Mon stylo est mort. Plus d'encre. Heureusement, il me reste ce critérium miraculeusement oublié dans une poche de manteau. Le hasard fait parfois bien les choses. Il faudra que je l'en remercie la prochaine fois que je le rencontrerai. Je n'en ai pas eu le temps hier, ni tout à l'heure.

En fait, hier, c'est plutôt sa cousine la surprise que j'ai eu le bonheur de croiser. Je ne pensais pas être lu, et encore moins par l'un de mes sujets de réflexion et de pensée. Ca n'arrive pas tous les jours, même si je dois avouer que ça se passe la nuit de façon plus générale.

Ecrire devient alors chose ardue quand on sait que l'on va être lu, et par conséquent jugé. Il y a des contraintes, des envies de faire plaisir ou de dénigrer, la peur aussi d'offusquer, d'indigner. Certaines personnes n'ont plus jamais voulu m'adresser la parole après m'avoir lu ! Mais je me passe depuis de leur avis archi-minoritaire, me faisant à l'idée qu'on est tous la hantise ou le rêve de quelqu'un. La seconde supposition est plus facile à espérer, mais bien plus difficile à déceler voire faire déceler.

Il faut que j'avoue quelque chose de pénible : si je déclare ma flamme à toutes les femmes, c'est non seulement parce que je pense qu'elles l'attisent toutes, plus ou moins chacune à leur manière, mais aussi pour ne pas me brûler les plumes en le leur disant individuellement, de peur d'un retour de flammes.
À quand le phénix qui prendra l'énigme comme un défi et non comme une futilité désuette et sans intérêt ?