Hey gamin de la rue,

Ne retire pas ta casquette.

Devant ces bonhommes,

Ils n'en valent pas la peine.

Pense à enrouler ton écharpe,

La nuit sera cruelle.

Ce soir, la rue ne bercera pas ses enfants,

Ce soir, elle aiguisera les lames de son gèle,

Sur ton petit corps frêle.

Pauvre édenté de la belle Babylone,

Si elle te boude,

Offre-lui ton plus beau sourire.

Aux premières lueurs de la lune,

Tu voudrais retenir le soleil,

Et briser les glaces et leurs reflets.

De ces bonhommes qui s'admirent de trop,

Pour qu'ils baissent enfin leurs yeux,

Sur tes souliers de miséreux.

Mais ce jour n'est pas à ta portée,

Toi tu restes dans les plis de ton amertume.

L'écume au bord des yeux,

Que tu ne laisse apparaître,

Et fais disparaître,

D'un revers de manche.

Tu attends simplement la déferlante,

Qui emportera ton chagrin.

Pour qu'elle le murmure aux fleurs du paradis,

Pour que tu aies chaud dans l'eternel.

Ils ont la main mise sur le monde,

Mais sur ton petit cœur,

Jamais, ils ne l'auront.

Allez, va gamin de la rue.