Quand ce bel ange blond m'a tendu les bras, j'ai compris que je n'étais pas très loin du paradis et quand il les a refermés sur moi en déposant son sourire dans mon cou, je me suis envolé, avec elle.
Nous étions dans un nuage, confortablement installés sur les sentiments cotonneux et douillets qui nous enveloppaient avec une douceur incroyable. Et nous avons survolé le monde. L'air était pur, le soleil qui dessèche tant de fleurs pénétrait mollement notre abri en nous inondant d'une lumière qui nous semblait jaillir de nos cœurs, une musique accompagnait chacun de nos sourires, chacun de nos appels désormais inutiles. Quelques gestes habituellement solitaires trouvaient brusquement une réponse, enjolivée par le plaisir d'être ensemble, nos images ordinairement perdues sur la distance revenaient nous habiller différemment d'un souvenir, d'un fantasme, d'une précision mieux comprise, d'un regard soudain plus vif, plus rieur. Aucune habitude ne dérangeait cet ordre méticuleusement agencé par notre patience et nous découvrions que nous étions bien ceux qui s'écrivaient, ceux qui se parlaient, ceux qui communiquaient au-delà du clivage des expériences, des parcours ou des projets si différents. Ensemble nous construisions de nos mains des bijoux de tendresse, ensemble nous découvrions la chair de nos discours enflammés, les sentiments qui donnaient leur couleur au ciel qui nous portait, un peu rose, un peu bleue, un peu claire, très pure et très douce. Ce nuage dont la ouate nous accueillait s'effilochait et se ramassait , nous éloignant et nous rapprochant continûment comme une danse amoureuse dont nous battions la mesure, en harmonisant nos rythmes, chaque temps fort était un baiser, chaque pause était un geste tendre, chaque croche un regard plein de la lumière de l'autre. Nos cœurs agrandis s'imbriquaient et nous naviguions de l'un à l'autre. L'ombre de ce nuage masquait la douleur du monde, survolait les pics de bêtise et les lacs de méchanceté à la gravité terrestre, qui s'écoulait loin de nous.
Nous nous sommes enivrés, de nous, de ce moment volé au temps, de ces plaisirs dont nous étions les maîtres, de cette allégorie amoureuse que nous rendions réelle. Vivre ce moment et s'en rendre compte dans le même temps est fondateur d'une nouvelle échelle du bonheur et c'est le cadeau que nous nous sommes fait.
Mais le vent de tous les jours s'est mis à souffler plus fort, découpant en bandes légères notre nuage, le scindant, écartant nos deux substances, nous déchirant, et nous nous sommes répandus en pluie.
Le soleil bientôt évaporera nos âmes et les réunira de nouveau...
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Style : autre | Par obsidienne | Voir tous ses textes | Visite : 690
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Commentaires :
pseudo : ficelle
c'est très beau ! merci
pseudo : Lulu
C'est magnifique. Tu nous fais rêver... d'amour... pur.
pseudo : Isalou
Merci de nous offir des textes d'une telle splendeur !
pseudo : VIVAL33
Et cette pluie a abreuvé la terre... magnifique cycle de vie
pseudo : monalisa
FÉERIQUE CE BONHEUR DE LA RENCONTRE. AMOUR ANGÉLIQUE QUI NOUS FAIT RÊVER. MERCI DE CETTE MERVEILLE OFFERT SUR UN PLATEAU DE FÉLICITÉ.
pseudo : gigi
trés beau texte rempli d'amour.
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