Dans le matin glacé d'un novembre houleux
J'ai vu le froid partir à l'assaut des collines;
La forêt rabougrie et les arbres frileux
Sèment aux quatre vents les feuilles orphelines.

Au milieu des roseaux qui recouvrent l'étang,
Les canards affolés nagent à l'aventure
Pour se mettre à l'abri de ce vieil arrogant
Qui fait trembler les bois, sangloter la nature.

Plus haut sur la montagne aux sommets enneigés,
De longs gémissements déchirent le silence
Quand l'écho répercute aux nuages chargés
La complainte des loups qui hurlent en cadence.

Sous un ciel encombré qui pèse sur les toits
La campagne s'habille de mélancolie,
Mais la terre au repos prépare les exploits
D'une sève prodigue aux couleurs d'embellie.