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Le petit monde de Taingord - l'affaire du père Noël par Pamela Logar

Le petit monde de Taingord - l'affaire du père Noël

LE PETIT MONDE DE TAINGORD
L'affaire du Père Noël

Pan, Pan, Pan... Le grand marteau du juge tapait frénétiquement sur le marbre blanc.

- ça suffit, taisez-vous, tout le monde...

La foule jacassait et exultait. C'était un procès retentissant. Le premier depuis très...très longtemps dans Taingord. La salle du tribunal n'avait tellement pas servi depuis longtemps, que des toiles d'araignées avaient eu le temps d'être tissées par leurs propriétaires dans tous les recoins. La salle était grande, son plafond rehaussé par des frises sur les voutes, d'où pendaient deux grands lustres en cristal, donnait un air majestueux à l'ensemble. Les murs drapés par des tentures bleus et jaunes, à l'effigie de la ville de Taingord, donnaient chaque 10 mètres un beau vitrail d'où la clarté du soleil illuminait les têtes des spectateurs.

- C'n'est pas moi, ... j'ai rien fait... c'est le père Noël qui a tout fait...

- Taisez-vous, dit le juge, je ne vous ai pas donné le droit à la parole, Monsieur Mitch... Sa voix résonna dans le tribunal (bon, il est vrai qu'il y avait un micro !).

Le petit homme pleurait. Des larmes grosses comme des billes en verre sortaient de ses yeux rougis et tombaient en roulant sur le sol marbré de jaune. Il tortillait ses doigts, se mouchait bruyamment dans un grand mouchoir à carreaux rouge et vert...

- Pouvez pas savoir tout ce que j'ai vécu là-bas... dit-il doucement la tête baissée en pleurant sur son pantalon vert prairie. Ses larmes étaient si lourdes qu'elles dégoulinaient le long du pantalon et tombaient avec fracas sur ses chaussures rouges à lacets verts. Il portait une chemise à carreaux rouges, recouverte par une veste de la même couleur que son pantalon.

La foule criait, hurlait...

Le juge tapa encore avec son marteau de juge.

- Je vais faire évacuer la salle...

Un silence s'ensuivit. Personne n'avait envie de partir... il faut dire qu'il n'y avait pas beaucoup de spectacles dans Taingord. Et un jugement de pareille importance impliquant le père Noël c'était « de la balle » !

L'avocat du petit homme s'avança pour faire sa plaidoirie.

- Monsieur le juge et messieurs les jurés,... ce dont vous accusez mon client, n'est pas fondé. Jamais il n'aurait commis un pareil acte.

L'avocat s'emballait, faisant des grands gestes avec sa robe noire et sa collerette rouge (on appelle ça « des effets de manches »). Ses cheveux gris hérissés, tournicotaient en tout sens dès qu'il bougeait la tête. Ses yeux charbonneux et sa bouche maigre s'étiraient de droite et de gauche dès qu'il parlait.

Il pointa un doigt maigre sur l'accusé et lui tapota le crane du bout de son ongle long...

L'accusé émit un gémissement de douleur mais ne bougea pas.

- Regardez mon client attentivement. Vous croyez qu'avec l'air qu'il a, il pourrait enlever des enfants et leur faire du mal ? Pensez vous qu'il est un satyre, méchant à ce point ? Non, non, messieurs les jurés... non ! Je vous le dis, cet homme est I...NO...CENT !

L'avocat gesticulait de tout ses bras... il venait de faire une belle prestation à son avis. Il n'en était pas à son coup d'essais.

Un grand « oh » monta de la foule. Un spectateur dit à un autre :

- m'étonnerait !

L'autre lui dit :

- oui ! S'il a été arrêté et qu'il est en train d'être jugé, ce n'est pas pour rien !

Une grosse femme avec des cheveux blonds comme de la paille (ça en était d'ailleurs !) dit :

- remarquez, on ne sait pas, on y était pas !

- vous les femmes, c'est toujours pareil, vous craquez toujours pour les voyous !

- mais non, voyons, mais... si c'était vrai ! Qu'il n'a rien à voir !

- oui et que c'est le père Noël le criminel aussi ?

- et pourquoi pas ? Après tout, il est tellement connu que personne ne ferait attention à lui ! La preuve ! Personne ne croit ce bonhomme quand il dit qu'il est simplement le complice du père Noël ! De toute façon il doit aussi venir témoigner, donc on saura tout.

- et pourquoi le père Noël ferait ça : enlever des enfants ? N'importe quoi !

- pour les faire travailler pardi ! dit un homme enveloppé dans un manteau noir à capuchon.

Tout le monde se retourna vers lui.

- comment ça ?

- bien oui tiens ! Il a besoin de main d'œuvres pour faire ses paquets ! Dit-il l'air sournois.

- oh ! Une exclamation de surprise fusa à cette réponse.

Le juge tapa furieusement de son marteau sur le marbre...Pan ! Pan ! Pan ! Sa main était rouge à force de taper. Sa longue robe rouge bordée de fourrure jaune vif ondulait sous l'effet nerveux de son propriétaire. Sa moustache blanche et sa barbe aussi blanche et longue, tressautèrent.

- Au fond de la salle, je vous mets dehors, si vous n'arrêtez pas de parler, dit-il avec sa voix de vieillard, qu'il voulait sévère. Bon,... si on allait déjeuner... hein ! Moi j'ai faim ... (pan ! coup de marteau). La séance est suspendue jusqu'à ce que je revienne de déjeuner !

Le vieux juge se leva avec lenteur et un petit homme vint à sa rescousse pour l'aider à s'extraire de la grande estrade. Ils descendirent la trentaine de marches jusqu'au sol puis ils sortirent par la porte de côté.

Le public se leva lui aussi tout en parlant et il se dirigea vers la sortie.

A Taingord, l'heure du repas était sacrée.

Le soleil était haut dans le ciel, la ville resplendissait de beauté. Des jets d'eau jaillissaient des fontaines, des parcs arborés essaimaient partout, le sol était cimenté de rose et de vert. Les chaussées étaient bordées de massifs de fleurs et des milliers d'oiseaux voletaient partout. La population de Taingord vivait heureuse. Du moins jusqu'à présent ... jusqu'à ce que cette affaire vienne assombrir le ciel de la ville.

Mais revenons plusieurs mois auparavant ... quand tout à commencé.

Chapitre 1

- Charly ! As-tu pris ton petit déjeuner ? Je pars !

- A ce soir m'man !

- A ce soir mon poussin !

- M'appelle pas comme ça m'man ! Je n'ai pas 5 ans !

La porte claqua et une voiture roula sur les galets de l'allée.

Charly s'assit sur un tabouret de la cuisine et but le bol de chocolat au lait que sa mère lui avait préparé, qui était déjà froid.

Charly avait 7 ans mais en paraissait 8 ou 9 car il était plus grand que la moyenne et il était d'une maturité hors du commun pour son âge. Mais comme tout les petits garçons de son âge, Charly commençait à jouer aux jeux vidéos sur l'ordinateur de sa mère et bien sûr sa mère devait le rappeler à l'ordre milles fois pour qu'il arrive à s'extirper de sur sa console. Il soupira. Qu'est ce qu'il allait faire aujourd'hui mercredi. Son père venait de partir et il y avait un battement d'un quart d'heure avant que la baby-sitter n'arrive. Il posa son bol vide sur la table et attendit sagement, -sa mère lui avait bien recommandé qu'il ne bouge pas du salon tant qu'elle n'était pas là-, sur le canapé du salon d'où il se mit à regarder les dessins animés à la télévision.

Le tintement de la clochette de la porte d'entrée de la cuisine se fit entendre. Charly se dit qu'elle était pour une fois bigrement en avance ! Un bruit étrange résonna depuis la cuisine et ensuite un autre bruit. Charly se demanda ce que c'était. Il étira son coup pour regarder et ne voyant rien, se leva et tout doucement son peignoir ouvert sur un pyjama imprimé d'oursons, se mit à avancer à pas de loup, ses chaussons ne faisant aucun bruit sur les carrelages du salon.

Il murmura :

- maman m'a dit de ne pas quitter le salon...

Il s'arrêta et attendit.

Il entendit un froissement d'étoffes provenant de la cuisine...

Il avança encore.

Il passa la tête à l'embrassure de la porte de la cuisine et son nez rencontra un autre nez. Il cria si fort qu'il tomba à la renverse sur son derrière et un autre cri à ce même moment retenti dans la cuisine et un boum se fit entendre... Il se releva prestement et couru se réfugier derrière le canapé.

Le silence se fit. Une éternité passa. Enfin il finit par s'impatienter et se leva. Il regarda en direction de la cuisine et il ne vit rien. S'enhardissant il s'y dirigea d'un pas plus assuré se disant que peut être c'était Blanche la baby-sitter qui lui faisait une blague.

- Je sais que c'est toi ! Sors de là ! cria-t-il.

Une main se montra, s'accrochant au chambranle de la porte de la cuisine, un drôle de chausson rouge se montra aussi par terre.

- oh bin ! Ça alors ! C'est comme un chausson des films de walt Disney ! où tu l'as eu ? tu pourra me le prêter Blanche ?

Une tête apparu et regarda le petit garçon de ses deux petits yeux perçants.

Le garçonnet cria.

- haaaaaaaa ! et parti en courant puis s'arrêta et se ravisant, se retourna et revient là où il était.

- mais tu n'es pas ma baby-sitter ! qu'est ce que tu as fait de Blanche ?

- C'est plus ta baby-sitter. Dit le petit homme qui apparu entièrement dans le couloir.

Charly le regarda de pied en cap et dit :

- trop cool ! Un farfadet !

- je ne suis pas de ces saletés de farfadet. Je suis un nain ! et Blanche est avec nous.

- j'y comprends rien ! tu sais, tu devrai parler plus clair parce que moi je ne suis qu'un petit garçon et tu parles comme un grand.

- bon ! je vais te la faire courte : tu viens avec moi.

- non ! pourquoi je viendrai avec toi ? je ne te connais pas !

- bin ! on fera connaissance sur le chemin !

- quel chemin ! il y en a pas ici ! il y a des rues, des boulevards mais pas de chemins...

Charly regardait le nain bizarrement et le nain commençait de s'avancer en montrant sa main comme on essaye d'amadouer un animal.

Charly recula et se trouva appuyé contre le mur entre le panier à parapluies et le porte-manteau de l'entrée.

- n'avance plus, je suis armé, dis t'il comme il l'avait vu dans un film.

- t'a rien dans les mains ! allez viens avec moi on va voir le père noël ! tu aimerai le voir n'est ce pas ?

Charly hésita sur la conduite à tenir, ça changeait tout s'il avait la chance de voir le père Noël en chair et en os ! Le nain le sentit et s'avança encore.

- si tu veux, fais une lettre à ta mère et dis-lui qu'on est venu te chercher pour aller chez le père Noël comme ça quelqu'un saura où tu es passé !

- d'accord ! Maman comme ça ne pensera pas que je me suis fait kidnapper !

- bien sûr ! Sifla mielleusement le nain en le regardant par en dessous de ses petits yeux perçants et en se frottant les mains. Tiens, voilà du papier du père Noël à son effigie comme ça, ça fait plus officiel... il toussota et sortit de sa poche de veste une grande feuille de parchemin roulé qu'il déplia aussitôt.

Il passa de la poudre au dessus de la feuille et aussitôt une très belle écriture verte et rouge était apparue.

«Chers parents,
Je suis parti chez le Père Noël visiter son pays. Ne m'attendez pas pour le repas de midi. Son associé le Nain Brumen est venu me chercher. Je reviens bientôt.
Je vous aime.
Charly »

- voilà ! Je pose la lettre sur la table ! On y va ?

- d'accord !

Il prit la main du nain et aussitôt un nuage de fumée blanche fit « pop » et ils disparurent tous deux de la maison de Charly.

Chapitre 2

De gros flocons tombaient au dessus des toits, la ville était endormie. Une maison cependant était éclairée, des gens allaient et venaient, les portes claquaient, une voiture dotée d'un gyrophase était garée le long du trottoir.

L'inspecteur de police Lock qui avait pris l'appel de la maman de Charly se demandait se qu'il se passait car à Taingord, jamais rien ne se passait, à part la routine, comme aller sauver le chat de Mademoiselle Lépine ou alors faire traverser les enfants à la sortie de l'école bien qu'il n'y ait qu'une voiture à Taingord, celle du maire, les habitants pour la plupart se déplaçant à pied ou en vélo !
Le reste du temps, il le passait au bar à déguster des verres de jus de goyave et à parler avec les habitués du bar.

- bon, reprenons, Madame Garel, quand vous êtes parti ce matin, il était où votre fils ?

- je lui ai dit d'attendre sur le canapé que Blanche arrive comme tout les matins. Ensuite moi de toute la journée, j'ai été à mon bureau mais comme je n'ai pas eu d'appel de la part de Blanche, je pense qu'il était là...

elle s'assit sur le canapé, un mouchoir à la main, les larmes lui coulaient le long des joues.

... quand je suis arrivée, ce soir, je pensais qu'il était chez son copain Patrick comme tout les mercredis après-midi ils jouent sur l'ordinateur à des jeux, mais quand j'ai téléphoné à 19 h pour lui dire de rentrer dîner, c'est là qu'il m'a dit qu'il ne l'avait pas vu de la journée.

elle soupira un grand coup et continua :

- ... j'ai essayé de téléphoner à Blanche mais ça ne répond pas.

- Mais, cette Blanche, vous la connaissez bien ? lui demanda le policier

- oui, enfin... un peu, c'est une baby sitter comme il en existe beaucoup par ici... elle le garde le matin et lui fait le repas du midi et ensuite, elle accompagne Charly chez Patrick et elle part aussitôt, son travail étant fini.

- Bon ! je vais lancer un avis de recherche dans tout Taingord et ses environs, il ne dois pas être loin...

Le policier avait des doutes quant à ce qu'il disait à Madame Garel, car déjà plusieurs autres enfants avaient disparus des villages et villes avoisinantes et un enfant de Taingord avait aussi disparu un mois avant.

Il la rassura en lui disant qu'il devait être peut être chez un autre copain et qu'il avait dû y dormir...

Il parti quelque temps plus tard, les voisins s'occupant de Madame Garel mieux que lui et de plus il avait à faire ailleurs et à mener son enquête.

Quelques minutes plus tard, il se garaît en bordure du chemin où habitait Blanche.

Il sortit de la voiture et regarda à droite et à gauche, le chemin était désert, la neige commençait à former un petit matelas blanc sur le sol et les arbres nus commençaient à se cristaliser de blanc.

Son regard se porta sur la porte d'entrée et sur la maison ensuite. Tout était éteint. Apparemment Blanche dormait. Il se dirigea par le sentier vers la porte et sonna.

Aucun bruit ne venait de l'intérieur.

Il écouta et sonna encore une fois.

Il recula et regarda la batisse ancienne. Il leva la tête et regarda les fenêtres du premier étage.

- Drôle de maison, se pensa t'il,...elle n'est pas colorée comme les autres maison de la ville et en plus je me demande si elle est sur le plan de la ville. C'est bizarre, j'ai jamais eu à venir par là ... c'est la première fois. enfin soit ! apparemment elle n'est pas chez elle. Bizarre tout ça !

Il remonta dans sa voiture de police et démarra. Sur le chemin cahotant qui rejoignait les rues pavées de rose de la ville il pensa à Madame Garel qui devait être dans tout ses états.

- Bon, demain je passerai la voir pour voir s'il est revenu ou pas. D'ici là, allons dormir.

Chapitre 3

Charly entra dans la grande pièce emplie d'un brouhaha énorme. D'autres enfants étaient en train de coudre, tisser, coller, enduire, peindre, sculpter dans un bruit de machines indescriptible.

L'atelier bourdonnait comme dans une ruche emplie d'abeilles travailleuses. Ici, ce n'était pas du miel qu'on confectionnait mais des jouets. Par dizaine de milliers, la chaîne les déversait dans des sacs. Des centaines d'enfants se succèdaient le long du tapis roulant, les uns peignant, les autres vissant...

cela faisait quelques jours qu'il était là... il était habillé comme les autres, en collant vert, une tunique verte et rouge parsemée d'étoiles roses et un bonnet pointu vert et rouge.

Contrairement à ce qu'il croyait à son arrivée il n'avait pas eu droit à la visite du père Noël mais à ce qu'on lui avait dit, c'était lui qui avait mis tout le monde au travail et qui n'hésitait pas à enlever les petits enfants de son âge pour aider les nains à la fabrication des jouets car le temps jouait contre lui et il fallait qu'â Noël, tout les jouets soient fabriqués.

Il s'intercala entre deux de ses nouveaux amis qui étaient déjà au travail.

- ah ! Te voilà, où étais tu passé ? Lui demanda une petite fille. Celle-ci habillée de la même façon que Charly le regarda d'un air interrogateur.

- j'étais à la réserve, je n'avais plus de feutres...

- tu peux m'en passer un bleu, j'ai fini le mien ? Demanda le petit garçon à sa droite, habillé de la même façon.
- Tiens, prend celui-ci il est mieux et plus épais, ça marque mieux et en même temps, tu te fatigues moins.

- Merci Charly !

- Pas de quoi, Stan, on est ensemble et pour la vie !

- J'espère pas, c'est pas que je vous aimes pas... au contraire, vous êtes mes meilleurs amis, mais là j'ai envie de rentrer et que maman et papa soient avec moi

- Un jour peut être on y retournera... mais je ne sais même pas où on se trouve, tu le sais toi Mathilde ?

- Non, aucune idée, je suis là depuis près de deux mois et je n'ai même pas mis le nez dehors une seule fois. Peut être on est au pôle Nord ? Le père Noël c'est bien là qu'il habite non ?

- ...en tout cas, il ne fait pas froid ici, si on est au Pôle Nord...

Stan était un peu plus petit que Charly par la taille et souffrait parfois du froid, il était sans arrêt en train de moucher. Les nains avaient dû lui donner un paquet entier de mouchoirs car au début il n'arrêtait pas d'en demander et ceux-ci excédés lui avaient donnés un paquet qui se renouvellait sans cesse. Il portait des lunettes cerclées de noir et ses cheveux étaient bruns et courts avec un petit épi retourné sur le haut du front. Mathilde quant à elle, portait avec élégance, les vêtements qu'on lui avait donné à son arrivée. Ses cheveux blonds, tombaient en boucles sur les épaules et ses yeux d'un bleu profond ne perdaient rien de ce qui l'entourait. Notre Charly lui, était plutot le genre négligé, son collant vert orné d'une grosse tâche sur la cuisse gauche, résultat d'une bagarre au réfectoire avec les crèmes dessert au chocolat, ce qui lui avait valu une punition de la part du nain qui les gardaient. Il était brun, jamais coiffé, les cheveux partant en tout sens, mes ses yeux noisettes resplendissaient de bonté.
Ils se remirent au travail s'apercevant tout à coup qu'un nain s'approchait d'eux. Celui-ci passa à leur hauteur et leur dit :

- Allez, au travail, le père Noël sera fier de vous...

- Oui, M'sieur Mitch

Le nain s'éloigna les mains dans le dos et regardant le travail des uns et des autres d'un air suffisant.

- Ouais ! S'exclama Charly, peut être nous le verrons à Noël ?

- Oui, eh bien, si on le voit à Noël ça voudra dire qu'on est coincés là et pas de cadeaux pour nous cette année parce qu'on sera pas chez nous.

- Oh mince, j'avais pas pensé à ça ! Dit piteusement Stan.

Mathilde éclata tout à coup en sanglot. Stan lui tendit un mouchoir renouvelable, avec lequel elle se frotta les yeux.

- Excuses-moi, lui dit Charly, j'aurai jamais du dire ça...

- C'est rien, et c'est vrai en plus... de toute façon, on ne reverra jamais nos parents, on est prisonniers ici... tout le monde s'en fout de nous...

- Non ! Ne dit pas ça ! Je suis sûr que quelqu'un nous cherche... la police... nos parents...

- Mais si on est au Pôle Nord, qui veux-tu qui vienne nous chercher ?... personne ne sais qu'on est là...

Mathilde reniflait et parlait tout en vissant un bras à une poupée et une jambe à une autre... Stan baissait la tête et s'essuya furtivement une larme qui commençait de couler. Charly les regardait fixement tout en peignant un bibelot et débordant des limites, il se mit à peindre le tapis roulant.

Il vit trop tard ce qu'il avait fait, il releva aussitôt son pinceau en s'exclamant :

- zut ! Pffft ! J'en ai marre de cette couleur ! Je vais vomir à force de la voir !

Les autres pouffèrent de rire en le regardant faire.

Charly s'arrêta tout à coup et son pinceau en suspend, il regarda tour à tour Mathilde et Stan et dit doucement :

- Et si on s'évadait ?

- Quoi !!! crièrent ses deux amis

- Chut ! Moins fort ! Dit-il en regardant autour de lui

Ils chuchotèrent :

- Quoi !!! ça va pas ?

- bin oui ! Et pourquoi pas ! Au moins l'un de nous pourrai aller chercher du secours et dire au monde entier que le père Noël nous fait travailler gratis et que ses nains ne sont là que pour nous surveiller, qu'ils fichent rien de la journée qu'à nous donner des ordre et que le père Noël en fait n'est pas ce qu'on croit...

Mathilde regarda Charly et chuchota :

- tu es sérieux alors ?

- Oui !

- Moi je suis d'accord dit Stan d'un air ému

- bon, as-tu un plan ? Demanda Mathilde

- oui !

- C'est quoi ? Interrogea Stan

Stan admirait Charly et plus les jours passaient et plus le trio était devenu ce qu'on appelle des vrais amis. L'un était près de pleurer, les deux autres le rassuraient. Le soir au dortoir, quelques uns pleuraient dans les draps froids car les mamans n'étaient pas là pour leur dire « bonne nuit » et leur faire un gros calin et certains avaient peur dans le noir habitués à la petite lampe de couleur rassurante que leur mère laissait allumée jusqu'à ce qu'ils s'endorment. Le trio avait donc essayé de se créer une petite famille bien à eux comme frère et soeur.

Mathilde était aussi de Taingord et était partie avec le « nain voyageur » quelques jours avant Charly. Quant à Stan il était d'un village avoisinant de Taingord mais ils s'étaient jurés que s'ils s'en sortaient ils resteraient amis pour la vie même s'ils habitaient loin les uns des autres.

 

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