Sous un ciel gris menaçant les rares feuilles jaunies qui persistaient encore sont arrachées, inutiles, dans un tourbillon de poussière, tandis que dans un chuchotement  crescendo de bise

L'hiver a surpris le paysage .Il est arrivé avec la splendeur des crêtes enneigées où dévale parfois dans un fracas assourdissant une avalanche laiteuse et poudreuse qui vient mourir en contrebas de la vallée, parfois inondée de pluies torrentielles .Dans les chaumières montagnardes le tic-tac d'une horloge vieillissante emplie de sa monotonie les lieux .Sur le vieux toit séculaire la neige par paquets se détache dans un murmure .La pluie diluvienne se remet à tomber  martelant le sol avec obstination pendant qu'un éclair fugace se perd au loin avec le tonnerre dans l'immensité des ténèbres .Le calme revenu ,les quelques gouttes qui suintent encore s'étirent entre ciel et terre .Voila que le rude hiver aux doigts perclus posait bagage ,avec son sempiternel brouillard incertain et dense dévoilant à peine le paysage endormi sous la neige éclatante .Dans l'obscurité d'une nuit sans étoiles les aboiements d'un chien résonnent au loin comme une déchirure .Par delà les collines dans une vaste étendue de sapins pompeux se réfugient les bêtes faméliques  aux abois et le froid laisse sur leur peau l'empreinte de sa morsure .Le rythme hivernal se poursuit ,semaine après semaine mois après mois L'éclaircie à crevé le ciel .Les nombreux perce-neige qui fusionnaient avec la blancheurs des lieux ,laissent place aux primevères qui naissent timidement ça et là. L'air s'empreint d'un délicieux parfum de renouveau .Les prémices du printemps sont annoncés avec le frémissement presque imperceptible des naseaux des bovins que l'on emmène paîtrent par dizaines dans les maigres pâturages. Perché sur une branche meurtrie et nue un rossignol fait vibrer son chant, hytme à la vie.