Ce jour-là, et comme elle le faisait souvent pendant ses vacances, Angèle partit se promener dans la campagne. Comme toujours elle était émerveillée  par les fleurs, les oiseaux et les plantes qu’elle rencontrait sur son passage. Elle allait donc ainsi, perdue dans ses pensées, un demi sourire sur les lèvres. Elle était heureuse.

Brusquement, à un détour du sentier, elle vit une grosse boule rousse dans l’herbe. Elle s’en approcha tout doucement et à sa grande surprise, elle vit soudain un œil malicieux qui la regardait. Angèle fut très étonnée de voir qu’à son approche le petit écureuil ne s’enfuyait pas. Elle pensa qu’il était peut être blessé. Elle s’en approcha encore et caressa la petite boule rousse qui se détendit d’un seul coup et s’agrippa à son épaule. Angèle poussa un cri d’effroi car elle avait eu très peur. L’écureuil effrayé lui aussi partit d’un bond et grimpa à toute vitesse dans un arbre.

La petite fille, rassurée, se mit à rire et poursuivit son chemin. Tout en marchant, elle pensait à ce joli petit animal qu’on dit sauvage et qui pourtant s’était laisser approcher. Soudain elle entendit un frôlement dans l’herbe. Son cœur se mit à battre très fort. Serait-ce un serpent ou quelque autre animal qui allait encore lui faire peur ? Prenant son courage à deux mains, Angèle se retourna pour affronter cet adversaire qui la suivait pas à pas. Quel ne fut pas son étonnement de voir le petit écureuil qui la suivait en sautillant, se cachant dans les herbes folles, revenant et grimpant comme une flèche dans un arbre pour se laisser tomber lourdement devant elle. La petite fille en fut très heureuse et soulagée en même temps de voir qu’elle ne risquait rien. Elle retourna vers sa maison, le petit animal sur ses talons.

Quand la maman les vit arriver tous deux, elle fut très étonnée. Angèle lui raconta l’histoire et courut chercher quelques noisettes. Elle présenta les fruits dans le creux de sa main. L’écureuil s’amusa tout d’abord à sauter autour d’elle, s’en approchant puis repartant aussi vite. Mais sa gourmandise étant trop grande, il vint plus près de la petite main, saisit un fruit et s’éloigna aussitôt. Un peu plus loin, assis sur son derrière, il mangea tranquillement.

Depuis, ils goûtent ensemble tous les jours. Quand Angèle part en promenade elle ne manque jamais de remplir ses poches. Dès qu’elle entend l’arrivée de son jeune ami, elle s’assoit au pied d’un arbre et ils mangent ensemble. Si elle ne part pas en promenade, elle surveille la terrasse où elle sait qu’elle va voir arriver l’adorable animal qui, rassuré, va venir se servir dans le plat de noisettes mis à sa disposition sur la table.