Madame,
Votre voix et vos rires qui perlent et qui filtrent
Dans les abysses sans fin de mon âme ténébreuse
Me remplissent d'amitié sous mon ciel malheureux
Et me réjouissent sans honte, par magie comme une plainte.
Depuis votre départ, les ennuis, les sanglots
Ont investi nos cœurs comme un soleil de glace ;
Mais dans cette solitude douloureuse qui menace,
Vous nous l'avez dit : « je ne m'en souviens pas ! ».
Aujourd'hui, résolu à prendre la plume, enfin,
Permettez-moi sans honte d'écrire ces quelques vers,
Afin, qu'en souvenir de nos moments lointains,
Vous sachez que je reste un ami bien sincère.
Pareil au poète qui le clame sans foi,
On hésite souvent, on oublie puis on remet
Les années s'en vont ... vous savez tout cela :
Vous m'avez demandé : « faut-il désespérer ? »...
Bien sûr, j'aurai dû, j'aurai pu, infiniment,
Vous écrire quelques mots ; je ne l'ai pas fait
Car j'étais occupé depuis bientôt longtemps
A détruire vos pensées, alors pardonnez-moi.
Aujourd'hui, Chère Madame, ma plume vient à suffire
Pour vous mander d'ici le bien peu de nouvelles
De notre ville et que vous allez pouvoir lire :
Laissez moi vous les narrer, sans aucune querelle.
Avec ses yeux ouverts ondoyants et nacrés
Même quand elle pense, on croirait qu'elle pleure
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent tous en cœur :
Réa et son ami, dans l'azur des déserts,
Insensibles tous deux à l'humaine souffrance
Comme les longs réseaux de la houle des mers,
Ils s'aiment dans leur bonheur et brisent l'indifférence ;
Quant à ce cher Arès, amer mais sympathique
Confident éternel de vos rêves infinis,
Déroule son existence dans un effort pudique ;
Que le Seigneur protège son âme endolorie...
Quant à vous, maintenant, je peux vous l'avouer,
Il est des parfums frais comme des chants d'enfants
Qui remplissent l'existence d'une profonde clarté ;
Alors ne désespérez point ; songez au temps. ...
Par conséquent, je vous envoi ce long discours
Qui doit alors s'enquérir de votre humour,
Car c'est de vous que mes vers attendent tout leur prix,
Car je veux demeurer avec force votre ami.
Puisse quelque jour mon âme vous servir de rempart
Et vous emmener alors vers un lointain abri ;
Ne mériterai-je pas une faveur si grande ?
Mais mon récit en vers vous le demande.
Aussi, chère Andromède, je veux te faire savoir
Que tu trouveras en moi, toujours quelques part
Un grand ami, si franc et l'un des plus loyal :
Sans modestie aucune... c'est ma pensée finale.
Post-face
Seul, dans ce silence angoissant
Qui pèse sur mon âme inhumaine,
Telle la croix énorme du croyant,
J 'apaise mes tensions et ma haine
En canalisant les pulsions
Que m'envoient mes remords si blêmes.
Suis-je seul dans la dérision ?
Vers le plus profond de moi-même,
A l'heure ou j'aspire à la mort
Et au calme de mes passions...
Adieu.
(14-09-08 à 10:34)
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Style : Poème | Par Euskadie | Voir tous ses textes | Visite : 899
Coup de cœur : 10 / Technique : 9
Commentaires :
pseudo : Cécile Césaire-Lanoix
Quelle délicatesse dans cet écrit! J'aime beaucoup.
pseudo : Euskadie
Je vous remercie pour votre message. Cordialement
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