Un jour, alors que je traînais ma solitude, dans un lieu où les senteurs de bois frais et humides venaient s'abriter dans mon cœur, ce jour-là, je sentais croître en moi, un espoir naissant, un avenir chantant.
Ainsi, poussée par une folle envie de le rencontrer, d'être dans ses bras et enfin réspirer, je me voyais courir dans tous les sens laissant là, s'égarer tous mes sens, je ne savais pas où j'allais exactement, mais j'étais certaine de le trouver enfin.
Il était pres de moi, je le sentais presque, j'etais sûre qu'il n'attendait que moi.
Dans ce bois humide, d'un hivers rude, j'étais transis par le froid, j'avais mal, mal partout, mais sans savoir précisément où. Je devenais l'écho de ma pensée, je suivais son long et interminable tracé.
Toutes mes souffrances se jetaient dans cet espoir, l'espoir implacable de le voir.
Le pilon pesant de cette attente triturait mon âme, j'oubliais l'horreur de la fôret noire, à cet instant la foudre pouvait tomber sur ma tête, jamais l'envie d'être aimée n'allait m'être arrachée.
L'éblouissement des astres était sur moi, tout m'était permis et j'étais rassurée.
Je ressemblais à ces nymphes légendaires, j'étais alors la nymphe des bois, la reine des fontaines et des champs.
Subitement, dans ma course inconstante, j'ai cru voir entre ciel et terre une voix danser autour de moi... je demeurai un moment la proie de mon obsession, une sensation étrange se heurtait à mon inconscient, la peur s'empara de mon être torturé...
Cette voix s'était penchée sur mon visage et longuement elle se mit à me parler:
- « Que viens-tu faire par cette nuit d'hiver dans ce lieu désert, j'ai entendu tes sourds appels et tes tourments inexprimables, est-ce que tu t'es égarée ? »
- « Égarée, je le suis, et d'une lancinante solitude je m'ennuie, fatiguée d'être condamnée à une attente inconsolée, rêvant d'amour... je cours apres celui qui me l'a promis, ne l'aurais-tu pas aperçu sur ton chemin... guide-moi vers lui, ô humble amie ! »
Et la voix émue de répondre:
- « Pauvre rêveuse, écoute-moi, ici dans cette fôret qui ressemble à la fôret humaine, les traces de l'amour, sont bien vite effacées, il n'y a qu'en toi que ce mot garde la pensée, sache mon amie que dans l'oubli de la vie l'amour est prêt à te tenir passionnément la main, mais à tes baisers ravis il te quittera le lendemain... »
- « Que veux-tu me laisser croire! que l'amour ce sentiment tant convoité, est éphemère et qu'il est un charmant empoisonneur... pitié, ne me laisse pas penser que celui que je veux tant aimer, de moi il veut se moquer? »
- « Je te disais belle amie qu'en la promesse humaine, il est peu sur d'y croire, que les cœurs sont ingrats et vides de sentiments ».
- « Ô mon âme!, je sombre dans la détresse, moi qui voulais tant goûter au charme de son ivresse, ne pourrai-je jamais connaître cet amour? triste déstinée que d'avoir vécu tout ce temps dans des songes flottants, pourquoi j'ai cru à ce sentiment alors qu'il est trompeur? »
La voix de continuer:
- « La vie est pleine de mystère, n'étais-tu pas plus heureuse étant solitaire, regarde dans quel état il t'a mis, il a boulversé ta vie, une vie d'attente et d'espoir inasouvi, la souffrance sera désormais ton alliée ».
- « J'ai voulu goûter aux délices de l'amour, je bois le calice jusqu'à la lie ».
Doucement, comme un rêve du matin, ou je ne sais quoi d'incertain, mon âme pleine de lui, aux longs discours de la voix, quitta les ténèbres du rêve pour rejoindre mon corps jusque-là endormi.
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Style : autre | Par hadjer | Voir tous ses textes | Visite : 834
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Commentaires :
pseudo : NAJAH HAMID
Quelle musicalité…quel rythme… Quelle qualité… Quelle conformité… Quelle beauté…je suis ému…très ému...Quelle précision…est ce un rêve. ? Est ce une réalité... ? Et la foret ? – et... Tous ses Détails….tres détaillés… « Que veux-tu me laisser croire! Que ton âme pleine de lui, aux longs discours de la voix, quitta les ténèbres du rêve pour rejoindre ton corps jusque-là endormi…. est ce un rêve. ? Est ce une réalité... ..Je suis éblouie…Emerveillé…éveillé…tu es vraiment la rêne des rimes...Non...tu es la princesse des rimes ….je me régale en te lisant… J'ai voulu goûter aux délices de ton alphabet. Je bois le calice jusqu'à la lie….un plaisir hors pair en te lisant…Satisfaction totale…je m incline...chapeau tres tres bas....RESPECT...continue à nous émerveiller....ecris encore..encore..c est tres BEAU...
pseudo : Hadjer
La réalité s'inspire souvent du rêve de l'utopique.et c'est donc dans ce rêve que je puise mes apspirations pour endurer la réalité. Merci mon ami pour ton magnifique commentaire.
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