Plaisir d'une nuit, ce parfum m'enivre.

Comme le vin me fait tourner la tête,

Tu me fais tourner le cœur puisque vivre

Est question d'amour, d'amis et de fêtes.

Le jour se lève, je suis toujours ivre.

Nous plantons ensemble notre rosier rouge

Puisqu'il nous ressemble plus que les autres.

Il grandit si bien que tu y déroges

Et le brise, peut-être est-ce ma faute ?

La rose que tu as tuée, je m'y accroche.

Bouton de rose est un début d'amour

Qui grandit et se change en cette fleur,

Beauté des sens, parfum d'encens, la tour

D'ivoire n'est pas l'endroit de tes pleurs

Mais la place de tes craintes d'amour.

Bientôt les pétales croissent et, pâles,

Se déploient de cette nouvelle plante,

Symbole d'amitié ou d'amour sale ?

Blanche comme ta peau et haletante,

La vie l'envahit, elle monte, elle râle.

Rose incertaine d'une nuit sans étoiles,

Peux-tu rougir de honte à naître blanche

Et ainsi faire revivre sans mal

Notre petite histoire qui déjà flanche

D'une peur d'amour, du cœur aux pétales ?

Ne nous perdons pas dans tant de mots creux

Qui ne veulent dire que ce que j'en pense, rien

D'autre. Vivre sans les autres est affreux

Mais vivre sans amour est une fin,

Une faim sans nom, qui finit à deux.