Bastien ! Appelle maman. Viens un peu par là. Regarde, j'ai ramassé plein de cerises. Voudrais-tu en apporter un panier à tante Odile ?

Bastien reste pétrifié devant sa mère et ouvre tous grands les yeux. Eh bien, quoi, que se passe-t-il, une guêpe t'a piqué ? demande maman. Non pas du tout ! Mais je n'ai pas très envie d'aller seul jusque là-bas. D'habitude, nous y allons ensemble. Mais ...tout seul ? Et si je faisais comme le chaperon rouge ? Si je rencontrais un loup ?

Mais allons, grand nigaud, tu sais très bien que les loups ne vivent pas dans notre région. Nous n'en avons jamais entendu parler. Tiens, en même temps tu pourras goûter tout en marchant. Je t'ai préparé deux tartines beurrées avec une barre de chocolat. Allez, va vite !

Bastien obéit mais il n'est pas très rassuré. Dès qu'il sait que maman ne peut plus le voir, il se met à courir. Tout à coup, il entend des halètements derrière lui. Il se retourne et voit un gros chien arriver sur lui. Mon Dieu, un loup pense-t-il. Il court encore plus vite et crie : maman, maman ! Mais le chien a vite fait de le rattraper. Bastien est si paralysé par la peur, qu'il s'adosse à un arbre, ferme les yeux et laisse ses bras ballants. Il sent tout à coup qu'on lui tire son goûter. Il l'abandonne sans protester. Les paupières fermées, il attend et n'ose plus bouger. C'est alors qu'il sent quelque chose de râpeux et d'humide sur sa main. Lentement il ouvre un œil, puis le second et que voit-il ? Le chien lui lèche la main et remue la queue en signe de remerciements.

Bastien éclate de rire et le chien l'accompagne en jappant et en sautant de joie.
Le petit garçon pense que sa maman avait bien raison quand elle lui disait que les contes sont inventés pour faire rêver.

Bastien est revenu chez lui après avoir raconté son aventure à sa tante. Tous deux avaient bien ri en goûtant ensemble et en partageant leur pain avec le chien qui l'avait suivi jusque là.