Ça y est. Elle a eut lieu, cette conversation que je redoutai et attendais tout à la fois. Les choses sont dites. Les reproches sont fait. Il n'était pas là, tout ce temps, quand j'aurais eut besoin de lui. J'avais tant de choses à lui dire, tant de rancœur, tant de reproches, et tant d'amour.. Tant de non dits... tant de choses restées sur le cœur. Ce soir tout est sortit. Mais j'ai grandit. La ou il y a quelques années, j'aurais certainement craqué, utilisés des mots qui auraient trahis ma pensée.. Je suis parvenue pourtant à me contrôler. J'ai essayé d'utiliser les mots justes, sans me laisser submerger par l'émotion de cette conversation tombée de nulle part, et pourtant attendue depuis des années. La gorge serrée, des milliers de choses à lui dire mais aucun mot ne voulant en sortir. Avec peine, j'ai réussi à lui communiquer un peu mes sentiments. En pesant chaque mot, leur donnant autant de sens que possible. Résumer en quelques bribes de phrases le manque ressenti depuis 12 ans, 13 ans, 18.. je ne sais plus. Je sentais dans son regard l'impact de mes mots. Non, je ne t'en veux pas. Je sais que les mots peuvent blesser plus que tout, aussi je pèse chacun des miens. Les choses sont claires. Tu m'as manqué, je n'ai pas compris. Je n'ai pas compris pourquoi je me retrouvai ainsi abandonnée par l'homme par qui je suis venu au monde. Je n'ai pas compris pourquoi tu ne nous appelait pas. Je n'ai pas compris pourquoi moi tu ne m'appelait pas pour me demander comment s'était passer ma journée, pour finir sur des mots d'amour que l'on doit à un enfant. J'avais peur de ne pas être aimée de toi, et aucun signe de ta part pour me rassurer. Oui, évidement, tu m'aimes, tu m'as toujours aimé. Tu me le dis aujourd'hui, tu as trois enfants, tu es fier de chacun d'entre eux. Mais comment le sait - on, ça, quand on est enfant? Comment l'aurai - je deviné, quand moi je n'attendais qu'un coup de téléphone. Envie de te crier " Hé, je suis là, ne m'oublie pas!", mais trop peu de force pour le dire. Pourtant, j'y ai toujours cru, j'ai continué à espérer, j'ai toujours sut qu'un jour viendrait ou l'on courrait après le temps perdu. Ce jour serait - il arrivé? "Ca m'a fait du bien de te parler de tout ça tu sais, mettre des mots sur mes peurs d'enfant, et le manque, le manque présent dans ma vie depuis son commencement"
"Je savais que cette conversation arriverait un jour. Tu es là depuis Septembre, on aura mit 4 mois."
J'ai maintenant quelques éléments de réponses à mes questions, mais surtout, le soulagement, la libération de tout ce manque mais surtout de tout cet amour. La conversation se finit sur une étreinte entre un père et sa fille. "Tu m'as manqué". "A moi aussi."