Dans ce jardin tout vert, on voit au loin la mer bleue, et audessus un ciel en bleu un peu plus clair.  Au milieu du jardin se trouve un arbre aux fleurs jaunes ; une vieille échelle en bambou est posée contre le tronc, elle est un peu tordue et il manque plusieurs marches, je me demande si j'ose y monter.
Je suis assise à l'ombre, mais là aussi il fait très chaud et les moustiques attaquent ; j'essaye de les chasser avec la fumée de ma cigarette.
Sur ma droite se trouve la maison, tout près, et j'entends des voix qui parlent fort.  Alice sort, énervée ; elle me dit  "viens, on va faire un tour!"
Alors on monte dans sa voiture et on descend le chemin en terre rouge ; on arrive sur la route, on roule on transpire on roule on transpire, et pendant qu'Alice maudit son petit ami, on traverse des champs et des villages sur toujours ce fond bleu éclatant de la mer et du ciel qui se rejoignent à l'horizon.

Et la nuit...
La nuit, le bleu azur devient bleu foncé et il y a deux lunes ; une en haut, joli croissant bien accroché ; et une en bas : elle bouge avec le mouvement des vagues, comme un bateau elle flotte sur la mer...
La voiture avance, toujours le long de la côte. Devant, Alice et son petit ami ne se disputent plus ; nous glissons sur la route en silence. L'air doux et humide entre par la fenêtre dans mes poumons et je ne quitte pas des yeux les deux lunes...