Certains ne connaissent jamais l'amour. Ou croient le connaître... Ils s'imprègnent des bribes que je daigne leur laisser et qui suffisent à les délecter, les enivrer. Car je déborde d'amour. J'ai cette chance immense, que de rares hommes auront l'heur de connaître au cours de leur vie. J'ai vécu d'amour pendant vingt ans, pour m'apercevoir au beau milieu de ma vie, que je n'en avais jamais ressenti que les premières douleurs, les premiers émois, quelques larmes et un soupçon de magie. L'amour est là, en moi, il est moi, m'envahit, me pénètre, m'extasie. Il m'étreint la poitrine, fait de mon coeur une machine infernale et indomptable. J'aime comme peu pourront aimer.Il faut en avoir la force, l'envie et ne pas renoncer face aux spasmes, aux angoisses qui tentent de vous terrasser. Il faut l'apprécier dans toute sa violence, se laisser gifler et embrasser sa destinée. J'aime au point de fondre en larme en écoutant trois ou quatre notes,qu'elle aurait pu chanter, en volant au passage une fragrance, qui me rappelle son intimité, en tombant en arrêt devant un trottoir qu'elle avait foulée accrochée à mon bras un soir d'été. Plus aucune chanson ne me paraît ridicule, tout est bon pour me la rappeler, de barzotti à brel, de régiani à pascal danel... Je les aime tous, illustres paroliers ou chanteurs de pacotille. J'aime vos airs à deux francs, vos orchestrations rigoureuses, pour peu que vous me rappeliez en un ver comme en cent, celle que j'aime. Elle aurait aimé que je lui compose de ces chansons qui vous étreignent, moi le petit pianiste, poête de bas étage. J'aimerais tant avoir le talent de la faire vibrer, de voir ses yeux s'illuminer, devant une déclaration d'amour que je lui aurais faite. Si seulement je pouvais l'émouvoir, la faire rêver, me faire aimer... Je veux l'enrober de mon amour, mon amour façonné par la raison, renforcé par les épreuves, un amour si indestructible que rien ne pourra jamais plus ternir la beauté de son regard, voiler ses pupilles d'un voile humide. Je la veux lovée et amoureuse à son tour, dans un cocon de bonheur, ouaté de mes sentiments les plus purs, les plus doux... Je veux l'entourer de mes bras, comme un homme. Responsable, mature. Et profondément amoureux... Je veux qu'elle me sente toujours à proximité d'elle, veillant à son bonheur. La regarder vieillir en la trouvant chaque jour plus belle, plus désirable. Egoïste que je suis, je veux qu'un jour, à la fin de ma vie, elle me remercie. De lui avoir fait découvrir cet amour que peu effleureront. Me dise merci , de l'avoir tant aimée, de lui avoir tant donné. Alors j'irai le coeur léger, l'âme en paix, satisfait d'avoir aimé.
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Style : Pensée | Par pascal | Voir tous ses textes | Visite : 1281
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Commentaires :
pseudo : Motus
Aimer l'amour. Un texte remarquablement touchant et vrai. Franchement, merci Pascal... :>
pseudo : ifrit
pascal, je suis soufflé par ton écrit ! J'eus été une femme que j'aurais aimé être celle-là, à tout prix. Mais je ne suis qu'un homme et ne peux qu'admirer ta passion de chêne. Bravo !
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