Il s'agissait d'un vaste, très vaste appartement d'une construction ancienne situé boulevard St-Denis dans le nord de Paris. Les larges baies vitrées donnaient sur le parc de Bécon. M Hane était antiquaire. Il menait un trafic douteux avec quelques marchands des berges de la Seine.
Ce matin là, il crut avoir conclu une bonne affaire en acquérant un oiseau de pierre aux yeux de miroir qui devait dater du quinzième siècle. Il installa cette trouvaille sur le meuble Louis XVI placé en face de son fauteuil préféré. Etrangement, cet oiseau de pierre pesait le même poids que celui d'un passereau commun.
Dans la soirée, M Hane eut comme du vague à l'âme, ses idées se brouillèrent, pas plus consistantes que de la fumée. Après son cinquième whisky sec, son esprit sembla ne plus lui appartenir. Un vent violent se levait et brutalisait les branches du parc. Il vit les ailes de son oiseau bouger, le bec articuler comme une bouche des mots inaudibles. Le plancher de bois craqua derrière lui. Des pas se rapprochaient. Son cœur battit la chamade. Une goutte de sueur perla à ses tempes. Il crut mourir quand il sentit la pression d'une main sur son épaule. Des instants interminables passèrent entre vie et mort, cauchemar et réalité. Dans un sursaut de courage inespéré il se retourna. Ses yeux s'écarquillèrent. Il tomba à la renverse sur la table basse dans un grand fracas de verre. Une flaque de whisky se répandit sur le tapis d'Orient.
Il s'évanouit.
Après quelques heures, M Hane se réveilla la tête lourde, très lourde. Sa chemise sentait affreusement le whisky. Il se demanda ce qu'il faisait là. Le vent était complètement tombé. Les marronniers étaient bien droits dans le parc. Il devinait qu'une chose étrange s'était produite. Mais il ne se rappelait absolument de rien. Il attribua son malaise à sa consommation excessive d'alcool. Il alla quand même vérifier si sa porte était bien fermée à double tours. Elle l'était. Quand il revint dans le salon son regard se prit dans le miroir de l'oiseau de pierre. Il reconnut parfaitement, en un éclair, le visage de son épouse adorée, décédée trois ans plus tôt dans un accident d'aéroplane.
(rédaction d'une élève de quatrième sur un thème fantastique)
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Style : Poème | Par gus lebrillet | Voir tous ses textes | Visite : 900
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