteste à peine, ne montre presque aucune résistance tandis que je l'emporte vers mon repaire.
J'aurais dû me douter de quelque chose. Mais, non, je n'ai rien vu venir.
Nous faisons encore l'amour et c'est la deuxième meilleure nuit de ma vie.
Cette fois-ci, je décidai de prendre mes précautions : elle ne s'échappera pas une fois de plus.
Je sort du lit et me dirige vers ma salle de dissection pour y récupérer mes outils, de la corde et un bâillon. Je suis entièrement nu et l'atmosphère métallique de la pièce me donne la chair de poule. Je réprime un frisson et cherche le matériel nécessaire.
Je retourne à pas de loups vers la chambre. Mes pieds nus ne font aucun bruit sur le sol. Ma respiration est saccadée. Mon cœur tente de percer ma cage thoracique. Je fixe fiévreusement la forme allongée sous les draps. Je m'y précipite dessus. Aucune réaction. Pas même la moindre résistance. Je tire les draps, craignant qu'elle ne soit partie une nouvelle fois, et ce que j'y trouve confirme mes soupçons : un traversin.
Soudain, je sens une violente douleur dans le cou. Je porte immédiatement mes doigts à la source de la douleur. Je sens une tige métallique. Mes doigts remontent cet appendice antinaturel. Réservoir de plastique. Mes doigts continuent leur ascension. Piston.
Résultat : seringue.
Je tente de me relever. Mes jambes se dérobent. J'essaie de me maintenir en appui. Mes bras se ploient. Je m'écroule sur le lit. Incapable du moindre mouvement. Mes paupières écrasent mes yeux et les forcent à se fermer.
Je m'endors.
Je me réveille brusquement. Je sens le métal froid dans mon dos. Je reconnais l'endroit : ma salle de dissection. Et c'est moi le cobaye à disséquer. Je suis attaché et garrotté à chaque membre. Je n'ai même pas de bâillon. La fille me tourne autour et attend que je sois complètement réveillé. Ensuite, elle m'explique comment elle va procéder : merde, c'est une vicieuse. Elle veut que je voie, elle va m'amputer mes membres un à un, elle va transfuser mon propre sang afin de me garder en vie le plus longtemps possible. Après quoi, elle enlèvera tous les garrots. Je lui demande ce qu'il y avait dans la seringue. Morphine. C'est une autre possibilité, un compromis entre le vicieux et le pragmatique.
Elle dit qu'au début, je ne sentirais rien, la morphine faisant encore un peu effet. Mais, qu'après, je souffrirai le martyre. Elle me demande de ne pas crier.
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Style : Nouvelle | Par IzardGuillaume | Voir tous ses textes | Visite : 543
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Commentaires :
pseudo : obsidienne
bon appétit ! Pour ma part, je préfère déguster mes partenaires de plaisir comme une glace, j'ai remarqué que ça durait plus longtemps. Alors pour vivre quand même ce plaisir cannibale, je reviendrai lire ce chef d'oeuvre.
pseudo : clochette
déroutant, dérangeant, captivant. bravo!
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