Un cri d'effroi et de souffrance
S'est abattu sur la Cité:
Je n'ai pas foi en l'espérance
Ni désir pour l'humanité;
Je lève mes mains vers le ciel
Afin d'expulser mes remords.
Je n'entends rien de l'Eternel,
Qu'un pesant silence de mort.

Au loin les marchands du Temple
Se frottent depuis toujours les mains:
De leurs bureaux ils contemplent
La déchéance des humains.
J'ai envie de faire comme Lui,
Mais je ne suis pas leur Sauveur,
Tant attendu par leurs Écrits:
Je ne suis qu'un agitateur.

Pourquoi m'as tu abandonné,
Père Eternel de l'Univers ?
Par delà mes bras écartés,
Je sens la fin de ma misère,
Parmi les Hommes j'ai vécu,
J'ai approché leurs existences
Mais ils ne m'ont pas reconnu:
Ils n'ont pas fois en l'espérance.

J'entends les cris des habitants
Cogner mon esprit de bonté:
Leurs mots acérés sont tranchants;
Mon Père, faut-il leur pardonner ?
Ils ne savent pas ce qu'ils font:
En ce jour unique et sacré,
Je finis ma vie crucifié.

La terreur vient de me détruire:
Je pleure du sang à gros sanglot
Mais je ne peux pas vous maudire,
Mes Enfants, ne soyez pas sots...
Mon corps meurtri, exténué,
Plié sous le poids de mon fardeau,
Bientôt je serai délivré
Mais je ne pourrait pas m'enfuir.

Déjà les légionnaires romains,
Soldats de plomb de Ponce Pilate,
Transpercent mon corps humilié,
Portant leur ultime attaque
Sur celui qui n'entend plus rien:
Bientôt la tuerie va cesser,
La nuit vient d'engloutir le jour,
Je leur laisse ma haine, mon amour.

Magdala, Marie...à bientôt:
Mon Père attend le Fils promis
Et vous, furieux humains bigots,
Espérez encore le Messie...
Priez tous les jours que Dieu fait
Car cette humanité en vous
M'a abandonné, crucifié:
La mort me ronge comme un loup.

A vous mes fidèles compagnons
Surtout ne m'oubliez jamais:
Répandez sur l'Hunamité
L'Amour du Père et Ma Passion.
Je meurt. Dans mon cœur il fait froid,
J'en ai fini en ce monde
Ou j'ai péri par vos Judas.

Adieu.

(07/11/08-