Rue du commandant Lamy une rue comme une autre à Paris. Un café, plusieurs magasins de textile et surtout tout près, la rue de la Roquette, une des rues qui attire les foules, bondée de magasins en tous genres, de boîtes de nuit, de bars branchés. Une rue où il fait bon se promener un samedi avec ses amis. Comme à leur habitude les passants aperçoivent au fond de la rue calme mais près de la foule un homme que tout le monde nomme le monsieur à la banane. Certains l'ont vu dormir devant la boulangerie à côté de Shoppi où une âme généreuse le fournit en banane pour qu'il puisse s'en servir comme téléphone. Où dort-il quand on ne le voit pas ? Les travailleurs sortant à la même heure 6 jours par semaine se demandent quand la place est vide où peut-il bien être ? Certes, ils iront travailler comme à leur habitude. Mais cette place vide, se remplit d'une pensée : qui va le remplacer ? Ce qui leur donne même tous les matins une motivation supplémentaire pour éviter à leurs enfants une souffrance qu'ils imaginent très triste malgré les amis imaginaires avec qui il parle au fond de sa banane. Décidément cette place leur paraît bien vide.
Qui est cet homme que tout le monde croise mais que personne ne voit. Est t-il vivant ? Illusion de souffrance et d'exclusion ? Non, cet homme est bien vivant. À une histoire qui finit mal, pas comme dans nos contes de fée. Ce qui le raccroche à la vie, une banane à laquelle il parle. Triste fin. Mais est-ce sa fin ? Pourquoi tous les jours, sa vie se restreint ? Ses appels téléphoniques se raccourcissent ?
Voilà l'exemple d'un homme que la vie a blessé au point de l'enfermer vers quoi ? Pourquoi ? Est-ce une simple désillusion ou une vraie impasse ? Je ne sais pas mais la voix des morts en lui c'est éteinte en partie, parlons de lui pour réveiller les morts…
Commencer un texte qui parle de la vie par une histoire si noire pour redonner espoir à ceux qui sont déjà morts. Quel drôle de commencement. Et si pour vivre le destin de certain les a forcés par commencer par mourir un jour. C'est l'histoire de tous ceux à qui la vie leur a fait croire qu'elle ne serait plus jamais pour eux. À la rigueur plus jamais la même que dans leur rêve. Mais cesser de rêver n'est pas une mort mais plutôt le réveil brutal qui ramène ceux à qui la vie n'a pas fait de cadeau ou peut être trop... Les riches de ce monde ceux que la famine n'a jamais frappés, les pays ou les guerres s'apprennent dans les livres d'histoire qui n'intéressent personne. Ceux qui sont nés pour ne jamais supporter de mourir un jour. C'est la triste histoire de ce peuple à qui la vie a tout donnée et à qui elle peut tout reprendre d'un coup. Triste sort que de se réveiller dans un monde où la star, ce ne sera plus jamais nous, où courir ne sera plus jamais possible où notre mort est détectée par un test hiv…
Comment retrouver le goût de vivre dans nos sociétés où nos héros sont des corps parfaits mais parfaitement sans âme, ou les héros brillent d'avoir eu le temps d'étudié. Hec, maths sup. Ou la santé est statistique. Les études parlent, d'une pilule d'oméga 3 le matin de préférence avant le repas pour ne pas sentir le poisson. Les personnes de plus d'1m80, ont plus de chance de se marier…les statistiques sonnent creuses moi j'aimerais parler de la vie, de ce qui fait rire à en pleurer. J'aimerais écrire une histoire qui parle de la mort pour ne pas oublier de vivre. Pour tous ceux qui pensent mourir apprenez d'abord à vivre…
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Style : Réflexion | Par arnaud | Voir tous ses textes | Visite : 1440
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pseudo : ficelle
Quelle conclusion, Arnaud ! Magnfique ! Merci
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