Ce matin, je me suis dit : "Y'en a marre des filles."

Cette pensée m'a tout de suite eu l'air incongrue et totalement à côté de la réalité. Les femmes sont parmi les plus belles et les plus appréciables créatures qui peuplent cette Terre ; bien qu'elles soient également les plus mesquines et manipulatrices, rien, a priori, ne me semble justifier ce revers. Je n'aime pas les hommes, ils sont trop vulgaires. Je n'aime pas plus les travestis, les animaux, la solitude, que sais-je encore ?

Ah ! la solitude ! Voilà qui pourrait expliquer cette phrase. Je leur en veux peut-être parce que de par leur existence et leur capacité à m'émerveiller innocemment sans me laisser les approcher de trop près, elles participent à ma solitude. Pourtant, je suis sans cesse entouré de cette charmante gente, et pas des plus vilaines, qui me retourne parfois le compliment. Plus d'une a soutenu mon regard et curieusement, une fois rentrés en contact verbal, j'ai pu vérifier par hasard la véracité du proverbe suivant :

"On fuit ce qui nous aime, on aime ce qui nous fuit."

C'est étonnant mais terriblement révélateur, en particulier d'une chose : elles n'ont pas fini de m'intéresser, tant elles m'échappent. Je suis l'heureuse victime d'un lieu commun qui résume mon appétit curieux et ma soif de séduction, pour être tout à fait honnête. Attraper sa proie signifie la fin de la chasse, id est d'un plaisir qu'on pourrait faire durer à l'infini pour peu qu'on en ait la force. Ma cage est vide, la leur aussi, et nous en sommes ravis. Pour le moment.