J'ai jeté ma trompette,

Elle gît au fond de l'eau,

Les algues ont caressé,

Le métal bosselé.

Et les nuits de pleine lune,

Sur les berges parfois,

On entend un solo,

Fusant du fond des eaux.

Les oiseaux apeurés,

Contemplent, nostalgiques,

Les bulles de musique,

Qui crèvent au fil de l'eau.

Les belles libellules,

Planant sur l'onde sombre,

Ecoutent ces chants lugubres,

Qui naissent près des roseaux.

On dit que la trompette,

Attend jour après jour,

Le bain de sa maîtresse,

Pour qu'elle fasse avec elle,

Dans l'eau, sous les fougères,

Un lent duo d'amour,

Dans la nuit éternelle.