Dans le tumulte du quotidien, où s'entrechoquent les gens, les pensées et les mots, une soudaine angoisse m'a pris de cours. Un étau se resserrant un peu plus chaque jour, diminuant centimètre par centimètre mon espace vital. Au point où même bouger ou penser devenait absolument impossible. Une douleur sournoise enveloppant mon être dans toute son existence. Aucune issue ne s'offrait à moi et je me sentais disparaître dans cet ouragan de futilité.
Alors, je me suis arrêtée, de peur de me noyer totalement et je me suis octroyée la seule chose qui pouvait encore avoir une existence : le temps
Et, de ce soi disant monstre qui dévore minutieusement et inexorablement chaque être vivant, je me suis repue de chacun de ces battements d'ailes et du moindre de ces mouvements.
Ainsi dompté, il m'offrait toute sa grandeur et son infini sagesse. Faisant le silence autour de moi, filtrant tous les parasites qui jusqu'alors étaient maîtres en mon royaume. Enfin, je pouvais redécouvrir ce que signifie le présent. Ce moment savoureux qui berce chacun de ceux qui daigne le regarder en face, sans se retourner ou regarder loin devant. Juste maintenant, pour une caresse qui dure l'éternité que l'on veut bien lui prêter...