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Aimer comme un gui par fantomiald

Aimer comme un gui

Si je savais ton front un peu moins éclairé
Je garderais pour moi ce conte
Tu sais aussi que je te compte
Comme un esprit si pondéré
Qu'a travers bien des infamies
C'est par ton nom qu'a mes amies
Je crie a tout chemin que l'on sera sauvé
Et si ce n'est pas de ta main
C'est de ton esprit, seul, puisqu' il sait innover
Naïf pourtant, comme un gamin
J'aime a satiété les cent joyeusetés
Femme, de tes naïvetés !

Il était une fois un triste et brave aigrin
Que l'on nommait partout chagrin
Car sous lui nulle fleur, nul grain
N'allait jamais jusqu'a pousser
Il en devint si courroucé
Qu'un soir il décida d'aller jusqu'au linceul
Acceptant sur lui le gui gris
Le gui malade et gris, car après tout c'était le seul
Qui parmi tout les guis aigris
A qui l'on parlait dans le monde
Etait suffisament immonde
Pour s'en aller pousser contre ces viles branches
Ce gui dont les âmes sont blanches
Accepte ce travail ingrat
Et ce qu'ailleurs on dénigra !

« ce qui est dit est dit c'est foi de végétal !
C'est juré qu'allant de ce pas
Contre ce tronc mauvais, faisant mauvais repas,
Ou chaque branche est un étal
De la frayeur et du poison
Je sois coincé dans sa toison »

Le gui s'installe et prie a peu près chaque soir :
De voir venir la mort, de lui dire bonsoir,
Enfin, il attend cet esprit,
Espérant même et sans remord
Le voir venir très vite et que l'aigrin soit prit !

Il sent contre son cou un peu du temps qui mord ;
Chaque seconde est longue ici, quand la tristesse
Semble être seule politesse
Et quand le silence est le seul mot prononcé,
On ne s'éclaire qu'a la nuit !
Le gui très jeune, alors, se sent mourrir d'ennui
Sans que nul deuil, déjà, ne se soit annoncé

Pour briser un peu de silence,
Le gui entame une chanson
Puis sur sa branche il se balance,
S'amuse a mettre un peu : la sollitude en son,
Et de sa voix se faire un peu moins solitaire ;

Il n'entend même pas qu'au dessus de la terre,
Le grand aigrin met en couplet
Tout ce qu'il chantait, que l'abre s'y complait
Qu'on voit renaître la gaité
C'est la cacophonie ! on se croit en été !
Les oiseaux vont pour imiter
Cette gaité ressuscité...

Cela pouvait durer bien des mois, plus qu'un temps !
Car en hiver quand le printemps
Est là trente jours avant l'heure
Sans réveiller la fleur et sans germer le grain
Mais dans la sève d'un aigrin
La joie est là qui vous effleure

Et nul n'a de raison de s'appeler chagrin !

D'un coup, le gui alors comprend,
Cette chanson qu'il croit banale
A l'arbre était phénoménale!

L'aigrin revoit l'espoir,et d'un coup se reprend
Jusqu'à paraitre au monde avec un beau sourire
Sa mort partout il veut en rire
Rire encor, jusqu'au soir, de sa mélancolie !
De la gaité, il boit le vin
Pour en atteindre la folie

Allant de par le monde en se croyant devin
« je verrais mes cent ans, disaient ils dans l'ivresse,
Mais en cela rien ne m'y presse
Je préfère un rire qui dure,
Mes chers, plutôt que de mourir
Et toi le gui, l'aigrit ! toi qui n'est qu'une ordure !
Toi qui voulait me voir pourrir
Ne chante plus, danse à présent !
Tu m'as fait sans vouloir un bien heureux présent
Pars de chez moi! rejoinds la terre!

Et si tu meurs...meurs sollitaire!»









Moralité

je sais que cet écrit , peut sembler un peu triste,
C'est dans le même état que j'irais moraliste
Je vois l'arbre mourant, parce qu'il veut la mort,
Avant de voir sa fin il est prit d'un remord
Mais quand arrive enfin cet être,
non pas un arbre de son rang
Un chêne ou un bouleau, non pas! Pas même un hêtre!

Mais un gui saint : c'est aberrant!

Il est sauvé de sa tristesse
Il en est si joyeux qu'il se livre à l'ivresse
Pour moi, ça ne fait pas de pli
que la gaité qui l'a remplit
Le quitte avec le gui -fanée-
L'aigrin sera mort dans la fin de cette année


Autre Moralité
Ces vers, l'auteur , les dédia
Pour un auteur très cher du nom de Gardia
avertissant que pour se garder du chagrin
d'aller livrer son âme à l'ivresse des jours
Il faut aimer en gui plutôt que comme aigrin
Aimer encore aimer toujours.

"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"

Style : Poème | Par fantomiald | Voir tous ses textes | Visite : 863

Coup de cœur : 10 / Technique : 9

Commentaires :

pseudo : ciloum

c'est fort comme fable, super!