C'était un jour très froid d'hiver. La neige tombait à gros flocons serrés. Mais ce n'était pas une journée triste, bien au contraire ! On entendait résonner de toutes parts les rires et les cris des enfants qui se lançaient des boules de neige. Seule Anna était triste. Elle était venue elle aussi admirer ce beau manteau blanc qui lui rappelait don pays où elle avait laissé sa bonne grand-mère. Elles aussi en avaient fait des jeux dans la neige ! Malheureusement il avait fallu quitter cela pour venir vivre en France où papa avait enfin trouvé du travail. Oh bien sur, elle était moins malheureuse que là-bas. Maintenant, elle avait de bons vêtements chauds et maman ne comptait plus quand elle lui donnait à manger. Anna était toute étonnée d'avoir toute la viande qu'elle désirait alors qu'autre fois, elle devait partager une toute petite part avec son frère. De ce côté-là la petite fille était comblée. Une seule ombre à ce bonheur. Les enfants du village ne voulaient pas jouer avec elle. Il faut dire qu'ils ne parlaient pas la même langue et ne se comprenaient pas. Anna ne savait pas encore s'exprimer clairement en français. Mais a-t-on besoin de savoir parler pour se lancer des boules de neige ? Le rire n'est-il pas le même dans tous les pays ? En pensant à tout cela, la petite fille se promenait tristement. Soudain, elle entendit un grand cri. Elle se précipita et vit un petit garçon de 4 ou 5 ans qui saignait abondamment de la tête. En courant, il avait trébuché sur une pierre que la neige cachait et était tombé la tête en avant sur un tronc de sapin. Tous les enfants vinrent autour de lui. Ils parlaient tous à la fois. Anna n'y comprenait rien. Mais la petite fille, qui avait souvent travaillé à la ferme avec ses parents, était très forte. Elle prit le petit garçon dans ses bras et fit signe aux autres de lui montrer le chemin de sa maison. Quand les enfants virent combien Anna était courageuse, un silence se fit. Toute la troupe partit vers la maison du petit blessé. Sa maman remercia les enfants qui s'écrièrent tous ensemble : C'est Anna qu'il faut remercier madame. Nous, nous n'aurions pas su que faire ! Ils furent donc tous remerciés par un copieux goûter. Alors on entendit résonner le rire d'Anna. Chaque enfant voulait lui apprendre un mot : chocolat, gâteaux, pain, lait. La petite fille répétait plus ou moins bien derrière eux ce qui les faisait beaucoup rire. Et Anna riait avec eux car elle savait qu'ils ne se moquaient pas méchamment d'elle. Depuis ce jour, Anna fit des progrès en français et en rentrant chez elle, elle apprenait à son tour à sa maman et à son petit frère ce langage qui serait le leur désormais.
"Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est interdite"
Style : autre | Par Paule.M | Voir tous ses textes | Visite : 853
Coup de cœur : 12 / Technique : 11
Commentaires :
pseudo : Denis.Z
La tolérance est une chose rare et combien importante de préserver! Merci
pseudo : Isalou
Paule, merci pour cette magnifique leçon de vie.
Nombre de visites : 13255