Je vois des gens. Je les connais tous. Qui sont ils ? Si seulement je le savais ! Je les connais très bien, mais je ne sais pas qui ils sont. Je suis dans ma chambre, allongé sur mon lit. Je suis fatigué et je serais heureux de dormir, mais tous ces gens n'arrêtent pas de parler autour de moi ça m'agace !
« Y'en a qui voudrait dormir ! » C'est inutile, il me regardent, se moquent de moi, et continuent à parler. Comment les convaincre de se taire ? Vous n'imaginez pas quel enfer je subis. Imaginez que vous ayez passé votre matinée à faire toutes sorte d'examens, et qu'à 15h, alors que vous revenez enfin dans votre chambre, les paupière lourdes comme jamais, désireux de profiter d'un sommeil plus que mérité, des gens que vous connaissez se mettent à parler dans votre chambre. Ils m'ignorent mais lorsque je leur parle pour les supplier de se taire il me regardent et continuent.
« Sortez de ma chambre s'il vous plait, j'aimerais beaucoup dormir, je vous en prie... » Rien à faire. Bien, puisque c'est comme ça, je sonne, j'en ai marre.
Pourquoi l'infirmière n'arrive-t-elle pas ? Ca fait 10 minutes que je l'ai appelé.
Je sonne une deuxième fois... Toujours personne ne vient...
Génial la sonnette ne marche plus !
Je serai incapable de marcher, les produits qu'ils m'ont injecté m'en empêchent. C'était nécessaire selon le médecin, sinon j'aurais souffert pendant les examens.
En effet ils ont due m'injecter un bon nombres de produits, dont de puissants calmants, pour ne pas que mon corps ne réagisse mal aux fibroscopies et autres barbaries.
Il y a environ cinq ou six personnes dans ma chambre, et pourtant je me sens seul, aucun ne veut m'écouter. Comment sont ils arrivés là ? Je l'ignore autant que vous. Ca y est j'ai une idée ! Je vais téléphoner ! Le téléphone ! Où est le téléphone ? Ou est ce foutu téléphone ! Ok, pas de téléphone non plus, j'aurais dû le demander dès que je suis arrivé ici. Un jour peut être que je serai moins tête en l'air...
Les conditions de mon arrivée ici ? Je les ignore aussi. Peut être suis-je amnésique ? Ah mais non, c'est encore l'effet des médicaments bien sur, super... Je suis prisonnier de ma propre chambre. Oui, c'est ça, prisonnier. Prisonnier avec un lit, un bon oreiller bien douillé, quelques livres, la télévision... Ca serait normal si je m'arrêtais là, mais il reste un détail : eux. Ceux qui sont là, à parler de choses et d'autres. Tiens je crois qu'ils parlent de moi, ils me regardent. Mais qu'est ce qu'ils veulent à la fin ? Quel avantage ont-ils à rester là ? J'ai du mal à comprendre ce qu'ils disent, décidément les médicaments ne me réussissent vraiment pas, les effets secondaires sans doute.
J'essaye de boire un verre d'eau, l'un d'entre eux m'en empêche, il attrape le verre, va le vider dans le lavabo, et le repose sur ma table de nuit.
« Mais qu'est ce que vous faite ? J'ai soif ! Non seulement vous refusez de me laisser dormir mais maintenant j'ai même pas le droit de boire ! C'est nouveau ! »
Il s'en moque éperdument et il continu de parler.
Pourquoi la sonnette ne fonctionne-t-elle plus ? J'aimerais tant appeler une infirmière ou même un médecin.
J'attrape la bouteille, je me verse un verre et a peine avais-je versé la dernière goutte qu'un homme, le même, me retire le verre et ne me le rend pas cette fois. C'est quoi cet hôpital ?
Vous avez déjà vu ça vous un hôpital avec des gens qui viennent dans votre chambre vous déranger, qui discutent entre eux, et qui vous empêche même de boire ! C'est inhumain. J'aimerais bien les voir à ma place ces sales types, bien qu'il y ait aussi des femmes. Ils vont me rendre complètement dingues, je ne suis pas un animal, si j'ai soif j'ai le droit de boire, si j'ai faim j'ai le droit de manger et si je suis fatigué j'ai droit au repos ! Sauf les médecins, personne ne peut décider de mon mode de vie ici !
Et si je partais ? Après tout je suis libre, si je veux partir j'en ai le droit. Je crois que je commence a retrouver un peu l'usage de mes jambes, ça tombe très bien ! Mais comment vont-ils réagir ? Je m'en fou je veux partir. Et si je n'y arrive pas j'irai chercher un médecin qui ferra partir mes persécuteurs de ma chambre. Je descends du lit. Je n'avais même pas eut le temps de faire un pas que deux des hommes qui étaient là m'attrapent par les bras, me remettent dans le lit, et m'attachent avec des sangles en cuir. L'un deux sortit une seringue, me piqua le bras et e dit :
« C'est votre troisième tentative d'évasion sur un mois, vous tenez vraiment à ravoir la camisole ? »
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Style : Nouvelle | Par rom | Voir tous ses textes | Visite : 981
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Commentaires :
pseudo : Lulu
Encore un plaisir de te lire.
pseudo : Derek
Nous vivons dans un monde où l'on se sent incompris, exclu ... et où chacun tente de se faire sa place, n'en déplaise à certains. La société nous persuade que l'on est fou, comme le personnage prisonnier de son lit dans cette nouvelle, mais en observant attentivement ceux qui nous entourent, il apparaît évident que personne n'est plus fou qu'un autre : on veut juste être libre.
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