Au travers des mots, des images se forment. Au grès des mots, des sons résonnent. Tel est le pouvoir de l'écriture. Nul ne peut lire les mêmes récits. Au fil du texte, chacun interprête les mots, crée un univers amical, entend des sons familliaux. Lire requère non seulement la connaissance des mots mais plus encore la profondeur que l'on peut en percevoir. Lire s'est se sentir en vie.

Descartes esquiça dans le discours de la méthode cette maxime que la célébrité rattrape : "Cogito ergo sum". Je pense donc je suis. Descartes affirme qu'il est un être pensant, et pose la question de l'existence de Dieu, affirmant qu'il existe. De part sa pensée, l'homme est en proie au doute de son existense. Mais le fait qu'il émet ces doutes le réconforte. Ecrire ce que l'on pense, est donc un exultoire de son inexistence. J'écris donc je suis.

Mais mes lectures ne sont-elles pas preuves qu'au travers la pensée d'un autre, j'existe? De ma lecture je me construis une réalié alternative à celle de l'auteur sans outre passé mon statut de lecteur. Mes souvenirs du bruit de la mer diffèrent peut-être de ceux de l'auteur? Le parfum qui jaillie des champs de tulipes en été est-il comparable à celui que sent l'auteur au moment où il le transmet sur le papier? Au travers de son récit je ne fais pas que lire mais je transcris à ma réalité les sentiments, les senteurs, les goûts qui émane de mon esprit. Un récit  n'est universel qu'en la valeur des mots qu'il emploie. Mais il reste singulier dans la forme de ses ressentiments, force des souvenirs de chacun. Il s'avère ainsi que je lis pour exister.

Je pense donc je suis... J'écris donc je suis... Je lis donc je suis...