C’était un petit canard tout jaune avec un bec orange. Il s’était éloigné de sa mère et de ses frères et sœurs et s’était perdu dans la forêt. Il errait ça et là en poussant des petits cris et en cherchant sa nourriture. Quand la nuit tomba, il alla dans un creux d’arbre et s’endormit tout de suite tellement il était fatigué. Au matin, dès le lever du jour, les oiseaux le réveillèrent. Il se mit à chercher quelques vermisseaux et recommença à courir de tous côtés espérant retrouver sa famille. Tout à coup, il entendit piailler. Il se précipita vers l’endroit d’où venaient ces bruits et y trouva une mère poule entourée de ses poussins. Il se dit voilà une maman qui s’occupera de moi. Il s’approcha du groupe et se mit à manger avec les poussins. Dès qu’elle le vit, la maman poule se précipita sur lui les ailes déployées et lui donna quelques bons coups de bec. Le pauvre petit canard s’éloigna, poursuivi par la poule. A quelques mètres de là, elle s’arrêta et rebroussa chemin. Le petit canard s’arrêta à son tour puis suivit le groupe à bonne distance. De temps en temps, quand il s’approchait de trop prés, la poule venait le pourchasser et le piquer. Il était bien triste. Il avait été si heureux quand il avait vu cette petite famille. Il pensait se faire adopter et voilà qu’on le chassait et qu’on lui faisait du mal. Il continua néanmoins à suivre de loin les petits poussins et leur mère. Tout à coup, à un détour du chemin il vit une mare. La poule s’en approcha espérant trouver des vers dans la vase. Un des petits poussins se mit à courir vers elle et ne pouvant arrêter son élan se trouva brusquement dans l’eau. La poule affolée, piaillait tant et plu sans pouvoir faire quoi que ce soit pour sauver son petit. C’est alors que le petit canard n’écoutant que son courage se précipita dans l’eau, plongea et poussa de son bec le poussin sur la berge. Le petit étourdi se retrouva bien vite sur la terre ferme. Le canard sortit de l’eau et alla reprendre sa place à l’arrière de la troupe, à quelques mètres. Il vit alors venir vers lui la poule. Il eut très peur et partit en courant. Mais la poule le poursuivait toujours jusqu’au moment où il se trouva coincé contre un épais taillis. Il se résigna donc à recevoir des coups de bec. Mais il n’en fut rien. La poule reconnaissante lui tendit un ver. Le petit animal comprit alors que la poule voulait bien l’adopter. Il en fut très heureux. Il partit donc avec sa nouvelle famille et fut le gardien vigilant de ses nouveaux frères et sœurs quand la promenade les menait près d’un point d’eau.