PROLOGUE
L'astre jetait sa fine lame
Dans un jardin de doux crayons,
Comme s'amadouent les rayons !
Comme un parfum dans une flamme !
Un Dieu pleurait, l'esprit funeste,
Pansant son sentiment,
Bien moins salace et leste,
Dans une tour céleste
Il songe à son tourment.
Jamais son âme ne s'amuse
Depuis que sur Terre une femme
Qui, claire jusque dans son âme,
Dans un éclair devint sa muse.
I
SA VOIX
Il croit l'entendre dans un champ
Qui couve la rosée:
Ces bijoux alléchants!
Emperlés ! Mais le chant
Des perles reposées
composées d'or dans ses chansons,
Jusqu'à l'oreille est si radieux,
Qu'il croit, ce beau chant mélodieux,
Qu'il aurait dit, en son :"Dansons ! "
II
SON ÉCLAT
Sa nudité dans les rivières
Son sein, ce rond galet
Et ses yeux sur les pierres...
Des algues en guêpières
qu'un ruisseau régalait !
Des feux forts ! Des soleils sans nombre !
Brûlaient ses yeux. troublants désastres
Ses yeux brûlaient mieux que des astres
Qu'il a guérit dans sa bonne ombre.
III
SON PARFUM
Il croit que ce parfum, brûlé
de mutines rapines,
Avait inoculé
De l'or acidulé
en pépin d'aubépines...
...Mais le dard doux, dans sa toison,
Y met des songes dans son sang,
Des œufs de cauchemar naissant !
L'amour a parfois ce poison !
IV
SES CHEVEUX
Il sent la mousse d'onguent noir
Sur ses mèches brunies,
En fait, du promenoir
Dansant dans son manoir,
Ses mèches démunies
Sa longue chevelure en vie
Ayant touché l'horizon blanc
Quand vient couler ce noir troublant
Mourant, il s'y mirait d'envie.
V
SA PEAU
Les fruits ont le goût de ses joues !
Il aimerait goûter
Ses colorées bajoues ,
Que ces quelques doigts jouent
Sur sa peau velouté!
Il veut ses seins, le saint dessein,
Celui d'un fruit que l'on exsangue
Et qui, transpirant sur sa langue,
Aurait meilleur miel qu'un essaim
ÉPILOGUE
Alors, comme il croyait l'aimer, `
Il apparaît un soir,
Et sans même l'épier
Il se pose à son pied
Et lui dit son espoir
Mais hélas, le voyant, la muse
Mourant d'une seule frayeur !
Hadès l'emporte mais, railleur,
De ce Dieu: se moque et s'amuse
MORALE
Ce dieu n'aurait pas dû devant elle apparaître!
on croit pouvoir aimer: quelques âmes jolies
Mais il en faut peu pour qu' un jeu de folies
Vous la fit tout à coup à jamais disparaître!
Gardons-nous d'aller ou l'on ne devrait pas être
On ne peut aimer que le destin ,prompte et promis,
Jugez vous bien car un acte commis
Qui va tuant n'y fera rien renaître
Si cependant un jour vous vous sentez épris
Aimez sans pareil ! Aimez jusqu'au prix
De ne rien lui montrer si la raison l'impose !
On ne vient pas toujours du même monde:
Parfois un peu d'argent vous fait paraître immonde
Et l'on peut tuer d'aimer, je suppose.
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Style : Poème | Par fantomiald | Voir tous ses textes | Visite : 628
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